Castelmezzano

Aujourd’hui, c’est le dernier point prévu dans notre découverte de l’Italie : Castelmezzano, il fait partie des « borghi più belli d’Italia », un des plus beaux villages du pays, donc allons voir ça.

Mais ça se mérite un peu et Robert monte tranquillement les lacets de montagne en deuxième, avec chauffage à fond et fenêtres grandes ouvertes, comme à son habitude. Robuste le pépère ! On voit un panneau nous indiquant qu’il n’y a plus de station essence dans cette direction et bien entendu, le voyant de la réserve se met à s’allumer en montée. What’s else ? « Normalement on peut au moins faire 50 bornes encore donc ça ira, de toute façon, on est arrivé là. »

On se gare sur l’une des dernières places du parking en centre-bourg, les joies des petits formats de véhicule dont on aime toujours autant la facilité de manœuvre. Le soleil est bien présent et nous partons en tee-shirt au vu des nombreux escaliers nous attendant. Bien vu l’aveugle. C’est parti pour une marche sportive où on se perd un moment dans les rues encore une fois labyrinthiques pour finalement arriver comme prévu tout en haut des rochers, au départ d’une via ferrata, que nous ne ferons pas, bien sur. On est un peu déçu de ne pas pouvoir aller un peu plus sur le sentier et peut-être même grimper deux, trois marches de ces escaliers taillés directement dans la roche, menant à l’ancien poste d’observation. La vue reste tout de même bien sympathique, et ce n’est pas Lola qui dira le contraire, elle est en liberté totale vu que nous sommes les seuls touristes dans ce village, on dirait.

On ne va pas quitter Castelmezzano si vite et nous décidons donc de faire une boucle par la montagne du flan droit. Une italienne nous indique le chemin, en italien et avec beaucoup de gestes (on a très peu croiser des italiens qui parlent anglais, un prélude à notre retour en France… ?) pour aller jusqu’en haut du point de vue, le départ de la gigantesque tyrolienne Volo dell’Angelo, qui traverse toute la forêt et la vallée pour finir dans le village d’en-face. C’est que grimpe fort sur la fin et on regretterai presque de ne pas avoir pris le pique-nique. On s’accorde tout de même une bonne pause, histoire de boire un peu et de faire sécher les dessous de bras, pendant que notre louloute se transforme en cochon à mâchouiller tout un tas de glands qui traînent parterre. On apprécie le moment en silence, tête contre tête, assis sur une souche d’arbre. « On y va ? Quand je fais un pas, j’ai le grougrou de l’estomac qui fait pareil. »

Après une bonne descente par le sentier de randonnée plus raide, on rejoins notre maison-roulante par les petites ruelles dont de nombreux cantonniers s’affairent à la mise en place des décoration de Noël un peu partout. On s’aperçoit que quelques véhicules arrivent à se garer dans les rues et montent les escaliers grâce à des bouts de ciment rajoutés pour faire comme des rampes pour les roues. Un peu bancal mais ça fait le job. Nous ne nous y essayerons pas avec Robert, il nous reste encore de la route pour rentrer en France et ce n’est pas le moment de rester littéralement coincés entre deux murs.

Malgré la faim qui nous tenaille, on reprend la route histoire de se poser en retrait de la ville, sur une aire de pique-nique verdoyante avec vue sur les montagnes lucaniennes. C’est le moment pour Guillaume de ressortir le ukulélé et travailler une nouvelle chanson des années 2000 : « J’en rêve encore », de Gérald de Palmas. On commence à avoir un beau petit panel de mélodies, là !

Maintenant c’est direction la Sicile ! Bon, il nous reste toute la pointe de la botte à traverser. Avant tout, faire le plein. On fait deux stations pour finalement remplir le réservoir à 1,67€/L : ça pique un peu, mais là, on ne pouvait plus faire la fine bouche ! Pour cette traversée, on va se laisser porter au gré des villages que nous croiserons et qui nous ferons de l’œil ; nous ne sommes pas en retard sur notre planning, juste comme il faut, donc on s’autorise deux jours pour arriver au bout. Peut-être la météo nous fera-t-elle accélérer ? Un énorme nuage noir emplit intégralement le ciel et la pluie s’invite pour notre fin de journée. La nuit arrive elle-aussi plus tôt et on se gare sur un parking camping-car éclairé, bien content d’avoir choisi un sol en bitume, pour une fois. Le village qui illumine la montagne nous appelle de, on l’espère, sa bonne boulangerie. « J’ai vu un panneau fromage local… » et pourquoi pas de ses bons produits laitiers ?!

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