Bon, ce matin, on s’était dit 7h debout mais le livre que je lisais hier soir était tellement bien que c’est un peu dur d’ouvrir les yeux pour moi. « Encore une petite demi-heure. »
Après un petit-déjeuner avec une tranche de pain supplémentaire pour chacun car il faut des calories quand on visite les capitales, ça marche sec. Une promenade à Lola, une dernière caresse et on file prendre le train pendant que Madame continue sa sieste sur le canapé pour la journée.
On a opté pour un billet « journée illimité » pour utiliser un maximum les transports en commun, comme toujours, et vu la taille de la ville, ça semble un bon plan : 10€ par personne, ça reste dans les prix qu’on a déjà connu. En 15 minutes, nous sortons du train en plein centre-ville.
Première visite : l’Opéra National d’Oslo. Ce bâtiment, ayant reçu le prix européen de l’architecture contemporaine de 2009, est impressionnant par l’originalité de ses formes : des pentes en tout sens et un toit terrasse duquel on a une petite vue sur la ville proche. Un genre d’iceberg au bord de l’eau.
Nous passons rapidement devant le musée dédié à l’artiste Edvard Munch, histoire de faire ma photo de Danièl en « le cri » pour mon travail. On est surpris de voir des jeunes à la peau rosée, sortir de maisons en bois flottantes : se sont des saunas. Clairement pas notre délire (et pas notre budget sûrement) mais on trouve ça rigolo.
Avec notre pass illimité, on ne lésine pas sur les trams, bus et métro : ça nous fatiguera deux fois moins, on ira deux fois plus loin et en plus y a moyen de recharger le téléphone en USB à chaque fois. Merveilleux. Nous allons directement prendre une bouffée d’air frais dans le jardin Ekeberg où nous voulons aller voir une sculpture bien précise : un enfant se tenant au bout d’un plongeoir. On se perd un peu dans les allées car les œuvres ne sont pas clairement annoncées, ce qui nous laisse donc de belles surprises ; notamment on peut voir des sculptures d’artistes internationalement connus et gratuitement comme « L’oiseau amoureux » de Niki Saint Phalle, notre chouchoute, dont la fontaine a bien failli nous tremper les pieds et pas que à 2 minutes près ; ou encore une belle femme voluptueuse de Botero et aussi la Vénus de Milo revisitée par Salvador Dali en femme tiroir. Nous tomberons également sur des œuvres moins connues mais toujours chouettes à observer : un chemin de slips-lustres ou encore une statue représentant une femme entrain de faire pipi « belle illustration des femmes en voyage, quoi (rire) ». Une fois le fameux enfant au plongeoir trouvé, nous faisons donc demi-tour pour nous reposer un peu dans un long tram.
La pluie n’est toujours pas là donc on en profite pour se faire une balade le long de la rivière Akerselva où nous traversons un charmant vieux pont datant des années 1800 et rejoignons le quartier dans lequel nous pouvons admirer de biens jolies maisons colorées toutes fleuries « ils ont des variétés incroyables de fleurs. Regarde ce coquelicot ! D’ailleurs, ce n’est pas un coquelicot, probablement un pavot… de toute beauté ! »
Nous faisons un petite boucle dans le quartier en passant par une rue réputée pour son street art et effectivement ça vaut le coup d’œil. On croise des jeunes punks, cheveux colorés, trous dans le nez et sourires aux lèvres qui papotent devant un restaurant-galerie-association aux couleurs arc-en-ciel +. On aime cette ambiance décalée, même si on se sent un poil vieux face à cette jeunesse pleine de revendication et de défiance.
Perfecto, c’est l’heure de manger et on arrive au marché couvert Mathallen. On fait un premier tour des lieux, histoire de voir un peu tout ce qui est proposé et surtout voir nos options possibles avec notre budget de 30€ max fixé comme à chaque fois. C’est parfois pas croyable les tarifs, genre plus de 20€ pour un plat de pâtes. No way ! On se rabat donc sur 8 makis à se partager et 2 portions de choux. Une entorse à notre régime végétarien « c’est comme mon repas du dernier condamné » : choix que je ferai si j’avais à décider, longue discussion que nous avons eu un soir, naturellement pour Guillaume se serait gros plat de gnocchi, alliance de pâte et de purée, quoi de mieux! Miracle, on peut même se payer le luxe d’une tarte crumble rhubarbe / pomme à partager (faut pas abuser) et deux expresso pour boucler le repas « vu les prix, c’est pas en Norvège qu’on va prendre des kilos. »
Une fois notre faim assouvie, nous prenons un long trajet de bus qui nous amène au jardin de Vigeland, un incontournable de la ville. Sur place, plus de 200 sculptures de l’artiste sont visibles et le tout gratuitement. Le long d’un grand pont, on observe des hommes, des femmes, des enfants dans des postures parfois rocambolesques. Les représentations sont très belles et les visages extrêmement bien réalisés, il s’en dégage une véritable humanité et un mouvement des corps très réaliste. Le clou de la marche dans le jardin se termine par un gigantesque totem de corps entremêlés comme grouillant. Autour, de grandes sculptures s’enchaînent représentants différents passages de la vie d’être humain : enfance, couple, naissance, décroissance, mort. La représentation des corps vieillissants, ici, montré de manière frontale, sans filtre et avec une certaine tendresse est très touchante et nous fait nous arrêter un moment pour les contempler.
Cette fois, on veut prendre le métro donc on traverse un cimetière pour rejoindre la bouche « T ». C’est intéressant de voir encore une nouvelle forme de cimetière avec justes des stèles parfois très épurées, sans toute la pierre tombale au sol, le tout entouré entièrement d’herbe et bien fleuri. On a, limite, envie d’y amener sa nappe de pique-nique.
Le métro nous dépose devant le Palais Royal où nous allons juste jeter un coup d’œil à la grande allée centrale aux buissons de lilas en fleur qui embaume l’air. Nous marchons ensuite direction l’Hôtel de Ville d’Oslo, bâtiment de briques rouges très imposant. Malheureusement, une partie de l’édifice est en rénovation et nous ne pouvons pas entrer car évènement exceptionnel : y a du beau monde en costume noir et robe de flanelle sur talons hauts qui passent les barrières de sécurité. Nous allons ensuite juste en face sur Rådhusplassen, une petite place en bord de port où on peut observer de beaux bateaux de plaisance, une fontaine sculptée et une grosse cloche suspendue dans les airs « pas compris ».
On laisse de côté la visite de la citadelle fortifiée pour garder nos dernières forces pour aller voir un autre quartier de street art. Bon, c’est clairement en PDL (pet dans l’eau). J’ai été mal renseigné mais nous nous trouvons dans une partie de la ville très populaire et mélangée : c’est aussi ça, voir des quartiers non touristique, sans grand charme mais plus « réel ». Finalement, gros point positif : on se fait quelques courses car on trouve des prix très corrects : 2 kilos de lentilles corail, du thé en vrac à la cardamone, du tahini (enfin, je vais pouvoir refaire du houmous maison comme en Turquie!), des légumes et fruits frais : on passe notre tour pour la salade iceberg à plus de 3€ et les poivrons à 4€ le kilo, non merci.
On reprend donc le train, direction Robert, les bras chargés de verdures. Comme de bien entendu, grosse fête de notre louloute quand on ouvre la porte du camion et on fait une dernière balade dans la forêt d’à-côté pour finir cette journée ; enfin, on peut se poser.
On pensait croiser la pluie mais, que nenni, pas de parapluie ni de Kway pour cette capitale : on avait un temps parfait, ni trop chaud, ni mouillé ! Aucune envie de prendre la route maintenant donc on décide de refaire une deuxième nuit sur le parking de la gare, plutôt calme. On se dit que c’est pas demain la veille qu’on fera notre prochaine capitale, Helsinki, dans 2 mois probablement : tant de choses à voir avant… étourdissant.
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