Ce matin, on décale d’une petite heure la visite du village juste à-côté pour aller vite, vite, à une coopérative de producteurs d’huile d’olive du village d’Ostuni pour y faire une dégustation et des emplettes. C’est qu’ils ferment entre 13h et 17h ; des horaires du sud à n’en pas douter mais qui nous font presser le pas pour pouvoir tout faire ce matin.
Une affaire rondement menée et trente minutes plus tard, nous revoilou à notre point de départ sur le parking gratuit, avec juste la bouche maintenant tapissée d’un voile d’huile goûteuse. On va donc visiter ce beau village blanc, qui ressemble tout de même pas mal à ce qu’on a déjà pu voir, même si on ne se lasse pas de se perdre dans les ruelles verdoyantes aux volets bleus et aux portes vert sapin ou olive. On se prend en photo sous toutes les coutures et Lola nous suit tranquillement, elle a de quoi renifler partout avec tous les chats qui vivent ici et les zones de croquettes à chaque coin de murs, il faut surveiller notre gloutonne. On grimpe ces nombreux escaliers étroits qui nous permettent d’avoir un joli point de vue sur les champs d’oliviers centenaires en bas. « Tu crois qu’il y a un C’est pas sorcier, sur la fabrication de la récolte des olives ? – Il y a tout à C’est pas sorcier ! » Finalement, le tour se fait assez vite, ce qui nous laisse amplement le temps de rouler un peu avant de manger ce midi.
Allez hop ! Direction notre deuxième visite du jour : le village d’Alberobello, classé Unesco. On revient un peu dans les terres italiennes pour découvrir cette architecture typique de la région, les « trullis ». Ce sont des habitations faites en pierre calcaire, dont leur construction est réalisée sans ciment ni mortier, juste une habile disposition des pierres sèches. Cette technique est héritée de la préhistoire et est toujours en usage aujourd’hui. Dans ce village où sont encore représentées plus de 1500 maisons, nous prenons un vrai plaisir à lever nos yeux sur ces toits si particuliers, qui portent souvent des marques mythologiques ou religieuses en cendre blanche et terminés par des pinacles (un genre de statue en haut du dôme), destinées à protéger et repousser le mauvais sort. Aujourd’hui, le soleil est toujours avec nous et très peu de touristes sont présents, on a les lieux quasiment juste pour nous. De nombreuses boutiques sont fermées et quelques unes ont sorti leur étalage de pâtes et autres objets souvenirs dehors. Superbe.
Avant de repartir, on doit gérer un appel pour l’assurance de l’appartement ; et oui, il faut le remettre en résidence principale et changer de contrat. Les affaires de la « vie » reprennent, en somme.
La nuit n’est pas encore tombée donc on décide d’aller se garer à mi-chemin de notre visite de demain, sur un spot « nature » en forêt, bien au calme ; enfin au calme, si on ne se fait pas visiter d’un peu trop près par les « salvatic pig », les sangliers en gros, dont on voit des traces de fouilles dans le sol pas trop loin.
La journée se termine et l’écoute d’un podcast avec elle. C’est le moment pour nous d’entrer dans une grande discussion sur nos doutes, nos peurs, nos envies sur l’après, sur la chute de notre société, sa transformation et l’obligation à la robustesse et l’adaptabilité de l’être humain, être plus proche de notre environnement, à une échelle plus petite, vivre dans un village avec une dynamique de communauté, de coopération, avec un jardin et se reconnecter au vivant : une parole sans filtre entre nous ; nous avons tellement de temps de réflexion pendant ce voyage, le temps de faire surgir les questions qui nous animent à l’intérieur et qui font aussi peur et peut-être bouger les choses pour nous. C’est aussi en rentrant qu’on pourra soit s’y essayer ou bien retomber dans notre cocon de confort ; il ne tient qu’à nous de décider, dans une direction commune, à n’en pas douter.
Laisser un commentaire