Allez, on essaie de retrouver un semblant de rythme dans notre voyage après ces quelques jours hors du temps. Ce matin, c’est un timide soleil qui pointe son nez et nous permet de prendre le petit-déjeuner dehors « face à la mer » (dédicace Calogéro). Le paysage est vraiment apaisant et calme après le tumulte de Noël. La température est tellement douce que les moustiques sont encore d’attaque pour venir nous saluer d’un peu trop prêt à mon goût. Un petit chauffe-eau et les rayons du soleil suffisent à nous motiver pour une petite douche : parfait ! Avec Lola, notre sécurité sur pattes, pour sûre qu’on sera prévenu si quelqu’un approche. Et ça ne manque pas : un jeune homme arrive en scooter électrique et la louloute sonne l’alarme. Le pauvre lui jette quelques pierres pour la détourner, il en a peur. Nous nous approchons pour rassurer les deux et faire les présentations. C’est l’heure du repas pour Lola et comme toujours je lui fais faire quelques tours de passe-passe pour la motivée et jouer avec elle. L’homme, Ibrahim, est très amusé de nous voir et nous demande si il peut nous filmer et essaie lui-aussi de mettre Lola en position « assis, viens, tourne ». Entre le parler kurde et le français, notre louloute, bonne élève, s’exécute patiemment. Il nous parle de son travail (masseur dans un hotel de luxe de nuit), de sa pêche, nous montre des vidéos de « poisson lune, barracuda ». Malgré son anglais très limité, la discussion se fait par des gestes et des sourires. Il est temps pour lui d’aller se coucher et pour nous de prendre la route, direction Gazipasa.
Nous nous arrêtons pour manger sur un parking en hauteur sans savoir qu’il y avait des ruines juste à côté : on a trouvé notre balade digestive à Siedra. Le site est plutôt vaste et nous montons vers le point le plus haut pour finir par le redescente. Les ruines sont en cours d’excavation et nous croisons bon nombre de personnes qui creusent et retournent la terre. La signalétique n’est pas très bien faite et nous nous perdons sur des chemins boueux par deux fois. « Bon, on va voir le temple et on retourne au camion… c’est qu’on est pas arrivé encore. »
En chemin, nous nous arrêtons plusieurs fois pour prendre des photos des champs de culture de bananes : on n’avait jamais vu ça. « Clairement, on va se gaver de bananes, c’est du local ! » Ils emballent les grappes directement dans des sacs en plastique sur l’arbre et il ne reste plus qu’à couper à la base de la branche pour récolter. C’est très impressionnant de voir à la fois cette mer de bananiers mais également les étendues de serres blanches tout autour.
Nous arrivons au spot du jour : une superbe crique. On se la réserve pour demain matin et montons plutôt sur les ruines en haut d’une falaise pour avoir une vue à 360° : quel timing ! Assez de luminosité pour faire du drone, un coucher-de-soleil unique « comme une soucoupe volante orange fluo au-dessus de l’horizon » et il fait encore assez jour pour descendre sans lumière jusqu’au camion. La reprise de notre vie à trois nous offre une bulle de douceur « je kiffe trop ma vie » (dixit Guillaume).
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