Mardi 13/08
Bien entendu on se lève tard après notre soirée exceptionnelle « boréale » mais le moral des troupes est au plus haut, ce qui donne de l’entrain aux garçons pour aller chercher de manière plus poussée des girolles. Malheur ! Depuis ce matin, on entend des tirs de chasseur dans la forêt d’en-face. Solution : Guillaume et Sam enfilent les gilets jaunes fluo et les voilà partis sur le sentier forestier, petit pot pour les myrtilles dans une main et sac pour les champignons dans l’autre, comme deux écoliers sur le chemin de l’école.
Du côté des filles, c’est plus studieux. On en profite pour installer la table à l’ombre et sortir les ordinateurs : rattrapage des devoirs pour toutes les deux. Entre deux clic-clic de clavier, on se fait un café-papotage. Que c’est bon ces moments tout simple.
1h30 plus tard, nos chercheurs sont de retour avec une bien belle grosse cueillette : quasiment 1 kilo de chanterelles et un pied-de-mouton. On n’avait pas du tout prévu de trouver autant de champignons ensemble et nos repas du soir deviennent très bon marché : top pour nos petits budgets de voyageurs.
On se fait un pique-nique rapide, histoire de prendre la route avant la nuit. Décollage à 16h en direction de notre tout premier point dodo sur l’archipel, déjà fait et validé. A peine arrivés sur place, on lance l’atelier préparation des girolles qui finiront en tourte : vu la quantité, on va les faire dans les deux fours Omnia. Mon modèle de 2018 n’est clairement pas aussi bien que celui de 2020 avec sa surface anti-adhésive mais le goût est tout de même là. Pour le dessert, c’est plus soft avec un yaourt à la myrtille accompagné de petits biscuits en forme de cœur. On avait bien vu que Sam en salivé dans le magasin, ça nous fait plaisir de voir ses yeux pétillants de gourmandise, un accro au sucre.
Malgré l’heure déjà tardive, on se met devant un « Lueur ». Les pieds refroidis et les yeux fatigués, on va se coucher vers 3h du matin : ça devient une habitude, il faut croire. « Heureusement qu’on part pas un an avec eux, on serait complètement décalé ! » C’est ça de vouloir profiter à fond des moments.
Mercredi 14/08
Réveil dur-dur, encore et toujours. Cette fois, on se fait une douche matinale au cul de Robert avec les rayons du soleil qui viennent gentiment nous réchauffer les fesses, pendant que du côté des Trip2ouf, ça dort encore une petite heure. 11H30 et on sort tout ce qu’on peut des frigos : c’est gros brunch aujourd’hui pour essayer de rattraper un peu ce temps qui file à une vitesse folle.
Plus que demain avec eux (déjà) ; du coup, on décide de ne pas aller voir la grande ville de Turku et plutôt de se trouver un coin en bord de lac pour profiter de notre dernière soirée ensemble. Depuis une grosse semaine, on ne roule que 35 kilomètres maximum par jour, ça nous fait tout bizarre de passer 2h dans Robert pour parcourir les 150 kilomètres jusqu’au spot trouvé par Lou. On prend le dernier ferry gratuit qui nous ramène sur le continent. Private joke : « I’m tired ! » dit le grand blond finlandais avec ses branches de lunettes rouges dans les yeux. Fou rire !
Arrivée sur place, les deux endroits de stationnement sont déjà pris et on veut pouvoir se caler bien tranquillement avec les tables entre les camions, comme on en a pris l’habitude depuis ces neufs derniers jours. On va donc se garer sur un parking en gravier un peu plus haut, bien au calme. Histoire de se dégourdir un peu les jambes, on se fait une mini-balade au bord du lac où chacun s’essaie au ricochet avec plus ou moins de réussite. « Alerte girolles ! » Impossible ! Elles poussent quasiment directement sous nos pieds maintenant. On ne peut pas ne pas les ramasser donc je file chercher un saladier au camion. Cette fois, on va opter pour un séchage de ces demoiselles « on commence à en avoir gros… » Trois jours de suites de champignons dans l’assiette, ça suffit. De retour à nos maisons, atelier cuisine et vaisselle, ainsi que bricolage de guirlandes de chanterelles (technique donné par Céline). Maintenant dans Robert, entre chaussettes et chiffons, on a des colliers de champignons !
C’est notre dernière soirée ensemble donc on se fait apéro, entrée, plat et dessert au menu : brunchetta, choux-fleurs aubergine et pour le dessert, Lou se teste à la confection d’une « crêpe d’Aland », spécialité de l’archipel. Un régal des papilles de A à Z. Les copains sortent le grand jeu et font péter le mousseux et on trinque tous ensemble à cette belle rencontre et cette incroyable semaine passée ensemble. On ne pouvait pas se quitter sans un dernier jeu de société ; on ressort donc une nouvelle fois « Lueur ». Malgré la fraîcheur de la nuit noire, on traîne, on traîne, on papote, on rigole comme pour repousser le moment de se dire « bonne nuit ».
Jeudi 15/08
Sur le papier, on s’était dit « tout le monde debout à 8h30 pour le dernier jour ». Bon, chacun à repousser la sonnerie de son réveil à 10h. L’accumulation des fins de soirée tardives commencent à bien se ressentir pour tous les quatre. Après un petit-déjeuner rapide, on file dans nos bolides, direction le « Knights Discgolf » à moins de 3 minutes : comment se quitter sans un dernier lancer de disques ? Le terrain est noté AA1, ce qui veut dire que c’est un parcourt professionnel, plutôt difficile pour les débutants. Tu m’étonnes, la moyenne des distances de corbeilles est de 150 m, avec un maximum de 236 m. « On est pas sorti le cul des ronces. » Plein de motivation, nous commençons le jeu : Lou et moi sommes clairement à la « ramasse » niveau puissance des lancers et il nous faut bien 10 ou 12 jets pour arriver jusqu’à la cible (alors que dans les règles, c’est 3 ou 4 recommandés…) Les garçons aussi font péter leurs records mais c’est moins laborieux. Il faut bien 1h30 pour terminer les 4 premières corbeilles. A ce rythme-là, on ne sera jamais parti à 16h d’ici pour rejoindre Helsinki. 3H plus tard, on abrège le circuit après 8 trous, pour se poser sur l’herbe et pique-niquer tranquillement au soleil « je saigne du doigt » déclare Sam : c’est le métier qui rentre !
Déjà 16h et il est temps de se dire au revoir. « Vu notre programme, on va se recroiser à Tallin en fait ! » Nos yeux remplis d’amitié et de pudeur, on se salue « A dans 3 jours, alors ; et si on se revoit pas, on sait jamais, on vous a écrit un petit mot mais vous ne l’ouvrez pas avant d’avoir passé Tallin. » Trop mignons les copains. Promis, on ne l’ouvrira pas avant.
De grands signes de la main, un « pouet-pouet » de leur camion et nous revoilà à nouveau à 3. Bien moins tristes que la dernière fois, on se dit qu’on a pu enfin prendre le temps de bien les connaître, de profiter, de s’amuser, de rire. Pour sûre, on se revoit en France !
On reprend donc notre train-train de voyageur solitaire (au moins pour 3 jours minimum) et allons faire le plein de gaz dans le quasi unique endroit où on peut se ravitailler en Finlande. 15€ plus tard, nous repartons Kill-Bill bien pleine et faisons un arrêt express dans un XXL, direct rayon disc-golf. Deux nouveaux bébés-discs dans notre portière : Welcome Magician and Shogun !
La fin de journée arrive vite et on se gare sur un parking gratuit en périphérie d’Helsinki un peu après 19h. Il faut encore trier les photos, faire les textes et préparer la visite de cette nouvelle capitale : la soirée va être bien remplie. Guillaume s’attelle à la salade : « je fais un saladier, c’est plus sympa, ça fait comme si on était plusieurs ! »
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