Après un coup de téléphone hier pour connaître les modalités du camping où nous souhaitons passer plusieurs jours pour visiter Berlin, nous prenons donc notre temps pour décollage de ce petit coin de tranquillité allemande.
Une petite heure de route plus tard, nous arrivons à l’accueil du dit camping pour régler les frais de stationnement, soit 105€ pour 3 nuits sur place. Avec les transports en commun juste à-côté pour rejoindre le cœur de ville, c’est une bonne option surtout qu’avec notre vieux Roberto, on ne pouvait pas encore une fois passer dans la « green zone » de la capitale. Vu qu’on part sur trois jours de visite, on décide de manger au camion et de ne partir qu’après pour faire Berlin jusqu’à la fin de journée, comme ça, on reste encore un peu avec Lola.
15h on part pour aller prendre le train qui nous amène après une heure sur les rails en plein centre. On a encore une fois opté pour un Pass Journée Illimité pour économiser nos forces et notre fatigue. On part l’esprit tranquille avec notre maison bien en sécurité au camping et une Lola confortablement installée à l’intérieur sans trop de remue ménage autour pour la stresser.
A peine descendu du wagon, on file voir un mémorial du Mur de Berlin. Tout au long de ces jours, notre chemin sera ponctué de ces gros morceaux de béton armé, laissés comme mémoire d’un temps tragique. Ici, une bonne partie du mur est représenté par des poteaux en fer rouillés par le temps et des panneaux explicatifs permettent de remettre nos cerveaux dans le bon sens : l’Allemagne de l’Est avec la RDA sous influence soviétique communiste et l’Allemagne de l’Ouest avec la RFA partagée entre l’Angleterre, l’Amérique et la France aux valeurs démocratiques. On imagine bien que la cohabitation n’a pas pu être possible du point de vue soviétique, d’où la construction de ce gigantesque mur le 13 Août 1961, qui s’étendait sur plus de 155 km au total dont 43 km dans la ville de Berlin. Rappel historique : chute du mur le 9 Novembre 1989. « Tant de temps gâché et de familles, de gens fracturés, déchirés, oppressés ! » Direct dans le vif du sujet.
Un petit coup de métro « on va pas se priver » et on rejoins la fameuse Porte de Brandebourg, grand symbole de la ville. Ce monument faisait partie intégrante du mur de Berlin, côté est et se retrouva au milieu du no man’s land, gardée par des soldats de RDA ; elle ne pouvait donc plus être traversée ni depuis l’est, ni depuis l’ouest. Sa vue était cachée aux gens de l’ouest par ce mur de béton élevé à plus de 3m de haut. Tous les évènements importants de l’histoire de Berlin sont liés à la porte de Brandebourg ; ainsi, c’est sous la pression de plus de 100 000 personnes que 28 ans après sa construction, le mur fut enfin rouvert au niveau de la porte le 22 décembre 1989.
« Viens, on va le traverser. » C’est The point incontournable à Berlin et il y a beaucoup de touristes qui viennent aussi prendre la pose devant cette guerrière de fer qui garde les cinq arches de la porte. Clairement on débarque et on ne savait pas qu’il y a avait le 50ème Marathon de Berlin, pile ce week-end. On comprend mieux les Kway multi-color trop beaux et les médailles en or que beaucoup, mais alors beaucoup de touristes-sportifs ont autour du cou. Malheureusement, pour cause de Marathon, la grande avenue aux pieds de la porte de Brandebourg est fermée, barricadée. Tant pis. On en profite pour aller voir une exposition gratuite et rapide faisant une rétrospective des 50 éditions de cette course de 42km dans la capitale. « Y a 50 ans, ils couraient avec des chaussures pas croyables, limite juste en chaussette, ils auraient été mieux. »
Le soleil nous accompagne et c’est tant mieux vu le froid de canard qu’il commence à faire quand on est à l’ombre. On prend le temps de faire le tour du grand bâtiment du Reichstag avec sa belle coupole de verre en son centre. L’entrée est fortement gardée et on apprend que la visite est gratuite sur réservation. Allez hop ! On file à la petite « cailleburote » pour réserver nos entrées pour demain : 9h30, ça nous fera lever comme ça. « Ça badinera pas ! »
On continue notre marche vers l’incroyable Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, conçu comme un grand « champ » de plus de 19 000m² couvert de 2711 stèles de béton disposées en maillage labyrinthique. On sillonne donc ce dédale, nous donnant une drôle d’impression écrasante et tanguante. L’artiste voulait en effet représenter un système supposé ordonné qui a perdu le contact avec la raison humaine. Sous ce champ de stèles se trouve la « Place de l’information » qui contient les noms de toutes les victimes juives tuées et recensées par le Musée du souvenir. Glaçant.
Encore une petite marche dans les rues pour rejoindre le Check Point Charlie, qui est un des rares postes de frontière conservé qui marquait la zone de passage entre américains et soviétiques. Une exposition de photo nous permet de replacer encore un peu plus dans nos mémoires l’Histoire et tout son lot de drames, notamment tous ces gens qui ont désespérément essayer de passer côté du côté RFA et ont fini leur course tué aux pieds du mur. Tant de morts. C’est assez étrange comme sentiment : de voir une queue de touristes qui attendent pour prendre La photo au poste de frontière, tout sourire et bras en l’air, en ayant en arrière pensée tout le sang qui a pu jonché cette route.
On commence à avoir un peu froid donc hop ! D’un coup de métro, au chaud, on rejoins la cathédrale de Berlin, dont l’entrée à 12€ nous fera passer notre chemin ; ce qui ne nous empêche pas d’apprécier son extérieur avec sa grande coupole au toit de zinc vert surmonté de sa flèche dorée.
Un beau coucher-de-soleil pointe son nez pile à l’horizon de l’avenue qu’on traverse. La nuit s’installe doucement et sa fraîcheur avec « arf, j’ai oublié mon écharpe ! On va chopé la crève, tu vas voir… »
Autour de nous, pleins de bâtiments grandioses qui renferment de nombreux musée d’art en tout genre. On continue en allant voir du côté du vieux quartier dont la plupart de ses devantures sont fermées ; et oui, il est déjà l’heure de manger. On se met donc en quête d’un petit quelque chose à se mettre sous la dent et posons nos fesses sur les banquettes du Swing Kitchen, un restaurant de burgers vegan sur fond de musique swing. Il fallait bien ça pour nous réchauffer.
Nos frites et nos verres de boisson à volonté terminés, nous prenons notre train qui nous ramène, après une heure de transport, au Ro-bercaille et « ça caille ! » L’humidité de la journée s’est installée dans le camion et on trouve une petite boule de Lola sur le canapé, toute recroquevillée. Une petite balade nocturne pour réchauffer les muscles et tout le monde au lit, sous les plaids : demain, réveil 6h45 !
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