On s’était retiré dans un coin un peu à l’écart de la ville et de la route en bord de lac pour espérer passer une nuit réparatrice après la longue capitale, mais c’était sans compter sur des individus qui se sont amusés à faire éclater des pétards à 3h du matin à un rythme saccadé et avec plus ou moins d’intensité ; mon imagination a fait le reste pour me concocter une brave insomnie des familles et Guillaume de même mais avec le téléphone en main ça distrait les pensées noires « d’agression et d’appel au 112 à gérer en anglais ». Un réveil pas folichon donc pour tous les trois, Lola a elle-aussi veillé en mode vigie et stress des bruits autour.
Heureusement, on avait prévu que se soit une journée « off » pour se mettre à jour des devoirs et repartir reposé pour le passage de la frontière polonaise. On quitte donc ce coin pas si mal de jour après avoir fait un brin de ménage et de la cueillette de branches d’arbre pour de futur création et on roule une heure pour s’arrêter manger dans un dernier coin barbecue de rêve en Lituanie : bord de lac, toilettes, ponton, plage de sable et eau claire. Franchement on adore cet accueil 5 étoiles. Guillaume sort le hamac pendant que je me mets à l’écriture des deux pages sur Vilnius, même si de belles giboulées le font vite rentrer dans Robert : Lola nous avait prévenu, elle ne met pas une patte dehors (sauf cas extrême de pipi fulgurant express).
On s’était un peu chauffé pour se piquer une tête dans le lac comme le font bon nombre de locaux même sous la pluie mais bon, on n’a pas encore bien pris le pli et on se dégonfle, préférant reprendre la grosse heure de route qu’il nous reste pour arriver en Pologne et nous poser sur un chouette point dodo tout aménagé en dur et gratuit. Qui dit spot exceptionnel, dit pas mal de camping-car sur place mais nous arrivons à nous garer sur la dernière place plane parmi tous ces allemands qui sont à nouveau de retour sur notre route.
« Quelle heure il est ? – 8h30. – Bien ! » Bon, en fait on n’avait pas pris en compte le décalage horaire qui revient « à la française » donc dans nos corps, c’est encore 9h30 (rire). On prend le temps ce matin et on ne décollera qu’à 11h pour nous lancer en direction de la « WolfCave », le dernier bunker d’Hitler, qui se trouve à bien 2h de route.
Guillaume nous trouve un point pique-nique à mi-chemin, pile à l’heure pour notre visio avec Mélodie, Alice et Basile. C’est toujours hyper chouette de voir les ami(e)s, même si quand on ferme le téléphone, un petit pincement au cœur se fait : ils nous manquent de plus en plus mais les 3 derniers mois vont passer comme un éclair.
On traîne, on traîne. « Et mais il reste encore 1h30 en fait ?! » Arf, le spot était finalement pas vraiment sur le chemin direct et sur le papier il ne reste qu’une heure et demi mais en réalité, il va nous falloir bien deux heures pour arriver jusqu’au site à visiter : les routes annexes polonaises sont de la terre battue très caillouteuses où on ne peut rouler qu’à 50 maximum et quand on arrive sur les axes principaux, le goudron est fait de bosses pas possible, les voies sont étroites et on a l’impression que les voitures en face restent au milieu de la route en étant confiant sur le fait que nous nous poussions de leur chemin. Comment dire, ce n’est pas du tout une conduite reposante et fluide, on est plus sur des serrages de fessiers intensifs et des auréoles sous les bras, là.
Il est déjà 16h quand on arrive sur place ; vu que le site ferme à 18h, on préfère ne pas se lancer dans la visite aujourd’hui en « speed » et allons nous poser pas trop loin pour passer la fin de journée tranquille et quitte à mettre un réveil demain pour pouvoir faire le tour sans contrainte d’horaire. Bord de lac, balade en forêt écourtée par la présence d’un poux-de-cerf donc vite demi-tour avant une attaque fulgurante et chacun s’adonne à des activités au calme : crochet pour moi et lecture / jeu pour Guillaume, pendant que Lola sieste comme toujours, en gardant une oreille aux aguets des gens qui passent parfois à-côté.
On avait un jour d’avance sur le planning, et finalement, ça fait deux jours de « pas grand chose ». Tant pis, au moins on ne rattrape pas Boris, le cyclone, à ce rythme-là.
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