En attente – Jour 1

La nuit fut assez compliquée du fait d’être très proche des gros camions de transport qui passaient à quelques centimètres de Robert. Au moins, nous ne sommes pas loin du garage et il y a de quoi faire le plein d’eau des cuves : on trouve du bon dans tout.

Nous reprenons nos clic et nos clac et retournons voir la secrétaire à l’accueil du garage, Mekonome. C’est toujours une mission pour trouver le modèle du Master dont toutes les cases de la carte grise ne sont pas remplies donc y a un moment de flottement entre elle qui cherche le véhicule pour trouver la bonne référence de pièce à commander et Guillaume qui appelle de son côté Philippe, son beau-père, qui nous est toujours d’un grand secours dans ce genre de situation. Une fois tout correctement renseigné, elle nous informe que leur fournisseur officiel ne peut pas envoyer seulement le soufflet de cardan mais qu’il faut acheter l’arbre entier et donc remplacer l’ensemble, ce qui est bien plus de travail que nécessaire et surtout avec un coût qu’on avait clairement pas envisagé : « 8000 NOK ! – Attends, je crois qu’on n’a pas bien compris, thousand ou hundred ? » Non non c’est bien 8000 NOK soit environ 800€ juste pour la pièce, sans main d’œuvre. Comment dire que ça va pas être possible ça. Ils nous proposent une autre solution qui est de commander nous même la pièce, juste le fameux soufflet à 22€ (!) en ligne via le site Autodoc et de le faire livrer chez eux et ensuite ils nous le changent. Petit hic : il faut bien compter une semaine pour la réceptionner vu que ça vient de l’étranger. Le choix est vite fait, on commande en ligne pour une facture à 40€ avec frais de port : on est bien loin des 800€. Mais le moral n’est pas fifou là et je ne peux retenir une larmichette : « Qu’est-ce-qu’on va bien pouvoir faire par ici ? » La pluie qui tombe en continue depuis ce matin n’aide pas non plus. Heureusement, Guillaume reste comme toujours positif.

Alors maintenant trouver un parking pas trop horrible pour y séjourner une semaine sans avoir à se déplacer car nous ne savons pas au bout de combien de kilomètres notre boite de vitesse peu rendre l’âme, surtout ayant perdue autant d’huile. Miracle ! A cinq minutes, on se trouve un endroit, certes en bord de route mais vaste avec une belle vue sur le fjord en face et il y a même une plage : si le soleil décide à se montrer, on pourra espérer une trempette peut-être. Sur la route, on s’arrête à un magasin pour refaire le plein de nourriture : autarcie complète !

Nous nous garons un peu avant midi, alors que sur place, il y a déjà un grand camping-car… de français. Quelle chance. Bien entendu, nous nous saluons et v’là t’y pas qu’ils sont bien gentils ! Ils nous invitent à partager avec eux une salade de pâtes (Guillaume ne peut refuser son féculent favori) et nous nous installons donc à 6 dans leur maison roulante grand luxe. Bienvenu chez Manon, David, Ilan, Léon et Chi-chi (leur vieille chienne qui s’entend très bien avec notre louloute). Nous ne voyons pas passer le temps avec ces ardéchois et leur faisons découvrir le goût du fameux « brunost ». Comme toujours entre voyageurs, on s’échange des anecdotes, des expériences, des bons plans. C’est impressionnant comment, dans ce type de voyage, les barrières tombent très vite ; on est tout de même chez eux, on ne se connaît ni d’Adam ni d’Eve mais c’est naturel entre personnes dans le même mode de vie. En discutant, on se rend compte qu’ils ont croisé bien la moitié des gens qu’on a aussi rencontré : trop rigolo comme le monde des voyageurs français en Europe est petit et qu’on suit finalement les mêmes routes « La Castouille ?! Ça me dit quelque chose… » On est limite « famous » ! On sent que les enfants sont contents de nous rencontrer et ils ne nous lâchent pas d’une semelle, surtout quand il est question d’aller balader les chiennes. « Vous aimez les jeux de société ? » Et nous voilà attablés devant une partie de TimeLine, revisitée à leur sauce où ils ont créé eux-même des cartes à jouer selon les endroits et les sites historiques qu’ils ont déjà visiter pendant leur voyage. Une véritable parenthèse où ne pensions plus au camion et autres petits soucis : juste des gens chouettes pour un moment chouette avec des rires et du plaisir de se rencontrer.

Déjà 20h30 ! En même temps, personne n’est véritablement pressé et c’est ça qui fait aussi ces moments uniques. Nous leurs souhaitons tout de même « bon voyage » car ils partent un peu plus loin dans le sud vers Trondheim. Un échange de Polarstep entre nous : on va pouvoir piquer des bons plans de leur trajet vu qu’ils ont déjà fait le Cap Nord, la Finlande et les pays baltiques (le sens initial que nous voulions faire).

De retour à trois dans Robert, nous faisons vite la cuisine pour réchauffer un peu l’habitacle et déguster un bon plat de choux-bruxelles à la semoule, pendant qu’une dizaine d’autres camping-car se garent à nos côtés pour une nuit de transit vers la route des Lofotens. « On va se faire pleins de copains ici avec tout ce passage… »

Une journée qui avait commencé en demi-teinte pour finalement passer comme une lettre (ou un colis, plutôt) à la poste : signe peut-être qu’il nous faut ce temps de véritable pause pour retrouver un élan vers ce Grand Nord tant attendu.

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