Piano dei Grilli

10h décollage pour aller randonnée autour de ces vieux cratères des années 70, faisant toujours parti du Parc de l’Etna. Un plan. On le retrouve sur notre carte Visorando et prenons l’embranchement pour 3,5km autour d’un gros cratère. Nous sommes à 1100m d’altitude et tout de suite le paysage verdoyant est complètement différents des deux précédents jours. Forêt d’arbres à feuilles, herbes hautes vertes et on y voit même quelques fleurs roses persistantes. Bien sur, sous nos pieds, toujours cette roche volcanique à la fois cassante et poreuse. Lola est hyper contente, en tête de route au bout de sa longe, en semi-liberté. Le soleil est timide pour le moment donc on s’est bien équipé avec gants de ski, tour de cou et bonnets qui ne sont pas de trop avec le petit vent qui se lève. Une petite grimpette et nous tombons sur un joli point de vue aménagé et dégagé qui nous fait embrasser toute la vallée ; on distingue même notre Robert en bas. Nous faisons un petit détour pour aller voir la grotte de Ginestre dont l’intérieur tiède nous réchauffe quelques minutes.

Notre projet de départ se transforme. Nous ne monterons plus au cratère mais allons plutôt marcher dans la vallée pour faire un « tour des cratères », dirons-nous. Après être passés voir le refuge de Ginestre tout cosy avec ses dépendances en pierres volcaniques, nous nous dirigeons vers l’impressionnante coulée de lave fossilisée. Sur Google Map, on distingue parfaitement son mouvement « d’avalanche brûlante ». Ravis, le sentier passe littéralement au travers de la coulée. Paysage incroyable. C’est le moment pour Guillaume de nous faire une sortie de drone. « Il me dit, trop d’interférences magnétiques », en même temps, nous sommes entourés de roches volcaniques, ayant même une petite charge radioactive, d’après notre super guide de l’Etna. On remballe tout et continuons notre balade, devenue randonnée, vu la distance qu’on va parcourir finalement.

Bien entendu, vu que nous n’avions pas d’internet, nous n’avions pas pu regardé la météo, mais vu qu’au départ, c’était pour 3,5km, on s’en fichait un peu. Malheureusement, le ciel se couvre méchamment, notre Lola rentre la queue et moins de 15mn plus tard, une pluie incessante nous tombe sur le coin du nez. Nous continuons donc notre marche, un poil moins sourire mais le chemin est délicieux, dans cette forêt mousseuse et paisible.

Nous passons à côté du Mont Peloso et du Mont Minardo que nous n’irons pas escalader, pour terminer notre belle boucle pile quand la pluie s’arrête « au moins, on sèche Lola au sec dehors, c’est pratique. » Total des scores : 9km. Quand même. Tu m’étonnes qu’on se sentait un peu « flapi » après 3h de marche ; mais un bon repas de « ravioles » nous redonne vite des forces.

Cette fois, on a l’impression d’avoir assez profité de ces merveilles volcaniques et prenons la route direction la côte de la mer Tyrrhénienne, au nord de l’île. Vu qu’on avait fait la route de nuit hier soir, nous découvrons cette fameuse route pavée de jour et c’est extraordinaire de beauté. Je roule à deux à l’heure pour pouvoir avoir le temps d’observer cette coulée de lave endormie que nous traversons. « Regarde, on dirait comme de la peau de vieille personne, une vague de plis. C’est mouvant. » Une bien belle dernière image de l’Etna, qui fut le coup de cœur de la Sicile, indubitablement.

Nous avons 2h de route devant nous, qui nous fait parcourir différentes montagnes et vallées. Quasiment personne sur la route et des grands lacets à travers de la forêt : c’est très agréable. « Des sangliers ! – Non, des cochons sauvages ! Y a toute une famille. Là, encore d’autre ! » Après recherche, nous avons vu des porcs noirs de Sicile, de Madonie, qui sont des cochons élevés en semi-liberté, un peu comme les brebis en montagne, pour qu’ils puissent chercher les glands et autres nourriture dans la forêt par eux-même. Bien entendu, ensuite, ils font de bonnes saucisses et autres morceaux de viandes juteuses dans les assiettes des carnivores. Nous les préférons sur quatre pattes à gambader avec les petits porcelets tout choubis.

« Dernier virage et on arrive. » Arf, des barrières de travaux bloquent le seul chemin qui nous amène sur le coin de rêve trouvé par Guillaume. Une voiture italienne arrive et fait le même constat. Un homme très gentil (!) nous fait comprendre qu’il habite par là et qu’il faut le suivre, il connaît une déviation « Suis Rafiki, il connaît le chemin… » Grazie ! à cet inconnu bien serviable qui nous permet d’arriver sur ce parking quasiment les roues sur la plage de galets. Le son des grosses vagues nous bercera (ou pas) pour cette nuit, où on a plaisir à retirer un de nos deux plaids supplémentaires dans le lit. Enfin, un peu de chaleur sicilienne.

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