Fermeture des écoutilles à 20h30 avec une mise sous couette à 21h et un essai d’endormissement avec méditation sur le sommeil en duo à 22h. Le réveil de 3h du matin n’a pas été si difficile que ça, surtout vu ce qui nous attend ce matin. Après un bon petit-déjeuner, nous enfilons nos polaires et allons voir ce que donne ce fameux escalier de pierre si touristique. A cette heure-là, nous ne croisons personne sur la route pour atteindre le départ : c’est ça qu’est bon « en même temps, si on croise des gens, ils ont aussi le méritent de s’être levés comme nous donc chapeau à eux-aussi. »
Nous voilà devant le panneaux explicatif de ce qui nous attend pour la prochaine heure : 1978 marches d’escalier en pierre pour atteindre le sommet à 484m d’altitude. Cette escalier fut construit en 2016 après l’observation d’une importante érosion du sol dû aux randonneurs toujours plus nombreux venants profiter de ce point de vue incroyable et plutôt rapidement accessible. Ça y est, on se lance, le premier pas d’une longue série est fait. Lola part en trombe en sautillant de marche en marche pour vite ralentir la cadence et rester tranquillement devant, voir, à côté de nous. Quelqu’un a eu la riche idée de marquer à la craie toutes les 100 marches passées et clairement ça donne de l’entrain « 500, on vient de passer le quart ! » C’est une montée éreintante, il n’y a rien de pire que des escaliers aux grandes marches irrégulières pour couper le rythme dans les mouvements. Nous faisons quelques pauses pour reprendre notre souffle : on sent notre cœur battant dans chaque partie de notre corps, pour le coup, on est bien vivant, y a pas de doute. Au sommet, un petit nuage stocké depuis ce matin commence à se dissiper, annonçant une belle vue en haut. Allez, courage ! Plus que 350 marches. Bon, il faut que je fasse une vraie pause, j’ai la tête qui tourne et envie de vomir « il fallait pas manger autant ce matin… » Ça laisse le temps de se retourner un peu sur tout le chemin déjà fait et prendre quelques bonnes inspirations d’air frais. Et c’est reparti ! Cette fois, en haut !
La dernière marche passée, nous sommes directement sur la crête avec une vue de chaque côté de la montagne. C’est vertigineux. « Regarde, c’est là où on s’est promené hier. » En contre-bas, le village de Reine et son petit port nous offre une superbe vision panoramique. Montagnes vertes, lacs d’altitude, fjord azur, maisons rouges, étendoirs à morue, îles au loin ; on peut même apercevoir Robert qui nous attend patiemment sur le parking.
On fait quelques mètres supplémentaires pour atteindre le panneau « 484m » et se poser une fesse sur un rocher pour apprécier tout ça comme il se doit. Nous avons la zone pour nous tout seuls : quelle luxe ! Guillaume sort le drone mais malheureusement il ne veut pas aller plus haut qu’un mètre du sol donc on remballe tout.
Après une petite demi-heure à contempler les montagnes, nous laissons notre place à deux randonneurs allemands qui viennent d’arriver : dommage pour eux, un épais nuage commence à voiler le sommet et boucher toute la vue. On est vraiment bien tombé niveau timing.
La redescente est moins « violente », dirons-nous, mais les genoux prennent sacrément cher et plus les marches s’enchaînent et plus les jambes se mettent à trembler. « C’est familial mais physique quand même ! » Lola rechigne un peu à nous suivre « on va pas te laisser en haut. On est monté il faut descendre maintenant. » Et la voilà cavaler au pas de course. On vient de comprendre qu’elle n’aime pas du tout faire marche par marche à notre rythme, il lui faut un genre d’élan pour presque sauter de l’une à l’autre. Elle nous regarde partir 30 mètres plus bas et on attend d’un coup des « tictictic » de griffes sur les pierres, signe qu’elle dévale la pente. Trop rigolo à regarder faire.
Check ! On est arrivé en bas en un seul morceau. On se fait quelques étirements pour redonner de la consistance à nos jambes qui ne demandent qu’à s’allonger et rejoignons notre Robert doucement, en regardant d’en bas ce fameux sommet qui reste bien couvert encore.
6h30, nous décollons du parking pour aller nous garer vers une autre randonnée. Et oui, on enchaîne bien là ! Vu la fatigue qui nous gagne, on se trouve un petit coin avec vue sur un fjord et des montagnes autour (encore et toujours incroyables!) qui nous surveilleront le temps de notre longue sieste récupératrice à venir. Un petit en-cas rapide et hop ! « on fait le lit ?! » Volets clos et bandeaux sur les yeux, nous reprenons notre nuit là où on l’avait laissé. Enfin « on », je veux dire « je », Guillaume n’arrive pas fermer l’œil. Au moins, il repose son corps ; et il en aura bien besoin car on prévoit de se faire une bonne grosse randonnée au soleil de minuit avec un départ à 20h pour bien 6h de marche et plus de 750m de dénivelé. « C’est trop bien de pouvoir choisir l’heure à laquelle on veut faire les randos, juste en fonction des touristes et du soleil ! » D’ici là, c’est un farniente des familles qui nous attend sur fond de paysage « pas piqué des hannetons. »
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