Andorsjøhytta

Une nuit comme on avait oublié que c’était possible : un silence, pur bonheur des oreilles, avec juste quelques bourrasques de vent qui viennent chatouiller le toit de Robert et quelques oiseaux fêtards de fin de journée. Un vrai luxe cette sérénité.

Le réveil de 8h se fait donc sans problème, vu la belle nuit réparatrice qu’on vient d’avoir et une fois nos sandwichs faits et nos œufs durs cuits, nous mettons nos Kway sur le dos, direction la randonnée de 10km vers Andorsjøhytta. Nous avons choisi celle-ci car pour une reprise de marche, elle n’a quasiment pas de dénivelé donc ça sera juste de la remise en forme pour les jambes, avant une randonnée plus costaud prévue pour demain. Le sentier est parsemé de quelques panneaux d’indications mais heureusement qu’on a pu télécharger la carte de Visorando avant de partir (on a réussi à capter un tout petit peu de 4G pile poil, sinon c’est zone blanche partout autour) car on s’y réfère souvent pour ne pas se perdre dans ces marécages. Le paysage autour est assez monotone mais nous sommes tellement heureux de pouvoir à nouveau découvrir des choses qu’on s’émerveille facilement. « Regarde, c’est les fameuses plantes carnivores ! » Incroyable, on les avait cherché en Suède mais nous devions être trop tôt dans la saison : vraiment belles avec leurs gouttelettes de nectar gluant. Lola ouvre la marche avec quelques fulgurances d’odeurs mais on la garde bien en laisse vu que c’est un de ses milieux favoris et on a vu bons nombres d’excréments de biches et autres animaux herbivores pour savoir qu’ils ne se cachent jamais loin. Nous passons donc à travers des étendues de marécages où nous ne pouvons malheureusement pas vraiment éviter le trempage excessif des chaussures, certes en Gortex mais pas en caoutchouc non plus donc on arrive assez vite au point de rupture de leur étanchéité, et c’est bien triste car il nous reste encore bien 1 kilomètre avant le refuge, et surtout, c’est un aller-retour simple donc il faudra repasser par là. Arf ! Pour le moment, on garde le moral avec notre louloute qui ne fait plus de chi-chi et fonce les quatre pattes direct dans les flaques d’eau. Une bruine incessante nous suit depuis le début et nous sommes vite bien humide avec de belles boucles « pimpées ».

Après 2h de marche, nous arrivons enfin au refuge qui se trouve être finalement une maison à louer. Ici, en Norvège, ils ont un concept de « refuge-cabane-maison » particulier dont le système de réservation et d’usage est assez complexe donc on ne s’est juste pas penché sur le sujet, surtout qu’en général, c’est 25€ la nuit donc hors-budget pour nous. On s’installe sous le porche, histoire de se protéger de la pluie ; mais à peine avons-nous sorti nos sandwichs qu’une nuée de « bibites croqueuses de chair humaine » nous a repérés et vient nous chatouiller le visage. Repli stratégique vers une petite dépendance ouverte avec toilettes sèches et stock de bois pour compagnon de table. On se met à l’aise : un tabouret et un escabeau pour siège et un plaid par-terre pour Lola : on est comme des rois. Le café amené avec nous fait très plaisir alors qu’on commence à se refroidir.

On plie bagage et allons voir de plus prêt d’autres petites maisons repérées tout autour du lac. Ce sont des cabanes individuelles privées avec coin feu, espace pour le bateau de pêche et banc en bois. Nous les faisons une par une, histoire de peut-être en trouver une sans cadenas pour voir comment c’est fait dedans. « Regarde celle-là, si on bouge la pierre y a moyen de faire glisser le verrou. » Nous ouvrons donc les deux battants de portes pour faire nos curieux : c’est très bien agencé dedans et grand finalement avec même un coin cuisine et au fond un lit qui se déplie. Trop chouette. On reste un moment à regarder de ci de là les environs ; mais nous ne traînons pas trop trop car la route de retour nous attend et clairement on est beaucoup moins jouasse.

Lola avance à deux à l’heure et il faut s’en cesse la remotiver : elle en a marre d’être mouillée, bichette. De notre côté, c’est aussi un peu la grinche, surtout que la bruine se mêle à un petit vent frais et ça, c’est pas l’éclate. Nos chaussures ne sont plus que flaques et splotch à chaque pas. Au moins, on ne perd plus trop de temps à contourner les marécages « on serait pieds nus et en slip qu’on serait pas plus trempé ! », c’est pour dire. Le retour se fait dans le silence même si le moral reste présent. L’arrivée à Robert est tout de même une délivrance pour nos pieds bien fripés. « Va falloir mettre le chauffage à fond pour faire sécher au moins les chaussures pour demain. Galère. »

Une fois tout le monde séché et changé, nous reprenons la route pour aller nous stationner au départ de la randonnée de demain : un spot exceptionnel avec vue sur les lacs en contrebas et seuls au monde. Une reprise de toute beauté !

Une réponse à “Andorsjøhytta”

  1. Avatar de Saulnier viviane
    Saulnier viviane

    C’est reparti vitesse grand V….humide par contre, mais respiration à fond ds cette immensité 😍😅

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