Et là dans le ciel…

On termine cette journée par un nouveau petit jeu à apprendre à Lou et Sam : Codex ; puis nous allons voir ce fameux ciel qui nous réserve de belles étoiles filantes. Plaids sous le bras et Cognac/Rhum dans le sac, on parcourt les quelques mètres dans cette forêt noire, à la queue-queue, lampe frontale sur la tête en mode « Blair Witch », on rigole même si je suis bien contente de ne pas être la dernière à fermer la marche… On est sur la bonne voie, nous percevons le bruit des vagues qui se rapproche. Nous sortons enfin de la lisière et arrivons sur un énorme rocher plat avec une vue incroyable sur la mer en face et la fenêtre de ciel sans nuages est bien dégagée. On installe donc nos couvertures avec un petit verre pour se réchauffer, c’est qu’il y a un petit malin de vent qui arrive à passer sous les polaires, et nous nous allongeons pour observer ce ciel de 1h du matin. Moins d’une minute et nous commençons à voir quelques astéroïdes brûlants, les Perséides. A chaque étoiles, nous poussons tous en cœur des « ooooooh » et des « waaaaa » à l’unisson. Par moment, sur notre gauche, des éclairs flashent la nuit ; un orage se prépare au loin. Déjà une bonne heure qu’on est là, silencieux ou volubiles, selon l’excitation de la troupe « allez, une grosse dernière et on y va… Bon, allez, une dernière clope et on y va… allez, une dernière… »

Bien entendu, le réveil de ce matin est quelque peu difficile, surtout pour Sam qui est ce qu’on pourrait appeler une marmotte et nous quittons notre coin de paradis en forêt aux alentours de midi pour entamer notre demi-tour sur ces archipels pour rejoindre dans quelques jours le continent. On va voir un point de vue, rapidement, qui donne sur la mer et les îles de l’archipel d’Aland (payante)

Point administratif : on a pris nos billets pour la traversée en bateau d’Helsinki à Tallin, en Estonie. Sam et Lou ont le leur le 15 alors que nous, nous partirons le 17 ; on se laisse le temps de visiter cette capitale, dernier point de notre visite finlandaise. Encore 3 jours ensemble alors.

On enchaîne rapidement les ferrys et arrivons à nouveau à Korpo à 15h. Le temps de se garer sur le parking du disc-golf que nous découvrirons tout à l’heure et on sort la table de pique-nique, bien calés à l’abri de la pluie dans un kiosque public. On traîne un peu au moment du café où chacun y va de ses anecdotes de voyage. C’est intéressant de parler des mêmes endroits mais pas avec les mêmes vécus. Avec eux, on peut parler de choses bien spécifiques de notre voyage car ils ont fait quasiment, comme tous les vanlifers en Europe, le même parcourt ; alors qu’une fois rentrés en France, c’est plus délicat d’échanger avec les amis.

La pluie s’est calmée un peu et on en profite pour aller se faire quelques « corbeilles » avec nos disques respectifs « Mentor, Lockdown, White Raver et Conquest », chacun son vainqueur. On est des mordus de la discipline et on est y va par tous les temps (rire). Le site est assez technique car avec pas mal de dénivelé par endroit et des espaces laissés sauvages où les fougères et les araignées ont élu domicile. Entre pluie et éclaircies, nous terminons les 9 paniers après avoir fait une belle balade en forêt, même si la fatigue se ressent dans les scores et les corps de tous.


Encore un peu plus vers notre retour sur la terre ferme, nous nous posons sur un point Park4night pour y passer la nuit. Dans les commentaires, il était dit « coin à myrtilles et champignons ». Il n’avait pas menti : « alerte girolles !!! » cri Sam. Et c’est parti pour la cueillette de ces délicieux champignons. Notre sac se remplit vite et après 40 minutes, on rentre aux camions avec un total de 813 grammes de ces petites pépites oranges. Atelier nettoyage de girolles pour certains et cuisine pour les autres : ce soir, c’est pâtes maison aux girolles des bois et compotes de pommes accompagnée de brioche à la cannelle. Un repas digne des grands restaurants « on a 200gr par personne ; à 10€ les 250gr, y en a pour une petite fortune dans nos assiettes. »

Nos ventres bien remplis, on sort à nouveau Codex pour faire la revanche des perdants d’hier et attendre que la nuit noircisse encore un peu pour pouvoir observer à nouveau les Perséides.

« Et mais, regardez le ciel est trop bizarre, on dirait des lasers. » Guillaume regarde sur l’application Aurora : on est dans la zone verte et il y a une bien belle aurore boréale qui passe dans le nord. Nous avons donc devant nous une AURORE BORÉALE ! In-croi-yable ! On installe nos chaises de pique-nique côte-à-côte et tournons nos visages vers cette nuit qui alterne étoiles filantes et danse d’aurore. « On dirait les battements de cœur de l’espace. – J’imagine nos têtes de benêts, sourire aux lèvres, bouche ouverte ! » Rire intégral. On est tellement heureux de voir ce phénomène, cette irruption solaire sur nos derniers jours en Scandinavie. On n’y croyait plus et on voit bien des genres de vagues grises qui vont et qui viennent dans tout le ciel. Lou sort son appareil photo et arrive à nous faire quelques clichés qui prennent les teintes vertes et violettes recherchées : il est très très rare de voir à l’œil nu une aurore boréale colorée et nous sommes déjà très chanceux d’assister à ce spectacle. Le pic d’irruption étant passé, le ballet d’étoiles filantes peut commencer. « On est content d’avoir pu vivre ça avec vous. » Nous nous disons bonne nuit vers 2h30 du matin, les yeux remplis d’étincelles et de joie.

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