Ça y est, enfin, le soleil se montre dès notre réveil et on s’installe sur la table de pique-nique en bois avec vue sur le mignon petit lac pour notre petit-déjeuner. Bonheur ! On en profite pour faire un brin de ménage de Robert et tout sortir pour aérer et faire sécher les deux, trois choses encore humides. Je fais mes devoirs de la journée avec ce bon soleil dans le dos qui me chauffe la nuque : y a pas à dire, ça nous requinque.
Une fois tout remis en ordre, nous filons direction « le petit Paris norvégien » : Tromsø, la dernière grande ville du Nord. On l’appelle comme ça car elle est située sur une presqu’île comme notre bonne vieille capitale française et il faut passer un pont pour y accéder. Nous arrivons sur place vers 19h et devons nous garer sur un parking de garage en bord de fjord car le grand parking escompté est utilisé pour un festival de musique qui se déroule tout le week-end. On avait regardé un peu les prix, histoire de se faire une sortie musicale mais avec le billet d’entrée à 150€ la soirée par personne, clairement, ça n’est pas du tout dans notre budget.
Après un repas rapide au camion, nous nous dirigeons vers le fameux pont à prendre pour rejoindre le centre-ville en passant à-côté de la très moderne Église Arctique qu’on ne peut pas louper vu comment elle dénote dans le paysage montagneux, sur fond de musique country qu’on entend se jouer sur la scène en-dessous de nous.
Rien de véritablement prévu dans cette ville donc on flâne dans les jolies rues jonchées d’excréments de mouettes. Il faut faire attention où on marche au risque de finir crépi de blanc, et c’est pas de la peinture. C’est rigolo, certaines maisons sont les perchoirs de dizaines de mouettes où elles ont fait leur nid et où on eut apercevoir parfois les mouettons gris se dandiner sous leur mère. Un boucan d’enfer. Dans cette ville à échelle humaine, il y a de nombreux musées mais tous fermés vu l’heure à laquelle on arrive.
C’est samedi soir donc on s’autorise un petit extra dans un des plus vieux bar de la ville, le Ølhallen. C’est un pub dans lequel on se sent tout de suite comme à la maison, de plus, vu qu’il n’y a pas beaucoup de monde ce soir, Lola est autorisée à rentrer avec nous. « C’est drôle tous les pubs ont la même ambiance : tables en bois cirées, comptoirs avec tireuses dorées, photographies d’époque et musique rock avec obligé un Queen qui passe dans la soirée. » « Bizarre y a trois prix par bière. » En effet, comme en Allemagne, on peut avoir un verre de 17, 33 ou 50cl. On demande la bière locale, la Mach : une brune pour Guillaume et une blonde pour moi pour un total de 16,50€ les 2 demis. Petit craquage qui fait plaisir, ça fait plus d’un mois qu’on n’a pas bu une goutte d’alcool ; on sort donc du bar un peu cotonneux. On finit notre promenade dans les rues commerçantes pour reprendre ensuite le pont de départ. Nous croisons bon nombre de personnes revenant du festival donc dans un état plus que douteux où les trottoirs tanguent beaucoup. Il est bien 23h et le soleil de minuit ne peut pas cacher les visages défaits et les yeux vitreux des festivaliers bien fatigués de leur soirée. C’est très spécial de faire la fête comme si on était en pleine journée, les lumières de la scène ne rendent rien et on repassera sur les effets de fumée et les stroboscopes qu’on aime tant. Nous rions donc sous cape à chaque fois qu’on croise un norvégien bien imbibé avec chapeau de cow-boy sur la tête pour être dans le thème.
Arrivés à Robert, on se pose un moment la question de savoir si on mange avant ou après reprendre la route sachant qu’ici c’est 0,2 gr autorisé au volant, donc limite avec une bière à 6,5 %. Allez, on se la joue « sécur’ » et on se fait une salade-houmous pour éponger la Mach.
Après une demi heure de camion en direction de notre ferry de demain, nous arrivons aux alentours de minuit et demi dans un coin nature tout sympa avec une belle vue sur les montagnes aux neiges éternelles en face : on ne se lasse pas de ces paysages !
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