Vega – Trollvasstindan

Malgré une attaque fulgurante de « knotts », les midges de Norvège, nous avons eu une nuit calme et paisible dans ce petit coin de forêt au départ de notre randonnée de la journée : à l’assaut du sommet de la montagne Trollvasstindan, avec 11km aller-retour pour 800m de dénivelé.

10h15, on enfile nos polaires et c’est parti. La météo ne va que s’améliorer tout le long de la journée donc on espère que le gros nuage stocké sur le haut de la montagne partira en court de route, histoire d’avoir une belle vue à 360°. Le sentier est encore une fois hyper bien balisé et nous suivons tranquillement les marquages rouges. La première partie, plate, se fait dans la vallée entre bruyère, sapins, hêtre et orchidées sauvages. Comme partout sur l’île, beaucoup d’endroits sont marécageux et nous trempons parfois les semelles dans cette eau noire. Nos chaussures font ce qu’elles peuvent pour maintenir nos chaussettes au sec. C’est qu’elles commencent à en avoir des kilomètres sous les crampons. Lola se tient sagement derrière moi comme on essaie de le travailler maintenant sur les randonnées au chemin simple. A notre gauche, le sommet à atteindre, pendant qu’à droite une autre montagne nous surplombe. Le ciel bleu dans tout ça nous promet un joli point de vue.

Ça y est, c’est le moment de bifurquer pour entamer la montée. On décide de se faire une petite pause « grignotage d’amandes » pour se donner un peu d’énergie avant le gros du dénivelé à passer, jusqu’en haut, en somme. Nous pouvons voir le bout de l’île au loin et même le ferry dans la mer, nos yeux peuvent regarder loin loin jusqu’au continent qui se dessine en fond. Spectacle vertigineux.

Une rasade d’eau et on entame la montée, directement sur des blocs de rochers d’une pierrière anguleuse, puis nous passons sur des petites mousses toutes molles « on dirait de la polaire, trop rigolo ! ». Nous ne parlons pas beaucoup tellement l’air nous manquerait presque, ça grimpe fort. Nos yeux se portent souvent vers le sommet qui ne s’est pas encore décidé à retirer son écharpe de brume. « On va jusqu’au premier mont et on avise. » Pas mieux. Nous décidons donc de ne pas terminer le dernier kilomètre qui nous amènerait dans le nuage et où clairement ça n’aurait aucun intérêt visuel ; nous allons, du coup, à l’opposé, sur le petit sommet moins haut mais qui peut avoir une vue dégagée sur cet autre versant. Bon, il est 13h et on se pose sur un gros rocher avec vue sur … du blanc. Nous sommes entourés de cette brume cotonneuse mais un puit de lumière nous éclaire. « On mange au moins au soleil. » Le temps de finir notre café et une petite fenêtre s’ouvre et nous pouvons profiter un instant de ce panorama incroyable sur la mer, les micro-îles autour et « ce chapeau sur l’eau ». Merveille.

Allez, demi-tour, on n’aura pas mieux. On s’improvise un retour sur l’autre versant, sans suivre le chemin de base pour avoir une meilleure vue. Best choice ever ! Une carte postale ! On est passé juste sous le nuage et maintenant nous voyons enfin toute l’étendue de cette beauté. On reste un bon moment à apprécier ce paysage, posés sur un rocher pendant que Lola s’autorise une petite sieste bien méritée. « Coucou l’Islande ! » si on trace une ligne droite, elle est juste en face de nous. Qui l’aurait cru ?!

La descente est un peu sportive et il faut bien souvent mettre les mains pour passer les cailloux et porter notre louloute une ou deux fois, même si maintenant, elle est habituée à la manœuvre « elle s’est presque jetée dans mes bras ».

Résultat : 650m de dénivelé, 10km pour 6h de pur bonheur, on en oublierait presque les compagnons volants qui nous ont suivi tout du long : des mouches ! Partout, tout le temps ! Des dizaines de « bzzzz » dans nos oreilles, à se coincer dans nos cheveux et venir suçoter nos gouttes de transpiration sur le visage ! Certes rien de bien méchant et on préfère ça aux moustiques ou aux taons, mais que c’est désagréable. « A partir de quelle altitude y a plus de mouches ? » On ne saura pas, en tout cas, à 650, elles étaient toujours bien là.

De retour à Robert, nous roulons un petit quart d’heure, histoire de changer de coin dodo. On se trouve une petite crique extraordinaire et personne autour. Je me fais une marche pour contempler notre « chez nous d’un jour » pendant que Guillaume et Lola flemmardent au camion. L’endroit est paradisiaque. Peut-être y resterons-nous une journée off pour profiter du soleil, de la baignade et du calme. Vega est un vrai coup de cœur !

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