Campiglia d’Orcia et Bagnoregio

Avec ce petit coin de nature italien et la quasi-pleine lune sans nuage, la nuit fut assez fraîche et ça commence à grelotter du côté de notre Lola qui sort de sous la couette, et l’humidité des serviettes pas tout à fait sèches n’ont pas aider. « T’inquiète, on va dans le sud. Dans Les Pouilles on sera bien ! »

On fait la route en chemin inverse pour sortir de notre cachette et aller voir le point de vue du haut de la tour du village de Campiglia d’Orcia. C’est quasiment désertique et on croise deux mamies qui taillent la bavette sur le pas de porte et nous saluent chaudement. On adore cette langue avec tous ses « r » et ses « l » qui glissent dans la bouche. Il y a une vraie mélodie, des hauts, des bas, des hauts et des envolées par les aiguës qui donnent cette touche hyper chaleureuse. Le temps de monter jusqu’en haut de la tour, le brouillard s’est dissipé et on peut avoir une belle vue à quasi 360° sur la campagne qui nous entoure. On prend le temps de regarder, de décrypter les sommets, malgré le vent qui nous fouette les joues. Le soleil arrive par moment à sortir des nuages et nous donne une jolie lumière sur les champs et le dessus des toits rouges-roses.

Après cette première promenade courte mais sportive et rafraîchissante, on reprend la route direction le village fortifié de Bagnoregio. Comme on fait des économies, toujours des économies « si t’as pas d’argent, t’as des jambes », on se gare sur un parking gratuit dans les hauteurs avant de faire 45mn de marche aller pour rejoindre le fameux village touristique. Bien entendu, un repas au préalable s’impose pour prendre des forces. Le soleil est toujours là et ça ne nous fait pas d’œil de marcher : c’est une température parfaite avec le soleil et la fraîcheur, on peut garder son blouson sans crever de chaud, tout en profitant des rayons UV. Lola aussi ne goûte pas son plaisir, même si le grand vent qui se lève la fait assez vite déchanter.

Une fois arrivés devant le pont piéton qui nous permet de grimper vers ce village, on nous interpelle pour nous demander d’acheter un ticket : « 5€, really ? » Bon ba, on est là donc on continue. Délestés donc de 10€, nous entamons la progression sur ce pont qui nous fait traverser bien au-dessus de la cime des arbres. Le paysage est sublime, un genre de petite Cappadoce avec ces crêtes de sable beige, même si là, on y ajoute les cultures d’oliviers. Malgré le bus de touristes asiatiques qui a débarqué en même temps que nous, on arrive à se faufiler dans les petites ruelles du village pour trouver des moments de silence et apprécier la vue. C’est le paradis des chats et Lola n’y prête presque plus attention. Plantes grasses, cactus, bougainvilliers en fleur sur fond de façades faites de cette pierre ocre-orange. Une jolie palette colorée. On en fait assez vite le tout finalement mais on est content d’avoir eu cette vue splendide depuis là-haut.

De retour au camion après s’être pris une petite suée de « remontada », on va un peu plus épuisé nos nerfs en allant faire des courses dans un Lidl : on repart avec des kakis bien mûres à goûter ce soir. Avec tout ça, on finit la route qui nous sépare de notre coin dodo dans la nuit : un grand parking en terre battue proche de bains chauds et surtout d’une base militaire dont tout le début de notre soirée sera rythmée par le bruit assourdissant des hélicoptères qui font des manœuvres d’atterrissage juste à-côté « on dirait qu’ils viennent d’arrêter un gros aspirateur. »

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