Gdansk

Bon, clairement, c’est en Pologne qu’on aura le moins bien dormi, avec des soirées toujours mouvementées par des gens extérieurs. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai réussi à faire une nuit complète sans interruption. Hier soir, c’était assez flippant, même si Guillaume comme toujours essaie de me rassurer. « Tant qu’on est dans le camion, il peut rien nous arriver. – Mouai, enfin si le mec qui apparemment a trois grammes et hurle sur une femme, décide de lancer des trucs sur Robert… – Il a d’autres chats à fouetter, je te dis. » Effectivement, il ne nous est rien arrivé mais quand on se fait réveiller par des cris de colère vraiment pas loin du camion, c’est compliqué de trouver un état de stress propice au sommeil. Au petit matin, les lieux sont tout de suite moins glauques avec cette plage qui donne sur le Vistule et on ne croisera pas la route de cet homme mécontent, et c’est tant mieux !

Petit-déjeuner rapide et on file se garer dans la ville de Gdansk où ça grouille de monde et de voitures. Une grande ville encore mais la zone touristique est assez restreinte donc nous partons à pied accompagnés de notre louloute, toute contente de venir avec nous. Le soleil se cache un peu depuis ce matin donc on sort les gilets même si l’écharpe aurait pu aussi être de mise, vu le vent qui souffle.

La ville sent bon le touriste. A peine sommes-nous passés au-dessus un pont que la photo Insta se dévoile à nos yeux : le canal et ses berges bien aménagées, de chaque côté des maisons aux couleurs pastels et au fronton joliment ornementé, faisant face à d’autres maisons, comme dans un miroir, mais celles-ci sont beaucoup plus modernes, principalement faite en verre. Le rendu est très chouette.

Nous passons la Porte Verte et ses quatre grandes arches gardées par des têtes de lion pour déambuler dans la rue principale très animée et très touristique. L’ambiance est estivale avec tout un tas de restaurants et de bars qui se mettent en place pour les clients du midi. Chaque façade de cette rue a un style différent, chacune a sa peinture propre, ses ornements, ça fourmille de couleurs et de motifs en tout genre. Au bout, une grande fontaine représentant Neptune, trône comme symbole de la ville.

Nous continuons notre chemin en regardant la belle tour du Musée de Gdansk avec son cadran d’horloge peint et doré. On doit lever fortement la tête pour embrasser toute sa hauteur et on a comme l’impression que cette tour tangue avec le jeu du mouvement des nuages en arrière-plan.

C’est très agréable de se promener dans ces rues pavées. On rejoins la grande Eglise Sainte Marie de Gdansk, faite de briques rouges. Son intérieur est un peu « blanc » et assez disparate : ici, des tableaux à l’huile ; là, une sculpture moderne du Christ ; ici, un triptyque en or bling-bling ; là, une Vierge en céramique contemporaine. On ne sait plus trop de quel bout il faut visiter cette église. Le seul grand vitrail du fond est vraiment sublime et les agencement de couleurs sont très bien organisées.

On continue vers les anciennes Halles pour finalement trouver un petit restaurant vegan, doggo friendly où leur carte nous a tout de suite conquise. Hamburger pour Guillaume et bagel pour moi : on n’est jamais déçu par ce type de restaurant et c’est toujours une surprise de goût et de texture et un vrai travail des saveurs. La Pologne n’est vraiment pas un pays très cher et nous nous en tirons pour 17€ les deux plats et deux grands cafés.

Le ventre plein, on va user nos semelles dans la rue emblématique de la ville : la rue Mariacka. Très touristique, les paliers de portes ont tous deux, trois marches et des sculptures d’époque comme gardiens : lions, dragons ou plantes font office de gargouilles protectrices. Partout des dizaines de boutiques d’ambre avec tout un étalage de bijoux en tout genre avec des pépites plus ou moins grosses, plus ou moins polies. On regarde un peu ce qu’il se fait, à quelle prix et on se dit qu’on va peut-être se bricoler des bracelets souvenir fait-main, avec tout notre magot d’hier.

On finit par revenir à nouveau sur les jolis quais où il fait bon se promener et flâner jusqu’au bout pour aller observer une étrange grue en bois restaurée, qui devait servir à décharger les bateaux à l’époque.

Il nous reste encore une grosse demi-heure avant notre rendez-vous téléphonique avec ma famille, donc on va se chercher vite fait des desserts bien cochon qu’on mangera tranquille sur un banc au soleil au bord du canal.

14h et nous passons une bonne heure en visio avec mes deux grands-mères qui sont en vacances chez mes parents et prennent du bon temps charentais à se faire cocooner. Normalement, je suis toujours avec elles une semaine en même temps pour profiter d’être les trois générations de femmes ensemble et je suis très heureuse de pouvoir tout de même un peu partager un moment avec elles et les voir si rayonnantes. Ce n’est que partie remise pour l’année prochaine, qu’on se le dise.

Allez, coup de téléphone terminé et on reprend la route direction un magasin de gaz où le vendeur nous remplira à raz bord, et même plus, notre Kill Bill : le poids indiqué sur les bouteilles françaises est la valeur pleine, alors que pour les autres pays, c’est le poids vide ; bref, on repart avec une bouteille pesant plus de 14kg au lieu de 12. Le mec nous a conseillé de l’utiliser de suite, au cas où… Sécurité, bonjour !

On ne sait pas trop où aller maintenant dans notre suite de voyage polonais donc on décide de faire encore un peu de côte et de plage de mer Baltique avant de bifurquer bientôt vers les terres allemandes. On se trouve un petit parking bien fréquenté par les camping-caristes polonais juste en bord de plage. Une petite marche rapide pour aller voir les vagues qui commencent à arriver de plus en plus : la pluie est annoncée pour ce soir. Qui sait, si la tempête est assez forte, elle pourrait nous amener une nouvelle brassée d’ambre ?!

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