On ouvre les yeux (enfin j’ouvre) à 15h30 sous une météo encore très très bouchée tout autour de nous. Là, il va vraiment falloir retrouver un rythme de sommeil et de vie car ça part « à Volos ».
Malgré l’épaisse brume, on se fait tout de même une balade de 5km sur les hauteurs de la colline sur laquelle nous sommes garés pour aller voir de plus près la côte et ses belles formations rocheuses. Nous finissons dans une ancienne zone militaire abandonnée où bunkers délabrés et barbelés rouillés sont restés figés dans le temps. Vraiment très impressionnant de se dire que les allemands voulaient défendre aussi haut leur ligne, peut-être peur des Anglais qui auraient pu remonter par la mer, sachant que le Danemark était déjà sous leur coupe. Ce que l’être humain peut décupler comme force quand il est question de guerre…
Le vent nous fait enfoncer davantage nos capuches sur la tête pendant que Lola passe son temps le museau collé au sol. On voit par moment des traces de rennes et surtout des petites touffes de pelage blanc qu’ils perdent en été. Pas manqué ! Sur notre chemin de retour, une jolie famille de sept rennes nous regardent approcher et font des allers-retours devant nous comme pour jauger du potentiel danger. Lola se détend petit à petit et finalement s’en désintéresse presque après plusieurs minutes. Y-aurait-il du progrès ?! On ne se lasse pas de les regarder courir en pleine liberté dans ce champ sur fond de brume qui donne toujours une note très spéciale à l’ambiance autour, presque comme un rêve.
Bizarrement, malgré une plutôt longue « nuit », on se sent tout mou et ankylosé, c’est assez étrange ; ce qui ne nous empêche pas de reprendre la route pour continuer notre bon vieux demi-tour, nous approchant un peu plus de la Finlande. « Il est temps de manger là quand même ! » On est très perturbé dans notre cycle de sommeil et de repas : nos corps sont fatigués et pour cause, il est 22h quand on se met à table. On décide de se faire un gros repas pour essayer de se coucher vers 1h du matin et ne pas à avoir à remanger d’ici là. On s’est trouvé un parking en bord de route avec vue d’un côté sur les falaises de rocaille préférées de Guillaume, qui s’y aventurera un moment pour y faire des photos, et de l’autre côté, l’étendue de la mer aux petite vagues. « Là ! Un aileron ! Un dauphin ! » Pas croyable. On se tient tous les deux en silence devant les fenêtres de Robert à l’affût de ces petits triangles qui sortent parfois de l’eau pour y replonger aussi vite qu’ils sont apparus. On a pu dénombrer trois spécimens : on ne sait pas si se sont des dauphins ou des dauphins pilotes que l’on peut trouver en mer de Norvège mais on est tellement content qu’on en oublierait presque de finir la préparation du repas. Souvenirs animaliers de plus dans notre tiroir de mémoire.
On s’autorise encore un peu de kilomètres en camion avant de se poser sur un parking avec vue sur la mer : on tenait à la revoir encore un peu, cette mer, car d’ici peu, nous repasserons dans les terres et adieu la Norvège et toutes ses belles merveilles. Elle nous a sorti tous ses plus beaux atouts : soleil réconfortant, montagnes gigantesques, mer turquoise, îles paradisiaques, animaux sauvages en tout genre. C’est véritablement un pays aux paysages fantastiques, aux randonnées costauds mais ayant les plus belles récompenses au bout. Un vrai coup de cœur comme on s’y attendait mais elle ne nous a pas déçu. Ça sera avec les yeux un peu humides que nous lui dirons adieu dans les prochains jours pour rejoindre sa sœur de sapins : la Finlande.
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