Réveil matinal aujourd’hui et à 9h on est prêt pour partir en balade.
Guillaume nous a concocté un trajet grâce aux cartes IGN en ligne pour faire une boucle et revenir directement au camion en début d’après-midi.
Malheureusement, nous n’avions pas prévu qu’il a eu dans les quelques mois derniers des très très gros orages qui ont provoqué d’énormes coulées de boue. Une partie du chemin est bloquée dès le début donc il faut improviser sur le moment.
On prend la route de bitume pour commencer et rejoindre le village plus haut. Au loin, un bus de touristes qui se gare : il doit bien y avoir un truc chouette à voir par là-bas alors. Nous arrivons dans un village tout mignon du nom de Makrinitsa. Des petites ruelles entièrement pavées avec des maisons en pierres blanches et aux toits noirs. Une première vue en hauteur sur Volos (la grande, très grande ville en bord de mer en contrebas). Quelques chiens traînent leurs puces au soleil et viennent renifler la nouvelle touriste française. Quel calme ! Exactement ce qu’il nous fallait. On prend une grande inspiration, pour se remplir de ce bon air, et on grimpe voir d’un peu plus haut ce que ça donne.
Nous suivons une route forestière. Une petite pause pour boire un coup. Le temps que Guillaume « débâche de ses jambes de pantalon » et zouip ! L’Iphone qui se fait la malle de la poche et va se glisser entre les gros rondins de bois qui nous servaient d’assise. Pas de grands éclats de voix, nous restons très calme l’un et l’autre, il ne serre à rien de s’énerver. La force pure de Guillaume nous aide à soulever un tronc et hop! Je me saisis de l’objet du délit. Ouf ! C’est pas passé loin de la cata’ et pas une éraflure sur l’écran.
Nous reprenons donc notre ascension et attendons d’être au point culminant pour sortir les sandwichs. Nous arrivons sur un bel espace aménagé par des religieux avec une église aux drapeaux grecque et orthodoxe (un aigle à double tête noir sur fond jaune), des bâtiments en court de rénovation et une croix dans un bassin naturel. Nous nous posons sur les bancs et admirons la vue : « ils ont bien eu raison d’investir ce lieu, le meilleur point de vue sur toute la vallée, les coquins. »
Nous n’avons pas encore vu de signes de Centaures… En même temps, nous sommes sur le Mont Pélion, duquel ils ont été chassés. Une sombre histoire de mariage royal, d’alcool, de tentative de viol sur la reine par les Centaures et d’exil. Mais on se dit que peut-être il en reste un ou deux qui se seraient cachés ?!
« Vu les sentiers qu’on emprunte, les Centaures devaient pas être trop embêtés par les randonneurs ». Effectivement, encore une fois, le chemin prévu par Guillaume est complètement recouvert par de la boue, des troncs d’arbres et d’énormes blocs de roche. Nous décidons de vivre un autre itinéraire qui rejoindra aussi Robert. Comment dire ? Ce n’est pas véritablement un sentier, c’est plutôt un mini chemin dans lequel on a l’impression que toutes plantes les plus piquantes existantes se sont données rendez-vous. Ça pique fort les mollets et Lola zigzague comme elle peut pour pas trop se frotter au houe. « J’espère que les coulées de boue ne vont pas nous obliger à faire demi-tour. – Chut ! Tu vas apporter le mauvais œil. » Bon, on traverse plusieurs fois des morceaux effondrés mais rien qui ne nous a obligé à rebrousser chemin. Et c’est tant mieux car les points de vue sont vraiment très beau sur ce flan de montagne, certes piquant mais du coup sans âme qui passe.
A mi-chemin, on entend des voix au loin. Des randonneurs. Une scène rigolote se déroule donc, car nous sommes d’un côté du chemin et eux de l’autre et entre nous une gorge créée par les éboulements. « We want to cross. – We too. » On remonte chacun de son côté de la rive jusqu’à trouver un endroit pour aller jusqu’en bas du « canyon improvisé », se saluer d’un peu plus près et reprendre chacun son itinéraire de base.
Ce fut une belle « spicy » expédition et nous sommes bien contents d’arriver au camion, les chaussettes transpirantes et les mollets éraflés.
Une petite clémentine pour se donner du courage, et hop, direction les Météores pour une de nos plus belles rando, on espère… et qui sait, peut-être y resterons-nous deux jours si Hélios nous le permet.
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