Skrollsvika

Malgré les odeurs de pieds ambiants (on s’habitue à tout), nous avons passé une bonne nuit bien tranquille dans cette nature. Et c’est parti pour 1h30 de route vers la pointe tout au sud de l’île. Senja a une assez grande surface mais les routes sont limitées et nous sommes un peu déçus de reprendre exactement le même chemin qu’à l’aller.

Nous voilà arrivé au village de pêcheurs Skrollsvika où, normalement, se tient des festivités. Nous avions eu l’information lors de la visite des maisons Samis. Il y a bien deux tonnelles de tendues et on voit un attroupement de gens au bord de l’eau. Vite, vite, il se passe quelque chose. Un homme sur un bateau lance dans l’eau des dizaines de balle de ping-pong et cinq ou six jeunes filles se jettent à la mer pour en ramasser un maximum. Il doit y avoir un cadeau à la clé mais on n’a pas tout compris au concept. Le tour est très vite fait. En gros il y a de quoi manger autour de nombreuses tables… et voilà ! A non y a aussi une tombola apparemment. Guillaume se chauffe pour goûter la soupe de poisson proposée pour 11€ alors que j’opte plutôt pour la gaufre à la confiture de fraise avec des tranches d’Heidal offerte. On fait dans le local mais ça ne casse pas quatre pattes à un canard tout de même. On est un peu déçu d’avoir fait toute cette route pour ça. On espérait au moins un peu de musique traditionnelle ou un quelque chose dans le genre. Tant pis.

Du coup, on va voir juste à côté un site d’anciens bunkers de l’armée allemande de la Seconde Guerre Mondiale : on ne se souvenait pas qu’ils étaient allés aussi haut dans le Nord et occupés quasiment toute la Norvège. Munis de nos lampes torches, nous déambulons entre les herbes hautes pour aller d’un bunker à un autre. C’est dingue, il y a même une « mitraillette anti-aérienne » en l’état qui est restée sur place. Des enfants jouent à la guerre dessus. Vision un peu étrange. Nous pouvons entrer parfois dans les longs couloirs où bien souvent il faut se courber pour progresser. Comme à l’époque, nous observons la mer par les points de vue panoramique à hauteur d’herbe. Une odeur de bouc à vous faire tourner de l’œil est souvent présente, limite comme si un animal était mort quelque part. Mais rien de tout ça, juste un jeune renne qui a élu domicile dans la zone et qui vient faire ses besoins un peu partout. On le croise plusieurs fois sur notre passage et il n’est nullement effrayé par nous, ni par Lola qui grogne ; au contraire, il aurait tendance à nous suivre. L’occasion pour nous de faire une belle série de photos de notre tout premier renne ! On termine la visite en mode « urbex » en entrant par une fenêtre cassée dans les anciennes cuisines : il y a encore pas mal de matériel comme des grandes marmites, les fours et ce carrelage à damier si particulier. Finalement, on a plutôt bien fait de pousser notre voyage jusque là.

Cette fois, ça y est, on reprend la route vers le continent et disons adieu à cette bien jolie île. « Attend, là, là, un renne allongé sur la plage ! » On se gare en vitesse sur le bas côté et allons à pas feutrés l’observer. C’est une bien belle bête et il a de grands bois sur la tête qui lui donne un air à la fois noble et absurde : elles ne sont pas symétriques. Il n’est pas effrayé mais plutôt dérangé dans sa sieste et il part, nous montrant son arrière-trin, tranquillement sur la plage. Deuxième renne du voyage ! Trop beau !

Objectif dès notre sortie de l’île, faire trois courses. 22H30 on s’arrête à un Kiwi qui ferme à 23h, parfait pour les Hommes-de-la-nuit que nous sommes devenus. A défaut d’avoir trouver du gaz à la station essence, on fait le plein pour par cher (19,47 NOK) et on profite allégrement de leur free wifi pour économiser notre internet dont les 35G sont limite-limite pour notre consommation habituelle.

Avec tout ça, il est déjà minuit passé et on reprend la route pour une petite heure dans la direction de notre prochain point : Tromsø, la dernière grande ville de Norvège du nord, aussi appelée « le petit Paris norvégien ». On y sera demain soir, soit samedi et on espère y voir un peu d’animation nocturne, à défaut de pouvoir boire quelques bières dont la consommation est un luxe vu les probables tarifs appliqués. Peut-être nous ferons nous un « craquage de slip ! »

En attendant, on se gare en bord de lac avec vue sur la forêt, les fermes rouges et une montagne en fond avec tables de pique-nique et coin feu aménagé où un mignon panneau nous souhaite « Welcome ! Sit down, have a nice rest and enjoy the view. Stay the night if you’ld like. » Hyper accueillant : ça fait du bien !

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