La nuit dans cette forêt fut vraiment bien tranquille et le réveil de 8h est finalement repoussé à 9h30 : il fallait qu’on récupère de notre longue promenade dans Tampere d’hier. On fait sacrément de kilomètres en ville comme à chaque fois.
Première chose qu’on fait depuis un moment : consulter la météo pour orienter notre journée. La pluie ne doit arriver que vers 14h donc on est serein pour la matinée et nous nous préparons donc pour une bonne balade de 5km dans cette réserve naturelle de Salonsaari. On prend tout de même avec nous les Kway au cas où et je glisse aussi un bocal pour une futur récolte de myrtilles : c’est qu’on en consomme tous les matins avec les céréales et c’est un petit délice !
Bon la pluie ne nous laissera sec que quelques minutes : on s’habille donc de nos vêtements imperméables mais on crève vite de chaud la-dessous. Finalement tout le monde en tee-shirt, mouillé pour mouillé, au moins on est à la fraîche. La promenade est très agréable dans cette forêt mousseuse avec myrtilles, airelles, framboises et surtout des dizaines de champignons plus mignons les uns que les autres : je ne fais que me baisser pour les contempler et les prendre en photo : les couleurs sont dingues et les contrastes parfaits, le brillant de la pluie et la mollesse des textures. On aime trop la diversité des formes des « champotes », malheureusement, pas de découverte de girolles pour notre repas de ce midi. On n’a vraiment pas l’œil pour ça, on dirait.
Nous tombons sur la grotte de la colline de Pirunvuori dont de nombreuses légendes folkloriques aiment se raconter autour d’elle. La tradition veut que les gens aillent à l’embouchure de la grotte pour poser des questions au Diable. Les réponses résonneraient des profondeurs. Il ne faut cependant pas y rester trop longtemps, sous peine d’être pris dans les griffes d’une tempête. Les profondeurs de la grotte n’étant pas totalement révélées laissent encore bien des mystères.
Nous continuons notre chemin jusqu’au Château de pierres : un bâtiment construit en 1906 sur commande de l’artiste Emil Danielsson, à l’aide de pierres naturelles du champs voisin. Elles ont été façonnées principalement au marteau ou au tournevis et ont été si bien assemblées qu’aucun mortier n’était nécessaire. Tous les trous restant ont été remplis de mousse et de sable. Il en impose.
Ho joie ! Je tortille mes bras d’excitation : sur toute une partie nous découvrons plusieurs œuvres d’art. Ma préférée est sans doute la belle femme faite de pommes de pains et d’osier tressé. Le visage est tout en courbures et en douceur. Il y en a des plus bizarres mais on est toujours curieux d’essayer de comprendre « champignons ou visages ? » Guillaume prend même la pose photo dans la grande bouche d’une statue de bois.
On aime trop les balades dans les bois et en ce dimanche, nous croisons quelques familles en bottes de pluie et sot à la main en quête de belle récolte de myrtilles, qui ne manquent pas du tout : elles sont partout « dans nos campagnes » (est-ce-que Quotidien nous manquerait tant que ça ?!)
La suite de la balade est assez similaire avec mousses, pins, champignons, gouttelettes de pluie et rayons de soleil parfois. « Quand est-ce-qu’on se fait la pause douceurs acidulées ? – Maintenant ! » Bonne pioche : des biens grosses et le pot est vite plein. Aussitôt dit, aussitôt rempli. Trop bien !
Nous rentrons au camion bien contents de nous et de cette petite île qui ne payait pas trop de mine au départ mais qui nous a ravi.
Cerise sur le gâteau : Sam et Lou ne veulent plus nous quitter (rire). Finalement, ils repoussent un peu leur traversée vers l’Estonie pour nous rejoindre dans l’ouest de la Finlande. Rendez-vous donc demain midi dans la ville de Rauma pour passer encore quelques jours ensemble « on vous quittera quand on aura plus le temps » nous confie Lou. Trop bien, on sautille comme des puces. Cette fois, ils se calent sur notre rythme et notre planning donc on file trouver de la wifi gratuite pour regarder un peu en détail ce qu’on va faire dans les prochains jours, notamment les petites îles du sud avant Turku qui peuvent être traverser par des ferrys gratuits normalement (on a eu les conseils d’un couple de retraités néerlandais, croisé au sud de la Suède juste avant la frontière, ça remonte déjà). Cette fin de Finlande s’annonce mémorable ! Surtout que Guillaume vient d’acheter un disc-golf rose fluo à l’effigie d’Asklépios (comme une destinée) : des beaux pétages de doigts en perspective…
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