Nous nous étions garés sur un parking qui faisait très bien l’affaire pour une nuit et surtout cela nous avançait d’une bonne heure vers le point de rendez-vous « famille », qui ne se trouvait donc plus qu’à 2h30. Guillaume voulait aller voir un bien joli canyon avec tout un aménagement prévu pour faciliter son accès aux touristes. Malheureusement, à peine dix minutes partis, on trouve la route à prendre fermée pour cause de travaux et les seules autres possibilités sont, soit deux routes payantes avec la vignette que nous n’avons pas, soit une pseudo route en zigzague moitié terreuse qui monte vers on ne sait où. « Y a pas trop à tortiller, demi-tour et on se trouve autre chose. » Ou pas… Finalement le demi-tour se fera sur plus qu’une heure de route et nous sommes donc à nouveau à plus de 3h40 de l’ouest de l’Autriche, comptez bien 4h en Robert : on ne va pas trop sortir de l’itinéraire alors.
Guillaume nous dégote tout de même un bien joli pont suspendu à Holzgau pour nous faire une bonne coupure de tout ce bitume. Une mignonne petite balade dans les pâturages autrichiens verdoyants où Lola peut enfin courir tout son sou. Le pont de 200 mètres de long s’élève à plus de 105 mètres au-dessus d’une rivière entourée de forêt de sapins. Guillaume sera l’homme de la situation : notre louloute n’aime pas du tout le sol en carrés de métal dont est fait le pont et c’est à bout de bras que notre super-héro portera le beau paquet poilu de 20 kilos « même pas peur, elle regarde même autour d’elle ce qu’il se passe. » Le vent s’engouffre entre les deux falaises et je ne fais pas vraiment la maligne sur ce promontoire qui oscille et se dandine au gré des bourrasques « T’as pas l’air très à l’aise, my love. – Au moins j’ai pas le vertige » et c’est assez impressionnant de voir sous ses pieds le vide car si on marche assez vite, les yeux occultent le sol en métal et on a l’illusion de marcher sur l’air genre Moïse des montagnes. Une bien belle pause nature avant de reprendre le chemin, encore et toujours, plus près de la Familia.
17h « Tiens, c’est pas Oscar sur le parking du Spar ? » Une plaque d’immatriculation 17 et des autocollants Larochelle rugby un peu partout ! Pas de doute, c’est bien eux ! Nous apercevons leurs deux ganaches sortir du magasin avec un gros paquet de PQ dans les bras « y a des priorités ! » Un gros câlin pour chacun : que ça fait du bien. Vite, vite, on va se garer sur le parking du cimetière qui est à 50 mètres et on s’installe tous dans Oscar bien au chaud avec « gaz no limit ». Bien entendu, nous ne voyons pas le temps passer. Un cognac shwepp’s pour les hommes et du vin pour les dames : c’est qu’on a plus l’habitude des apéros, nous. Je suis tellement impatiente de découvrir mon nouveau didgeridoo de Noël qu’on me le sort « Je lui ai déjà choisi un nom : Didier. C’est Didierdoudou, le Didgédoudou discount en somme ! » Bon, ce n’est vraiment pas la résonance du bois que j’affectionne tout particulièrement pour le son gros et chaleureux qui en sort et il va falloir que je me réhabitue à un nouvel embout d’instrument : un nouveau défi. Mais pour sûre qu’en PVC, Didier ne souffrira pas du changement de températures et d’humidité qui nous attendent encore dans ce voyage. Et ça me rassurera de savoir Didgédoudou tranquille dans ma chambre de petite fille en Charente. Les discutions vont bons train et chacun raconte ses anecdotes de voyage : on sent que les parents prennent vite goût à la liberté d’une maison-roulante. Avec tout ça, la soirée se termine à 23h30 « comment on va être fatigué demain (dixit La Tour Montparnasse pour les initiés) mais quel bonheur de les avoir avec nous pour faire ce bout de chemin ensemble ! Et, en toute franchise, ça commençait à tirer sur la sensibilité de chacun d’être que tous les deux 24/24 depuis presque deux mois, sans avoir pu faire une pause avec des nouvelles personnes : une bouffée d’oxygène.
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