Route vers Sicile

Ce matin, on enfile nos chaussures avant même d’avoir petit-déjeuner pour aller chercher du pain directement sorti du four à la boulangerie du coin. Le village n’est pas si animé qu’on le pensait et on ne trouve malheureusement pas de fromagerie sur notre passage. Tant pis, on a au moins trouvé une grosse miche qui nous régale avec pâte à tartiner et confiture.

Il est temps pour nous de faire des courses alimentaires et on décide également de faire nos emplettes de Noël : cette année, c’est cadeaux de la gastronomie italienne. On revient avec une poche remplie et clairement on se dit qu’heureusement il ne reste que 15 jours à tenir car on arrive à caser tout ça dans le fond de Robert mais ça devient une galère d’aller chercher des choses dans le placard du fond.

De la route, encore de la route et la météo nous aide à ne pas faire des détours inutiles : pluie, pluie, pluie. On monte un peu le son du podcast sur le Maréchal Pétain, de France Culture, et on avale les kilomètres. On se trouve tout de même un coin repas de midi en bord de rivière, un peu en retrait de la grande route, histoire de faire faire une micro-balade à notre louloute qui rechigne à mettre une patte dehors « non mais… je vais me salir les coussinets, moi ! »

Depuis un moment, on aperçoit au loin le Stromboli et les îles éoliennes qui s’amusent à jouer à cache-cache avec les épais nuages gris qui s’abattent sur l’horizon de la mer. La nuit arrive très vite, écourtant un peu plus nos journées d’hiver. On se gare sur un parking en dur sur le bord de plage. Quelle riche idée. Une heure plus tard, c’est un violent orage qui résonne sur la carlingue avec éclairs, vent et tout le tralala qui fait se réfugier Lola sous le plaid au fond du camion. On ne regrette donc pas de « tracer la glace », vu que pour demain et peut-être les deux prochains jours, on sera sur le même mode humide +++ « au moins, ça a bien lavé le pare-brise… »

Dès le réveil, le son des gouttes sur le toit annonce la couleur. Allez, on passe en Sicile alors. 45mn plus tard, nous arrivons dans la zone d’embarcation. C’est un peu le « dawa » et on ne sait pas trop où aller dans un premier temps. Je m’étais renseigné sur les différentes compagnies qui font la traversée et dans tous les cas, c’est juste un prix extravaguant qui est appliqué, mais on ne peut pas y couper. Nous prenons donc la voie Blueferry, un poil moins cher. Les trois hommes en gilet orange qui fument une clope en attendant le touriste nous indiquent le guichet « come on, it’s waiting to you ». Nous prenons donc notre ticket à 46€ l’aller pour les camping-cars et montons dans le bateau qui fermera bien ses écoutilles juste derrière nous : point positif, attente nulle ; c’est déjà ça. On est parti pour 20mn de traversée, ça nous replonge un peu dans l’époque norvégienne où c’était le moyen de transport classique, on va dire. On reste tranquille dans le camion devant un Hot Ones (oui, effectivement on est devenu accro à ces vidéos pimentées ; on se rend compte qu’on peut très, mais alors très vite, retomber dans nos travers d’avant voyage du trop plein d’écran qu’on aimerait moins subir une fois rentré à Toulouse ; on s’est donné un objectif de se faire au moins une fois par semaine un repas du soir sans Netflix, yeux dans les yeux et sur une vraie table ; mama ! Tout un programme !)

La pluie nous a suivi ici aussi « damn it ! » mais le paysage est nouveau donc on apprécie la vue. Nous prenons la route côtière, vers le sud de l’île, en sens inverse des aiguilles d’une montre. Le passage à travers les villages est assez « serrage de fesses » quand il faut croiser une voiture, même si on trouve les siciliens moins speed au volant que sur le continent. On commence à entendre de temps en temps sortir de nos bouches des « wa trop beau » quand la côte se dévoile à nous. « Franchement, tu me dis qu’on est en Martinique, j’y crois ; même si je connais pas, ça y ressemblerait bien » (G.)

On révise notre plan de départ d’aller finir la journée dans les hauteurs des montagnes, vu l’orage encore attendu, ça ne vaut pas le détour et la montée à infliger à notre Roberto. On se trouve un parking sur le sable en bord de plage où on arrive à se faire une balade entre deux averses, histoire de se dégourdir les jambes et ramasser encore trois, quatre cailloux. Le ciel se couvre de plus en plus de lourds nuages gris sombres, laissant entrevoir par endroit une fin d’arc-en-ciel ou du rose de coucher-de-soleil. On ferme les volets quand le continent italien n’est plus visible derrière le rideau de pluie qui vient s’abattre quelques minutes plus tard sur nous et qui nous tiendra toute cette nuit très probablement. De l’eau, on veut bien mais on croise très très fort les doigts pour que le soleil nous revienne au moins mardi prochain pour notre randonnée-guidée sur The volcan sicilien : on s’est fait un sacré beau cadeau de Noël là, donc on espère pouvoir en profiter au maximum. « Inchalla ! »

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