Le réveil sur ce parking de cimetière est calme avec une vue imprenable sur le village de la vallée d’en-face qui sort de son brouillard. On enfile nos chaussures et c’est parti pour visiter cette (grande) ville qu’est Enna, considérée comme le nombril de l’île. On se retourne pour saluer notre Roberto et on découvre le cimetière vu d’un peu plus haut : c’est une ville à côté de la ville, avec des milliers de caveaux construits en terrasse un peu comme des maisons avec les rues. Vraiment spécial le rendu.
Premier arrêt : l’obélisque d’Enna qui symbolise le centre de la Sicile avec une vue panoramique superbe sur les vallées cultivées autour dont l’horizon semble bien loin. On furète dans les rues qui n’ont pas de véritable charme et traversons entièrement la ville pour aller voir la piazza Duomo et sa cathédrale. Comme bien souvent, tout est fait de pentes et de montées, et ici, ça ne déroge pas à la règle. Nous descendons donc jusqu’au niveau zéro de la ville pour ensuite remonter tout, avec deux polaires sur le dos, ça commence à suer fort et Lola tire beaucoup moins sur sa laisse là. Hé hé.
Nous entrons dans plusieurs églises et finissons par la cathédrale qui a un plafond fait entièrement de bois, nous laissant pantois devant cette superbe exécution. Encore et toujours du marbre. Merveille. Notre regard est capté de temps en temps par de grandes photographies exposées sur les abris-bus représentant un genre de défilé traditionnel à la mode « KKKlan » avec cagoule pointue et trident. En se renseignant un peu, ce sont les marches funèbres de la semaine Sainte qui sont très importantes ici, début Avril et puisant ces origines dans la culture espagnole. Comme quoi, il ne faut pas rester sur sa première idée…
Déjà 2h qu’on marche et on retrouve notre Robert entier, prêt pour reprendre la route. Nous roulons, direction nord-est vers l’Etna. Ça y est, c’est officiel, nous grimpons ce papa volcan demain avec un guide français ; les conditions météorologiques et volcaniques semblent clémentes donc banco ! On se fait un arrêt rapide en bord de route, sur une zone de covoiturage pour grignoter notre repas de midi. La vue champêtre est sympa mais il est fortement recommandé de ne pas baisser son regard sur les bas-côtés, jonchés de détritus.
Mini-courses rapides pour acheter les deux-trois trucs qui nous manquent pour les sandwichs de la randonnée de demain et on termine la dernière demi-heure sur la route en lacets qui nous amène à l’agence, aux pieds du téléphérique. Le paysage est littéralement lunaire : nous passons à travers d’énormes anciennes coulées de lave, ayant tout recouvert sur leur passage, laissant le sol d’un noir profond, parfois habillé de mousse gris-cendre. Ça promet un sacrément beau moment, ce volcan ! Et il faut ressortir les tenues de ski au complet avec bonnets et gants obligatoires : à 3000m d’altitude, ça va piquer.
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