Taormine et gorges d’Alcantara

Sortie de boules Quiès pour une nuit mouvementée avec toute cette pluie qui résonne sur le toit de Robert en continu, c’est dur de fermer l’œil. Du coup, immanquablement, le réveil est timide de mon côté avec un bon 8h30 qui sonne. Il est temps de se bouger quand même, mais la météo ne nous dit rien qui vaille.

On continue notre chemin côtier pour aller visiter la ville de Taormine, sur les conseils de Margot. Après un repérage des parkings sur place, aux prix juste inconsidérés, 5€ de l’heure, oui de l’heure, genre 20€ les 4 heures c’est presque notre camping de Naples, comment dire, on se replie vers une zone bitumée proche de la mer. Immanquablement, qui dit gratuit, dit marche plus, et le village est sur une montagne donc c’est une montée corsée de 20 minutes qui nous attend et sous le reste de pluie de ce matin donc Kway party. Lola ne rechigne pas à nous suivre, signe que le temps va s’améliorer, à n’en pas douter. Le sentier en lacet piéton se fait bien finalement et on arrive assez vite dans le cœur du village où une petite dame âgée nous indique le sens du chemin ; nous le recroiserons en milieu de parcours avec un grand sourire et un serrage de bras « je t’avais dit que les italiens étaient très tactiles… » C’est vraiment tout mignon et surtout on découvre pour la première fois ces extraordinaires vases en céramique hypers colorés et représentant des têtes de femme et d’homme. Après recherche, ces vases traditionnels sont liés au temps où la Sicile était occupée par les Maures et où plusieurs légendes ont vu le jour ensuite, comme celle-ci par exemple : « Il était une fois, à l’époque de l’occupation arabe de la Sicile, une belle jeune fille qui passait beaucoup de temps à s’occuper des plantes et des fleurs sur son balcon. Un jour, un jeune militaire maure qui passait non loin de sa demeure, la vit et tomba éperdument amoureux. Il lui déclara son amour et la jeune femme, surprise et confuse, tomba à son tour amoureuse de l’audacieux jeune soldat. Toutefois, lorsqu’elle apprend que le jeune homme était déjà marié, la nuit précédente son retour au pays, elle le tue en lui tranchant la tête, afin qu’il demeure ensemble pour toujours. Elle utilisa ensuite sa tête comme un pot pour un plant de basilic, symbole de passion et de royauté. La plante devient si belle, que les voisins, envieux, commencèrent à façonner des vases similaires pour tenter d’égaler les exploits botanistes de la veuve sicilienne. » Les vitrines sont juste incroyables et mes yeux brillent de désir mais clairement le porte-monnaie ne suit pas, avec un pot de fleur tête de maure à 330€, je suis obligée de m’avouer vaincue. Ce qui ne nous empêche nullement de faire du lèche-vitrine. Nous prenons tout de même des petites rues adjacentes au tumulte de la rue principale assez touristique pour apprécier les énormes cactus et encore une fois l’odeur du linge propre qui sèche au vent sur les balcons. Encore une petite montée supplémentaire pour atteindre un point de vue panoramique sur la ville et surtout l’imposant volcan Etna qui nous salue de son manteau de neige blanc, normal à plus de 3000m d’altitude, ça caille la haut. Et dire qu’on ira titiller son cratère sous peu… Partis sous la pluie, retour sous le soleil, c’est ça qu’est bon ! Et on arrive même à voir un bout de ciel bleu, merveilleux !

Nous quittons ce petit coin gratuit pour aller nous poser un peu plus dans les terres et aller voir les gorges d’Alcantara. Si on regarde en face, c’est vrai qu’on est moyen emballé par le rideau gris de pluie qui recouvre toutes les montagnes au loin mais bon, ça n’est prévu que pour 19h donc on a le temps. On se gare en bord de rivière sur une zone terreuse pour manger notre repas, pendant qu’un marché aux puces termine de remballer tous ses brics et ses brocs, en laissant, bien entendu, des tonnes de déchets sur le bas côté de la route. Shame on you ! Il y avait même une vente de brebis et de chevaux avec un poulain. A tout moment, on repartait avec une biquette en plus dans le camion comme compagne de route.

5mn de route pour se rapprocher du point de départ de la randonnée et on enfile Kway et chaussures de marche, on ne sait jamais, si le nuage arrive plus vite que prévu. Le chemin est bien tracé ce qui nous laisse le temps d’apprécier le paysage, les montagnes verdoyantes autour et les énormes cactus-arbres. Nous nous retrouvons plusieurs fois en haut des rocailles pour apercevoir ces belles gorges à l’eau bleu glacial, mais nous restons vigilant, ça glisse fort. « Le chemin est pas emprunté tous les jours ?! » Effectivement, nous arrivons ensuite dans une zone plus dense avec de grandes herbes qui viennent nous tremper le pantalon. « Au moins ça pique pas comme au Mont Pélios ! » Trop bien, vu qu’on relit tous les soirs nos aventures d’il y a 1 an, on retrouve des souvenirs. Nous terminons cette balade encapuchonnés et les cuisses chauffantes de cette dernière montée à flan de montagne où on aperçoit juste au-dessus de nos têtes une ancienne ruine de château « mon corps était pas prêt à grimper là (G.) » On retrouve notre Robert bien tranquille sur le parking du village fantôme.

Malgré le nuit qui arrive, nous reprenons la route pour aller nous poser sur un point dodo avec une vue panoramique « pas piquée des hannetons » pour demain matin au réveil. Nous avons eu un contact de l’agence qui doit nous faire faire l’ascension de l’Etna jusqu’à son cratère central ; malheureusement, il faut annuler la montée de mardi pour cause de trop de neige et surtout d’activité volcanique n’autorisant pas l’accès jusqu’en haut. Tout n’est pas perdu pour autant, il devrait peut-être y avoir du mieux dans la fin de semaine donc on reste en contact avec eux. Positif dans notre malheur, on ne réservera pas via internet donc on devrait payer moins cher. C’est-y-pas beau ça ?! On doit revoir un poil notre itinéraire ; est-ce qu’on reste dans le nord est du coup ? Ou est-ce-qu’on va dans le sud est ? Dans tous les cas, il ne faut pas trop trop qu’on s’éloigne du volcan vu qu’il faudra revenir un moment ou un autre par ici. A étudier tout ça. En tout cas, on est hyper emballé par l’idée de marcher sur ce volcan actif avec de la neige autour, des vapeurs, des pierres volcaniques et tutti quanti… On a trop hâte !

3 réponses à “Taormine et gorges d’Alcantara”

  1. Avatar de Frèro Négro
    Frèro Négro

    J’adore le programme ! 🤩

  2. Avatar de Saulnier viviane

    Elo et tes récits toujours aussi grandiose et vivant 👏👏👏👏👏je kiff 😍

  3. Avatar de Saulnier viviane

    GrandioseS VivantS 🫢😘

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *