Ça fait un moment qu’on n’a pas fait de « ville » donc on se prépare bien. Réveil à 7h30 pour un départ à pied à 9h après avoir fait une bonne balade à notre louloute dans le jardin d’à-côté : vu la météo annoncée et le musée qu’on veut faire, elle sera bien mieux, tranquille, au camion.
Après notre petit-déjeuner englouti (grande première : j’ai fait une confiture avec la récolte d’airelles d’hier : une réussite!), nous commençons par une brave montée pour aller voir la tour Pyynikki, ancien point de surveillance aérien pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle n’est pas exceptionnelle donc nous ne monterons pas à son sommet qui dépasse à peine des arbres.
Nous redescendons de notre colline pour aller dans le cœur de la ville, en passant aux pieds d’une église luthérienne (fermée) en briques rouges qui nous donne les tonalités de la journée.
Nous passons dans le quartier touristique Finlayson, ancienne zone industrielle : nous y reviendrons dans une trentaine de minutes quand le musée sera ouvert ; d’ici là, on va voir la Cathédrale de Tampere (entrée gratuite, joie!) « trop rigolo, elle ressemble à un château-fort à l’extérieur et à une mosquée à l’intérieur, les sièges en plus », commente Guillaume. Pourquoi pas, oui. A l’intérieur, un calme règne et les gens chuchotent (comme dans une église, quoi). L’ensemble est très épuré, aucun Jésus représenté, même pas une croix et derrière l’autel une grande peinture un peu énigmatique, pour nous pauvres profanes. Nous nous extasions sur les grands vitraux très colorés (violet, rose, bleu) « pas banal ». Les peintures sont vraiment spéciales : au centre de la coupole, une peinture du serpent d’Éden tenant dans sa bouche une pomme, et surtout, tout autour de la tribune, une peinture représentant le lierre de vie épineux tenu par 12 enfants nus. « Spécial ».
Allez, c’est l’heure. On file voir le fameux Musée Werstas de la classe ouvrière. Un gigantesque musée et pour pas un rond : franchement, c’est royal. Le jeune homme de l’accueil nous oriente pour la visite, enfin on essaie de décrypter maladroitement son anglais à l’accent finlandais horrible pour nos oreilles de français, beaucoup trop de « RRRrrrrr » roulés comme jamais. Le pauvre, il a du voir qu’on lui faisait des yeux ronds comme des poissons. C’est un musée vraiment très complet qui va se dérouler devant nos yeux.
On commence par la salle d’exposition temporaire où une série de photo retrace la période de la Grande Dépression des années 30 aux États-Unis : très poignant et surtout on (re)découvre un pan de l’Histoire tragique et de la crise économique liée. Très instructif. Les clichés sont extrêmement beaux malgré la dureté du sujet traité « j’adore le travail des contraste noir/blanc de ces vieilles photos. »
Puis nous entamons le gros du sujet : nous passons de salle en salle, de mise en situation en jeux pour enfants, tout nous attire. Nous découvrons tout le style de vie des années 30 : salle de bain, épicerie, imprimerie, chambre, banque… mais également les luttes ouvrières et leurs drapeaux rouges ou la vie au temps de la Seconde Guerre Mondiale.
Nous passons ensuite à la partie plus « in situ » et toute une salle retrace les différents corps de métiers pratiqués à Tampere et toute l’évolution industrielle construite : manufacture de papier, de tissu, de laine, de chaussures, de savons, de plastique… tout y est passé, on dirait.
Au bout d’une grosse heure et demi, nous prenons le chemin de sortie. « Attends ! Il nous manque une salle ! » Demi-tour, pour aller voir une gigantesque machine à vapeur d’époque qui servait à alimenter l’usine de filature, de tisserande et la teinturerie entre 1900 et 1950. Guillaume est comme un enfant qui cherche à comprendre comment ça fonctionne, par où ça passe, où ça pousse, ça actionne quoi. Émerveillé par tant d’ingénierie.
Cette fois, c’est la bonne et puis nos ventres crient famine. On se fait un petit tour du propriétaire à l’extérieur pour admirer la grande cheminée en brique et les peintures colorées au sol. On se la joue économique donc pas de restaurant pour nous aujourd’hui, on se réserve ça pour la capitale, Helsinki ; donc on a repéré un Lidl juste à côté qui sera parfait pour des « bêtises » à se mettre sous la dent. A peine 3 minutes après être sortis du magasin, nous nous dirigions vers un jardin public pour pique-niquer qu’un torrent de pluie tombe d’un coup « comme dans les films ». Repli stratégique dans les galeries d’un centre commercial où nous mangeons donc nos mignardises salées sur des marches en regardant par la porte d’entrée les promeneurs se tremper. On espérait mieux mais au moins on est au sec.
Notre dernier Twix « direct dans le gosier », on enfile Kway et parapluie pour continuer la visite. On flâne un moment le long du fleuve pour passer le pont Hämeen d’où nous avons une jolie vue sur tous les anciens bâtiments industriels en brique. Tampere est réputée pour être La ville des saunas ; nous n’en ferons pas un mais on s’amuse à voir pleins de « métalleux » zonés devant l’entrée d’un sauna « hype » : on découvre qu’il y a un festival de métal sur une île accessible par ferry depuis la ville, d’où tous ces poilus en tee-shirt noir buveur de bière à peu partout dans la ville. Trop rigolo. Un peu anachronique même.
« C’est quoi là-bas ? » On va voir un petit festival gratuit « Little Italy » dont le gros du sujet est la nourriture italienne sur fond de musique « di pasta ». Sur le site, des grands monuments gonflables sont dressés représentant le Duomo ou encore les arènes de Rome « si on a pas le temps de faire l’Italie en fin de voyage, on aura au moins vu ceux-là (rire) »
La fatigue commence à se faire ressortir donc on prend tranquillement le chemin vers le camion. On passe devant la grande bibliothèque à l’architecture spéciale en mode « bibundum ». On fait un saut à l’intérieur pour aller voir leur rayon français « mais qu’est-ce qu’on fiche ici ?! »
De retour à Robert, Lola nous fait la fête et pendant que Guillaume met en mode route le camion, je fais un petit tour de jardin pour dégourdir Madame. Au moment de partir, Robert nous fait le coup du voyant rouge clignotant. Ça fait un bon moment qu’on a cette alerte et après plusieurs hypothèses, Guillaume a regardé dans la notice du Renault : mauvaise reconnaissance de la puce de la clé de contact. Arf ! C’est de plus en plus galère de démarrer. On essaie avec le double qui est caché sous le véhicule depuis au moins 6 mois, un peu rouillé mais rien n’y fait. C’est clairement au petit bonheur la chance et on arrive enfin à lancer le moteur. Bon, il va peut-être falloir faire un tour chez le concessionnaire pour essayer de réparer ça car un jour, on pourra juste plus tourner la clé dans le contact et là, ça sera moins drôle.
Notre prochain point d’arrêt est encore une grande ville sur la côte ouest donc on décide de se faire un stop en forêt pour au moins un jour dans la réserve naturelle Pirunvuoi : il nous faut un temps de pose nature avant de renchaîner une ville sinon nos batteries mentales ne seront pas bien rechargées. Bonne pioche : je fais une récolte de framboises sauvages succulentes ! « Je veux vivre en Finlande l’été pour tous les fruits rouges, c’est dit. » (hors moustiques!!!)
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