L’usine de papier de Verla

Ce matin, la légère pluie qui tombe ne nous donne pas une grande motivation pour sortir du lit. Nous avons encore un petit bout de route avant de rejoindre notre visite du jour : l’usine de papier de Verla ; nous avons piqué l’idée sur le précédent voyage des Carapates. Arrivés sur le parking du site, nous prenons le temps de manger pour ne pas se presser dans notre balade. « Un café ? – Allez ! » C’est toujours une grande question de savoir si on se fait un café de fin de repas ou non car bien souvent ce temps dure aussi longtemps que le plat ; 8 minutes d’infusion, Guillaume sort le ukulélé et moi les paroles de chansons, le tout accompagnés de biscuits Marie ou Pim’s selon les goûts… bref, on traînaille quoi !

La vaisselle mise de côté pour plus tard (faut pas pousser trop quand même, on risque de trouver portes clauses à ce rythme-là), on commence par déambuler de-ci de-là sur le site. La pluie s’est arrêtée et on profite de cette belle éclaircie pour marcher dans les jardins fleuris de l’usine. Nous ne ferons pas la visite guidée mais plusieurs panneaux explicatifs extérieurs nous donnent déjà une bonne idée de l’histoire des lieux et de l’industrie forestière d’époque. L’usine de Verla est classée au patrimoine de l’UNESCO et les rapides et son moulin forment le cœur du village dans lequel nous sommes, datant des années 1870. Elle est un parfait exemple bien conservé de l’industrie de la pâte, du papier et du carton, qui a prospéré au XIXè siècle et début XXè. Après un grand incendie en 1893, les bâtiments en bois ont été reconstruits en briques rouges donnant une belle touche colorée au paysage. A l’époque, le principal produit fabriqué était le panneau de pulpe de bois blanc, fait à partir d’épicéas, qu’on pouvait retrouver notamment dans la fabrication d’emballages pour les paquets de cigarettes, les boîtes de sucreries ou encore les boites à chaussures.

Autour du moulin et des rapides, se sont construit tout un village et l’ensemble était autonome ; il y avait un jardin bien fourni et même une école sur place. Dès notre arrivée, nous sommes tombés sur une gigantesque demeure, un peu pompeuse : bien entendu, le patron s’était fait construire cette maison aux couleurs fortes, signe de réussite et de richesse.

On fait le tour de chaque bâtisse, on entre dès qu’une porte est ouverte : ici, une exposition d’œuvres d’art réalisées en laine dont j’ai beaucoup aimé les motifs et les couleurs (des tapis de rêve!) ; là, des boutiques de souvenirs avec jeux en bois et savons naturels ; ou encore, une grande grange dans laquelle un petit musée gratuit se tient avec les différents outils et procédés utilisés pour transporter les troncs de bois via les rapides. Très impressionnant de voir des photos d’époque où des milliers de troncs sont comme stockés sur l’eau et orientés dans les rivières selon leur destination finale. Quel travail titanesque !

Nous continuons notre découverte en allant faire le sentier forestier éducatif autour de Verla. La marche fait 2km en pleine forêt dans laquelle on découvre petit à petit l’évolution et l’entretien de cette dernière. Sa gestion est très précieuse si on veut qu’elle continue à produire des arbres forts et robustes sans pour autant la contraindre dans sa nature. Préservation de la biodiversité, atténuation des changements climatiques, éclaircissement des arbres pour la conservation des plus forts, prélèvement des plus vieux pour laisser une chance au nouveau. On ouvre grands les yeux et les narines : on aime vraiment trop se promener en forêt ! Et c’est pas Lola qui dira le contraire, devant, queue en l’air et un pipi par-ci et un pipi par-là « faudrait pas qu’on s’perde quand même ! » Plusieurs noms d’arbres sont cités tout au long du parcours : bouleau, épinette, aulne gris, tremble, saule bouc, pin, épicéa. On ne sait pas véritablement les reconnaître mais on voit bien qu’il y a une vraie diversité dans les essences autour de nous. Mon endroit favori est la zone de bouleaux où le vent vient jouer dans les feuilles et faire chanter ces grands arbres blancs. Une bien belle balade qui nous a rempli de savoir et d’oxygène : que demander de mieux.

On reprend la route en se faisant un petit stop dans un magasin « Sale » (c’est le nom de l’enseigne, ça fait toujours bizarre en tant que français…) pour acheter trois bricoles et surtout profiter un peu de leur wifi ; avant de se trouver un petit coin de nature bien tranquille et cosy en forêt avec vue sur un lacounet. Bonheur et damnation : je prends un pot et file récolter des dizaines et des dizaines de groseilles, accompagnées de quelques framboises. La Finlande est le pays de rêve des fruits rouges sauvages. Bientôt les champignons, qui sait ?!

Une réponse à “L’usine de papier de Verla”

  1. Avatar de Saulnier viviane

    Merci ma lolo pour ton récit comme dhab hyper détaillé et enrichissant 😁.Superbe endroit où le temps s’écoule sans emprise. Et la cueillette merveilleuse de ces délicieux fruits rouges à portée de main 🤚 mais c’est royal 😋😋.

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