Ce matin, notre taxi Pino (le gérant du camping) nous amène directement à la gare pour prendre notre train à 1€ qui nous amènera, après 20mn sur les rails, aux portes de Rome. Nous laissons notre louloute au camion car cette grande ville hyper touristique ne sera pas de tout repos pour nous et encore moins pour elle si elle était venue. De toute façon, elle ne bouge pas une oreille et veut à peine faire pipi et pour cause, la chasse est ouverte donc ça pétarade en tout sens à moins de 100m donc elle reste prostrée sous le plaid. Bichette, ça ne sera pas une de ses meilleures journées pour sûre.
De notre côté, on prend un billet 24h pour les transports en commun romains et allons prendre le métro qui nous dépose aux pieds du Colisée, notre premier arrêt du jour.
Bon, on n’avait pas du tout anticipé cette visite et malheureusement il n’y a plus de place pour aujourd’hui. On prend donc le temps de réserver deux billets pour demain 14h30 et nous alléger de 36€ sur notre budget. On reprend donc le métro, direction le Vatican, qui est un poil excentré. Une foule se dirige vers le musée du Vatican, que nous ne ferons pas et on essaie de rentrer dans le bâtiment. Un garde en long poncho noir et liseré bleu royal nous accueille gentiment et nous répond dans un français impeccable, qui est la langue officielle pour la diplomatie du Vatican, alors que le latin est réservé pour les textes juridiques, l’italien est la langue parlée et l’allemand pour le militaire. Les bâtiments ne sont pas visitables mais nous pouvons aller admirer gratuitement la grande place que tout le monde a déjà vu au moins une fois à la télé lors de l’allocution du Pape : la Piazza San Pietro et son grand obélisque central. Il y a beaucoup de touristes et surtout une queue monstrueuse pour entrer dans la basilique du Vatican gratuitement. On n’est pas du tout dans le « mood » attendre 2h comme des moutons donc on virevolte autour de cette place pour en admirer l’architecture et voir le fameux estrade d‘où le Pape bénira le monde demain dimanche. Ça fait bizarre de se retrouver là, mon esprit a du mal à se dire que je suis à Rome, au Vatican, quoi. Guillaume de son côté se retrace son Noël d’il y a quatre ans avec sa famille « on a mangé dans ce restaurant, on a vu le Pape depuis le bout de ce boulevard avec des écrans géants… »
On en a finit du Vatican, en effet ce n’est pas très grand, et allons voir la Piazza Navona et sa fontaine monumentale. Arf, on se rend compte que toutes les fontaines sont en rénovation à Rome et sont protégées par des barrières et des structures en fer. Dommage. On apprendra via notre guide de Free Tour de demain que c’est lié au Jubilé de 2025 (on n’a pas tout compris sur ce qu’est un jubilé mais c’est un truc religieux…) et aussi plusieurs statues ont été détériorées après un match de football par des supporters, encore bien intelligents.
On marche dans les rues mais nous n’avons pas trop le loisir d’apprécier les façades et de flâner paisiblement, il y a un monde incroyable. C’est clairement La capitale la plus dense qu’on est faite en touristes et encore on est hors saison, on se croirait parfois en pleine féria. Épuisant ! C’est l’heure pour nous de nous trouver un restaurant pour manger et faire une pause. On suit les avis sur Internet et allons à Mimi&Coco pour y manger « les meilleures pâtes de Rome » d’après plusieurs commentaires. Comment dire ?! Soit on est trop exigent, soit les gens n’ont pas de grandes attentes, mais ce n’est pas le restaurant de l’année et encore moins les pâtes. On sort de là déçus et Guillaume dira même « on aurait dit des raviolis en boîte ». Caramba !
On ne se laisse pas démotiver par un mauvais plat de spaghettis et on se fait une petite glace en dessert pour mieux terminer ce repas en allant voir le fameux Panthéon de Rome. Amas de gens, selfies en tout sens, c’est la Bérézina. Une queue très importante pour acheter un ticket d’entrée aux machines donc on s’essaie une première fois pour un achat en ligne qui devient vite une galère donc on laisse tomber. C’était sans compter sur le pouvoir de notre guide qui nous donnera une folle envie d’entrée à l’intérieur. On réitère donc la manœuvre le lendemain, cette fois avec plus de patience pour finalement obtenir nos laisser passer à 5€ pièce. Le bâtiment est relativement petit mais ce qui capte tout de suite l’attention est cette coupole percée en son centre d’une large fenêtre ronde. Quand il pleut dehors, il pleut dedans car c’est littéralement un trou dans le toit qui permet de faire entrer la lumière par cette unique ouverture. On apprend que ce Panthéon recèle de nombreux secrets comme par exemple cet effet extraordinaire presque magique qui s’opère quand la pluie tombe à l’intérieur, les murs fait d’un ciment poreux, absorbent l’humidité et il n’y règne plus qu’un genre de brouillard fantomatique. Nous n’aurons pas le plaisir d’assister à cette magie mais le rendu doit être fantastique. Dans les murs de ce monument dorment les sépultures royales notamment le premier roi d’Italie, Umberto Ier et de la reine Margherita, du même nom que la fameuse pizza, nommée en son honneur et composée des couleurs du drapeau italien : basilique, mozzarella et tomate.
Nous continuons notre déambulation pour arriver devant l’église Saint Ignace, dont la place en face a une forme de demi-cercle : ici se trouvait un ancien amphithéâtre, d’où cette forme bizarre qui incurve les murs des bâtiments voisins. En effet, Rome s’est construite par strates, par-dessus les anciennes constructions et non en détruisant le vieux pour mettre du neuf ; c’est pourquoi certaines rues, certains bâtiments sont si étranges. Merci la guide ! On entre donc dans cette église où tout de suite on apprécie le silence. On ne s’était pas rendu compte du brouhaha constant des rues dans lequel on trempait depuis plusieurs heures. Dans une église, la première chose qu’on fait, c’est lever la tête et ici, le plafond est une gigantesque peinture réaliste aux couleurs flamboyantes et un effet de perspective et d’ombrage vraiment bluffant. On s’extasie encore et toujours devant la beauté des motifs du marbre italien, définitivement, le plus beau qu’on est vu : un vrai kaléidoscope organique. Au centre de l’église, une longue queue s’est formée où les gens attendent pour regarder dans un miroir qui est posé au centre. Des dizaines de personnes patientent. On ne comprend pas vraiment pourquoi, on s’approche du miroir par le côté, peut-être y voit-on notre propre mort ?! Non, rien de transcendant, juste le somptueux plafond peint qui permet de ne pas à avoir à lever la tête. Mouai… Très peu pour nous ce type d’attrape-couillon surtout que ça coûte 1€ l’histoire, mais franchement quoi…
On sort de là pour aller se frotter un peu plus près à la foule toujours plus dense qui s’attroupe devant The fontaine romaine : la fontaine de Trevis, représentant Neptune, roi des océans ; enfin Neptune pour les païens, devenu Océanus pour faire plus catholique. Ici aussi, des structures et des bâches en attendant les rénovations mais une passerelle est installée pour s’approcher des statues. Encore une queue épique que nous ne faisons pas et on préfère monter sur les quelques marches de l’église d’en-face pour avoir une vue plongeante sur tout ça qui sera grandement suffisante pour nous.
Toujours à pieds, on ne rentabilise pas vraiment nos pass illimité 24h mais c’est que Rome peut très bien se faire uniquement en baskets, on file voir un monument plutôt controversé : le monument Victor Emmanuel II, un gigantesque bâtiment blanc, fait de marbre provenant de Milan (première erreur), dont l’usage n’est qu’esthétique, c’est vide à l’intérieur (deuxième erreur) et dont le style grandiloquent colle mal avec le reste de la ville (troisième erreur) ; les romains le surnomme d’ailleurs « le râtelier » comme les dents trop blanches ou encore « le gâteau de mariage ». En tout cas, ça ne nous empêche pas d’y gravir les dizaines de marches, observer la gigantesque statue de Victor Emmanuel II sur son piédestal de marbre et d’aller admirer la vue panoramique sur l’ensemble de la ville depuis les étages et les colonnades.
Notre première journée touche gentiment à sa fin et on remonte l’énorme boulevard entre le Colisée et le « râtelier », construit par Mussolini, où encore ici, les touristes s’accumulent. De par et d’autre, les ruines du Forum antique dont on aime regarder les vieilles pierres. Lieu de passage, un jeune homme s’amuse à faire de grosses bulles de savon pour des enfants hilares et dont le rinçage sera nécessaire ce soir, pendant que de nombreux marchands-à-la-sauvette nous tendent des trucs et bidules, tous les 10m « le matin, c’est canne à selfie ; et le soir, c’est batterie de recharge », tout un business.
De retour devant le Colisée, qu’on retrouvera demain, nous prenons à nouveau le métro puis le train pour être récupérer par notre bien sympathique hôte, à la conduite sportive et dont les ceintures de sécurité sont une option. On retrouve une Lola en petite boule sur le canapé, contente de nous retrouver enfin, et qui ne veut toujours pas mettre une patte dehors ; sa journée a dû être stressante, on entend toujours des pétards par moment. Il fait un froid de canard dans Robert et l’humidité de l’herbe remonte sur les fenêtres. Allez, on se craque un petit coût de chauffage pour réchauffer tout ça, non mais.
Deuxième jour à Rome : rebelote, train et métro pour rejoindre notre rendez-vous du Free Tour à 11h non loin du Panthéon. En plus de toutes les explications sur les nombreux lieux qu’on avait visité hier, on en apprend un peu plus sur l’histoire de Remus et Romulus, dont ce dernier donna le nom à « Roma ». Notre charmante guide, danoise expatriée en Italie depuis de nombreuses années, a un accent assez particulier dont il nous faudra bien une heure pour nous faire l’oreille. Son sourire et sa passion pour l’Histoire et l’archéologie nous ont conquis, même si parfois son emballement laissera l’auditoire pantois.
Après 2h30 de visite guidée, on va s’acheter rapidement deux sandwichs hors de prix, 10€ pièce dont on n’aura connaissance du tarif qu’au moment de payer ; au moins, « ils pèsent dans le game » et sont délicieux avec du bien bon fromage italien bien goûtu et un pain type focaccia. On s’offre en prime une petite vue sur le Colisée ensoleillé qui nous attend pour 14h30.
Fil d’attente rapide, scannage des billets, cartes d’identité, passage des sacs au rayon X et nous voilà sous les arches de l’incroyable Colisée. Certes le billet d’entrée est à 18€, mais c’est notre petite folie à Rome, on va dire. On marche donc au rythme des centaines de gens qu’y ont eu la même envie que nous aujourd’hui et observons dans un premier temps de nombreuses vitrines avec panneaux explicatifs, composées de restes issus des fouilles et des restauration (pilonnes, statues, ossements…) Malgré notre fatigue, on prend le temps de traduire les informations, avant de monter au premier étage pour avoir une vue directe sur l’intérieur du monument. Devant nous donc, les fondations de l’ancien plancher où se déroulaient les combats de gladiateurs, mais aussi les cérémonies de mise à mort, les condamnés pouvaient être chassés par un animal ou encore immolés pour former une danse macabre de flammes, et bien d’autre joyeusetés morbides « un autre temps ». Malgré le monde, nous arrivons à trouver des moments de calmes et des percés pour prendre de chouettes photographies et apprécier la vue avec le soleil qui décline doucement.
16h on se fait notre visite express réussie du Panthéon, avant de prendre le chemin de retour vers le camping. Cette fois, on entre dans un bus ; mauvaise idée il est ultra bondé comme « pas poss’ » et nous tombons parfois dans quelques bouchons « si avec ça on retombe pas malade… ! » Nous arrivons enfin à la gare et nous asseyons au chaud dans le wagon du train qui aura lui aussi une vingtaine de minutes de retard au départ ; mais avec une vidéo rigolote « Hot Ones », ça passe sans mal. Notre bien gentil Pino viendra comme promis nous chercher malgré notre arrivée tardive à 19h sur le quai pour nous ramener auprès de notre louloute toujours un peu stressée. Ce soir, c’est pizza maison et direct au dodo pour digérer tout ça : sommeil du bienheureux.
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