Aujourd’hui, on a décidé de prendre le temps de profiter du superbe endroit où on se trouve pour ne rien faire de spécial, juste le soleil, la mer et les oiseaux qui gazouillent. Parfait pour reprendre des forces après notre belle randonnée d’hier. On se fait toute de même une petite balade sur les rochers pour apprécier au maximum cette vue exceptionnelle sur les îles et cette eau aux nuances de bleu paradisiaques. « Regarde un oursin ! » Comment le manquer, il est rouge vif dans cette marée turquoise. Pour la photo, Guillaume sort le bestiau de son habitat naturel. Oupsi ! Il est déjà mangé de l’intérieur, ce qui n’empêche pas de beaux clichés.
Ce midi, c’est gnocchis party et en dessert un gâteau à la noix de coco, une grande première : ne voulant pas jeter le jus des pois chiches, il a fini comme substitut au blanc œuf dans les pâtisseries. Recette validée ! Et en accompagnement du café quoi de mieux qu’un Marie (le petit beurre First Price sans beurre du pauvre) choco-myrtille. Miam-miam !
Nous quittons notre petit coin de rêve pour aller voir dans le nord de l’île, le Vega Verdensarvsenter, un centre d’informations. C’est à la fois un restaurant et un musée. Nous ne ferons ni l’un ni l’autre et nous rabattons sur les brochures gratuites qui nous en apprennent pas mal sur cette belle tradition de récolte du duvet des canards eiders. La femme de l’accueil nous fait tout de même toucher ce fameux duvet : vraiment incroyable, hyper léger, on le sens à peine dans nos mains et tout de suite une chaleur se diffuse à son contact : on comprend mieux les moufles faite-main à plus de 200€ (mais bon, faut pas pousser quand même).
Pour la petite histoire, l’Archipel de Vega est classée UNESCO car elle reflète des générations de pêcheurs et d’agriculteurs qui ont, au cours des 1500 dernières années, maintenu un mode de vie durable dans un paysage marin inhospitalier près du cercle polaire, basé sur la pratique désormais unique de la récolte du duvet d’eider, et célèbre également la contribution apportée par les femmes au processus de création d’édredon. Pendant tout le Moyen-Âge et jusqu’à aujourd’hui, la collecte des œufs et du duvet d’eiders sauvages a été un pilier économique majeur sur la côte du Helgeland. En février/mars, les eiders reviennent vers les zones de ponte de l’archipel, et se rassemblent sur ces îles en avril. Après avoir trouvé un endroit approprié, la femelle pond ses œufs en mai/juin. Le mâle quitte alors le lieu de ponte où les oisillons restent quelques jours avant de se diriger vers la mer. Le reste de l’été, ils nagent avec leur mère. A la fin de l’automne, les deux sexes se rejoignent dans les zones d’hivernage. Le mâle retrouve son beau plumage blanc, la boucle est bouclée et la parade peut reprendre. Les eiders ne construisent pas de nids et leurs œufs sont exposés, souvent à même le sol. Pour mieux protéger les oiseaux, les îliens ont pour tradition de construire des maisons pour leur ponte. Plus la région est froide et plus le nid sera garnit car le duvet permet de prodiguer une chaleur constante aux œufs pendant la nidification. Il faut 60 à 70 nids pour obtenir un kilo de duvet propre, la quantité nécessaire pour la confection d’une couette norvégienne. On les avait repéré depuis un moment ces drôles de canards au bec long mais maintenant tout prend son sens et on les regardera avec un tout autre œil. Quelle nature extraordinaire.
Nous avons encore une bonne heure et demi avant de prendre le ferry pour rejoindre Tjøtta donc on va voir du côté de l’ancien port antique de Nes pour se balader et prendre encore quelques belles photos de ces maisons en bois peintes en rouge et blanc sur fond de mer bleu et d’îles rocailleuses grises-beiges. On ne se lasse pas de ce paysage.
17h10, nous voilà à bord du ferry qui nous amène sur notre prochaine grande île pour rejoindre ensuite le continent. Une heure à contempler les vagues « je ne pensais pas qu’il y avait autant de méduses dans les eaux du nord ! » et à regarder un peu notre trajet à venir : c’est qu’il y a tellement d’options, de choses à voir, avec des paysages différents, qu’on va être obligé de choisir, soit plutôt à l’ouest, soit plutôt à l’est car au centre c’est le glacier qu’on veut, bien entendu, aller contempler de prêt.
Déjà plus d’un mois et demi qu’on est en Norvège et le meilleur reste, semble-t-il, à venir. Comment est-ce possible ?!
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