On prend notre rôle de « concierges du bout du parking » très au sérieux et on regarde partir un à un les camping-cars vers la route principale, direction le Nord. 10H nous sommes à nouveau seuls avec un soleil qui est enfin revenu pour remonter notre taux de vitamines D et notre moral. Lola passe son temps dehors couchée sur les graviers pendant que nous sortons les chaises de camping pour s’adonner à nos distractions : crochets, lecture, jeux, polissage, musique.
Nous avions discuter par messages avec un couple de rennais en voyage en Norvège et justement on voit qu’ils sont à la ville juste avant donc on leur propose de faire un crochet par notre spot pour faire véritablement connaissance. L’offre est acceptée et nous sommes contents d’avoir un peu de visite pour compléter cette journée. Ce ne sera qu’une pause de deux heures pour eux, histoire de papoter un peu et manger un bol de nouilles : ils filent ensuite reprendre la route car ils prennent le ferry demain soir et ils leur restent 9h de conduite. Nous sommes clairement sur un autre rythme, nous, surtout depuis que rien ne nous attend pour le moment, juste de la patience.
« On va se promener ? – Yes. On essaie par la gauche ? » Effectivement, il faut bien commencer quelque part car nos options sont assez limitées autour de nous. Nous longeons donc le petit port de plaisance aux cabanes de pêcheurs de bois peintes en rouge, observons les étoiles de mer au fond de l’eau qui se font doucement baloter. Le tour est vite terminé car au fond, une usine à papier nous salue de ses grandes volutes de fumée blanches. On fera mieux demain va.
Le temps s’écoule tranquillement, surtout que maintenant, il n’y a rien à réfléchir, ni à planifier, juste attendre que la poste face son job et que le garage nous appelle à réception du colis. L’esprit est libéré en fin de compte. Plus aucune notion de temps ni d’impératifs à devoir chercher quoi visiter, où aller, où dormir, que payer, faire des choix : pour les jours qui viennent, c’est juste suivre ses envies. C’est rigolo comme on devient vite des commères entre nous. En même temps, on ne fait de mal à personne et personne ne nous comprend donc…
Après tout ce temps libre, l’aiguille de la montre tourne tourne quand même et absorbé dans la Switch ou dans le crochet, on lève les yeux et minuit arrive avec son superbe coucher de soleil « ça fait une paille qu’on en avait pas vu ! » On se dit que ça va devenir notre rituel peut-être, vu qu’on a rien de spécial à faire le matin, on peut se coucher tard sans culpabilité et profiter de voir encore un peu de nuit, qui va faire de plus en plus rare.
Laisser un commentaire