Munich

Nous avons réussi à nous imposer une discipline : couchés 22h30 donc ce matin nous ouvrons les yeux à 7h et filons au Lidl juste à côté pour acheter des croquettes à Lola. Avec toutes ces perturbations dans notre routines de trio, on en a oublié de faire le plein pour Madame. On en profite pour prendre des viennoiseries pour bien commencer cette journée qui s’annonce sportive à crapahuter dans cette grande vile qu’est Munich.

Encore une fois, nous laissons notre louloute seule dans le camion pour la journée mais, là, on lui laisse le lit ouvert avec tous les plaids à disposition : c’est grand luxe pour elle.

Nous fermons nos maisons roulantes un peu avant 10h et suivons notre guide Guillaume qui a bien préparé le trajet de la journée. Nous filons donc au métro le plus proche et prenons un carte de transport à la journée pour 5 personnes : on essaie de gérer les dépenses au mieux pour nos porte-feuilles.

Premier stop : la vague éternelle Eisbachwelle. Pas étonnant que Guillaume nous amène voir ça : une grosse vague produite grâce à un barrage sur un canal permet à des surfeurs des villes de prendre la « wave ». On passe un moment à les regarder et les encourager « on n’est pas sorti de l’auberge si on commence à rester une heure sur place dès le premier arrêt. » J’entends des « oua » et des « ho » sortir de la bouche de Maman : c’est chouette de voir leur émerveillements. Nous traversons un joli jardin, Diana Temple, pour rejoindre l’église Theatinerkirche qui se dresse juste au fond et nous appelle de ses volutes rococo extravagantes « on dirait des langues-de-belle-mères qu’on va bientôt dérouler. » L’intérieur de l’église est bluffante : partout des moulures de stuc blanc du sol au plafond avec des milliers de petits angelots dodus qui font les foufous dans les feuillages. Nous sommes sur la Place Odéon surveillée de haut par sa statue de cavalier Louis Ier depuis laquelle nous pouvons voir l’imposant monument Feldherrnhalle, dédié à l’armée bavaroise pour le putsch de Munich mené par Hitler en 1923. C’est encore la matinée donc on est robuste sur nos jambes et continuons notre déambulation vers la Cathédrale Notre-Dame de Munich (Frauenkirche) et son extérieur style briques toulousaines. Datant du XVè siècle, elle est de style gothique plus soft que la précédente. Un énorme Jésus accroché sur sa croix est suspendu dans les airs au-dessus de l’autel : « ils l’ont fait bien en chair avec des cuisses de coureurs et la peau des pieds qui s’étirent… très réaliste… (gloups) » et de superbes vitraux colorés illuminent les voûtes. Au sol, dans l’entrée, nous pouvons voir l’Empreinte du Diable : selon la légende, le Diable aurait conclu un pacte avec l’architecte de l’église lorsque que ce dernier cherchait des fonds pour construire l’édifice. Le Diable aurait accepté d’aider l’architecte à une seule condition : qu’il n’y est pas de fenêtres qui laisseraient entrer la lumière du jour. Lorsque la cathédrale fut terminée, le Diable fut satisfait ; mais en prenant un pas de plus, il s’est rendu compte que les colonnes de l’édifice l’empêchaient de voir les fenêtres. En réalisant qu’il avait été trompé, il aurait frappé le sol du pied de colère laissant sa trace de pas, avant de se transformer en vent, qui souffle encore autour de la cathédrale. En tout cas, on sait que le Diable n’est pas l’un des nôtres car nos souliers étaient trop petits pour tenir dans la trace du carrelage. Guillaume s’est bien gardé de nous dire que sa chaussures collait parfaitement !

Toujours derrière notre guide personnel, nous allons voir la fameuse Marienplatz et son époustouflant hôtel de ville aux statues très nombreuses : « on ne sait plus où donner de la tête tellement il y en a ».

Midi et demi sonne et on commence notre recherche de restaurants qui se termine dans un bel endroit en mode bistrot traditionnel avec pour décoration des chopes de bières et du houblon séché suspendu : ça donne le ton. Ce sera bières pour commencer puis choucroute-saucisses pour certains « le chou a un goût sucré, c’est bizarre. Ça ressemble pas du tout à nos choucroutes françaises qui font quatre fois la taille » ; et de l’autre côté de la table, on teste une spécialité allemande « Obazda », un beurre de camembert au paprika-cumin. On est un peu surpris quand on voit arriver les assiettes : on pensait avoir un camembert coulant chaud, on a fini avec une motte de beurre à étaler sur des bretzels. Atypique ! En dessert, comme tout le monde est gourmand, on se prend le plateau avec un peu de tout à partager : crème brûlée, crème vanille, compote de pomme, puis deux plats traditionnels : Apfelstrudel, un gâteau à la pomme avec différentes couches de pâte genre croustade ; puis un Kaiserschmarrn, notre préféré à l’unanimité, à base de cube de pâte de crêpe avec des nougat d’amande caramélisé et des raisins secs : une tuerie !

On repart de là d’un pas moins rapide et les paupières plus lourdes : digestion, guten tag ! Notre guide nous fait passer par la Place Viktualienmarkt où se trouve un marché extérieur vieux de 200 ans avec tout un tas d’étales : heureusement, nos ventres sont pleins et nos porte-feuilles le resteront. Sur cette place trône le « Maibaum » de Munich : un gigantesque tronc d’arbre peint aux couleurs bavaroises et décorés de figurines représentants des métiers de la ville. Pour la petite histoire, le Maibaum ou Arbre de Mai, représente, en Bavière, l’honneur de la commune et de la communauté et doit jalousement être protégé d’éventuelles attaques venant des villageois voisins. « C’est un peu l’idée de celui qui aura le (la) plus gros(se), non ?! » Cette tradition et le vol de Maibaum est presque un sport national. Les habitants d’une commune organise parfois des raids pour voler quelques jours avant sa mise en place, l’arbre d’une commune voisine. L’arbre volé est toujours restitué car il faut impérativement qu’il soit érigé le 1er Mai. La rançon consiste généralement en un repas arrosé de grandes quantités de bière, partagé avec les volés qui vont eux aussi noyer leur honte dans la bière… Toute une cérémonie, ces Maibaum !

Nous allons voir ensuite l’église Asam dont malheureusement l’extérieur est en rénovation. De style baroque en puissance avec dorure et angelots douteux, on s’extasie sur les décorations, même si nous devons rester derrière une grille qui interdit l’entrée.

On se laisse tenter par une superbe pâtisserie de Kamelbulle, pâtisseries suédoises qu’on pensait être typiques allemandes, et qu’on dégustera ce soir au chaud dans Oscar. L’après-midi n’est pas encore terminée et il nous reste du jus dans les muscles, alors on décide de rentabiliser notre ticket de métro et on file voir le complexe Olympique de Munich (JO 1972) et son grand parc verdoyant. Sur le chemin du retour, on passe en vitesse par le siège de BMW et sa vitrine de dizaine de voitures en exposition : on n’a pas de photos tellement ça nous a passionné et que nous avons d’autres considérations.

Nous reprenons le métro qui nous ramène auprès de nos maisons et de notre Lola que l’on retrouve en petit boule ayant fait son nid dans le tapis du couloir : « bichette, quelle pétocharde ! »

Une très belle journée en famille avec un guide au top : « Munich est dans le top 10 ! -Heu, on n’est pas à 10 grandes villes…(rire) »

Une réponse à “Munich”

  1. Avatar de Frèro Négro
    Frèro Négro

    Du Grand du grand du grand, cette ville !
    On l’a visité avec vous, jusqu’au moindre détails, comme toujours !
    Merci petite soeur 😘

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