Ce n’est pas deux, ce n’est pas trois, ce n’est pas quatre, mais c’est bien cinq lessives que nous avons faite dans cette exceptionnelle marina et pour moins de 10€ toutes les commodités. Une véritable pépite ! De plus, nous étions quasiment les seuls à utiliser les machines donc on a pu s’en donner à cœur joie et faire tourner les deux sèches-linge en même temps : tout y est passé, même les plaids et serviettes de Lola qui en avaient bien besoin. Sur place, il y a une cuisine où nous en profitons pour manger sur une vraie table à hauteur d’homme et passer le temps en faisant des jeux en attendant que tout notre linge se termine : on fait comme chez nous. Affaire rondement menée : on finit avant minuit et on peut aller se coucher dans des draps qui sentent bons la fleur.
Nous quittons les lieux ce matin avant 10h pour rejoindre le parking gratuit de notre balade du jour : la belle percée de Torghatten. Nous enfilons nos Kway et direction le grand escalier de pierres qui nous permet une ascension rapide vers le « trou ». Nous prenons le sentier à contre-sens et saluons quelques touristes du coup. La balade prendra 2h tranquilles mais la montée seulement une trentaine de minutes pour arriver devant cette percée rectangulaire très étrange. La vue d’en haut est superbe avec un horizon sur de multiples îles autour. Un nouveau paysage se dévoile devant nous. Dans notre dos, ce mastodonte de roches qui nous toise de ces pierres orangées. La cavité fait 167m de long, 60m de haut et 30m de large au maximum. Une belle résonance quand on se trouve sous la voûte. Lola nous suit comme de bien entendu même si les escaliers ne sont pas du tout naturels pour un chien « si les chiens avaient dominé le monde, il n’y aurait que des pentes et de trucs à renifler. » Torghatten Torghatten a longtemps nourri tout un panel de mythes et légendes, issus des marins voguant vers les Lofoten pour la pêche à la morue et regardant cette montagne au profil particulier, formant parfois des visages et des formes humanoïdes.
Nous bouclons le tour à la seconde prêt où la pluie commence à tomber, bien à l’abri dans notre Robert pour un repas concocté par Guillaume, à base de pâtes, bien entendu, pendant que je recherche activement des informations sur les ferrys en Norvège. C’est assez complexe tellement il y en a et bien souvent il y a plusieurs sons de cloches, surtout concernant le ferry entre Bodø-Vaeroy-Lofoten qui est gratuit mais ultra bondé par les touristes qui veulent éviter de payer le direct Bodø-Lofoten à 80€ la traversée, option que nous aimerions faire, naturellement. Après d’âpres recherches, nous verrons bien sur le moment, sans réservation, il semble que ça passe avec de l’anticipation et de l’attente. C’est encore flou mais nous avons les données nécessaires donc ça va macérer quelques jours dans nos cerveaux avant de prendre une décision définitive.
Avec tout ça, on décide de prendre un ferry gratuit (si tout va bien) pour rejoindre l’archipel Vega et ses 6500 îles autour, zone classée UNESCO. Sur la route, on se fait un stop pour aller voir une installation artistique, Trælvikosen, réalisée par l’architecte Snøhetta. Une série de bloc de pierre créant un pont entre la berge et un gros rocher à quelques mètres au loin. La traversée peut se faire facilement à pied, à condition que la marée soit basse. Oupsi ! 14H30, on est au plus haut, elle commence tout juste à redescendre. « Bon, on file faire des courses et on revient voir où ça en est. » Une heure plus tard, y a du mieux mais l’eau nous arriverait à mi-cuisse donc on décide d’attendre encore une petite demi-heure pour se tester ça ; de toute façon, nous ne pourrons pas patienter plus, notre ferry part à 18h donc 17h max pour se tremper les pieds. Nous voilà donc les joggings remontés au-dessus des genoux à faire un remake de Jésus et sa marche sur l’eau. Une traversée originale qui fait un poil peur quand on ne voit plus que l’eau noire autour de nous avec juste ce rectangle clair comme zone pour poser le pied. Naturellement, qui dit fjord, dit possibilité de méduses : bingo ! Sur le retour, Guillaume m’alerte sur la présence d’une de ces demoiselles gluantes avec peut-être des filaments qui peuvent traîner donc à nous de ne pas traîner. Une panique foudroyante commence à me tétaniser avec une seule envie « rebrousser chemin et attendre que la mer soit plus basse pour retenter le coup. » Guillaume arrive à me calmer et me réconforter et je finis par sortir les pieds de l’eau avec des palpitations dans le corps. Clairement, je ne suis pas encore guérie, c’est pas peu dire. En tout cas, c’était une expérience rigolote, si on oublie ce petit couac.
17h45, nous patientons dans la file d’attente pour le ferry. Une bonne traversée de 50 minutes nous attend et malheureusement, nous sommes obligés de laisser notre louloute seule dans le camion, les animaux n’étant pas autorisés à sortir du véhicule. « Je pourrais pas bosser sur un bateau, c’est clair ! » Le vent s’est bien levé et il y a des vagues sur la mer, le ferry tangue pas mal et je dois rester concentrée pour calmer mon mal de mer, pendant que Guillaume, lui, lit son livre tranquillou comme si de rien n’était. Veinard.
Nous débarquons un peu avant 19h sur l’île de Vega où nous apercevons très vite une multitudes d’îlots verdoyants, recouverts d’algues oranges au bord desquels campent de mignonnes maisons rouges. La pluie revient en force et nous rejoignons notre coin dodo au départ de notre randonnée de demain sous des trombes d’eau. Le ciel est plombé par une grosse masse nuageuse blanche et compacte dont on espère pouvoir se débarrasser dans la nuit pour pouvoir profiter un peu demain et aller observer les fameux canards Eider qui font la renommée de Vega. Faut faire avec les aléas de Dame Nature, dont nous sommes entièrement dépendants.
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