Bonne idée de s’être garé sur du bitume car l’orage et la pluie de cette nuit ont tout détrempé ; mais c’est un timide soleil qui nous accompagne ce matin au réveil. Nous n’avions pas pu apprécier la vue hier en arrivant et c’est un panorama plutôt chouette qui nous fait face : on petit-déjeune avec la porte ouverte pour profiter de ce lac artificiel et des vaches qui broutent en contre-bas. Bien sur, il faut faire abstraction aux nombreux déchets qui jonchent les côtés et les buissons « t’as vu la carcasse de télé ? » Quel dommage… Certes, la mafia a une main mise sur tout ce qui concerne les déchets, paraît-il, mais ici, clairement, c’est un manque d’éducation en fait. Des dizaines de bouteilles de bières, de poubelles brûlées, de chaussures jetés et des milliers de mégots ; même si il y avait eu un conteneur sur place, ils auraient été foutu de continuer à balancer directement dans la nature.
Un coup de fusil pas trop loin foudroie de peur notre Lola ; c’est le signe qu’il faut partir. Nous reprenons donc la route vers le nord (on a toujours espoir de faire l’ascension de l’Etna samedi donc on se dirige à nouveau vers ce volcan, croisé il y a quelques jours déjà), direction le village de Caltagirone. Garé sur un parking réservé aux camping-cars, on part découvrir ces ruelles animées par de nombreuses sorties scolaires qui viennent voir les dizaines de crèches des dizaines d’églises de ce village. Ici aussi, on retrouve énormément de boutique de céramiques avec les sublimes têtes-pots-de-fleurs maures très colorées dont nous pouvons voir l’intérieur de certains ateliers où sont peintes à la main les pièces exposées. Nous passons immanquablement devant l’escalier Di Santa Maria très « instagrammable » avec ses marches en céramique, qui est en travaux pour un certain temps. Après une grosse heure à flâner, nous revenons vite à notre maison, une pointe de stress restera probablement jusqu’à la fin de la Sicile quand il faudra laisser notre camion en solitaire maintenant.
Un repas « typique Guillaume » de pâte-pesto (on est en Italie ou bien?!) et on reprend la route vers un gazier, à une heure de là. En chemin, nous croisons de très nombreux champs de cactus. « Ils cultivent le cactus, en fait. Pour en faire quoi ? » D’une part, le fruit de ce type de cactus se mange, la figue de barbarie, mais on découvre qu’ils servent également de substitut au cuir, le cactus pouvant servir de « tissu végétal ». Incroyable ! On ouvre de grands yeux tout rond devant ces m² de touffes piquantes, cultivés un peu comme n’importe quel autre légume, on voit même des gens en planter tout une série comme on plante des carottes.
On arrive enfin devant l’usine de gaz où un jeune homme nous prend vite en charge et file remplir notre Kill Bill. Malheureusement, personne ici ne parle un seul mot d’anglais, ni de français, et le gérant est clairement un très mauvais commerçant, voir même un poil méchant. Il nous montre un papier 10kg = 14€ ; oui mais nous on a que 5kg dans notre bouteille… Impossible de discuter avec lui qui ne veut même pas échanger avec Google Traduction. N’étant pas de grands bagarreurs, on paie les 14 balles et « ciao ! ». Mama mia, on n’est vraiment pas gâté par nos rencontres italiennes. On repart un peu sonné de tant de mépris « il m’a épuisée le mec » et on termine notre journée sur le parking du cimetière de la ville d’Enna : le nombril de la Sicile que nous visiterons demain.
Mélange de sentiments désagréables dans nos corps et nos esprits et comme une envie d’écourter tout ça « mais c’est pas tous les jours qu’on est en Sicile quand même » oui mais…
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