Amsterdam

Un jeudi pas des plus passionnants et pour cause, nous devons attendre l’appel du garagiste pour le contrôle de la fuite de Robert. Heureusement, le parking de la piscine est plutôt sympa et les nombreuses personnes qui viennent pour leur séance de natation nous font la télévision. On va jeter un coup d’œil à l’accueil pour voir les prix : si on doit rester une semaine ici, on ira au moins se faire une baignade.

Numéro néerlandais sur l’écran. On a rendez-vous à 13h à Renault. Ça a été rapide tout de même. On arrive devant et un jeune homme sort toute une panoplie pour mettre le réservoir de liquide de refroidissement en pression. Après plusieurs longues minutes, il referme le capot et demande si il y a bien une fuite car il ne voit rien d’anormal. On lui demande si il peut pousser un peu plus l’analyse car, quand même, le réservoir plein tombé à sec en moins de 800km, ce n’est pas anodin. Il manœuvre donc notre Robert pour l’amener sur son pont et l’observer d’en-dessous cette fois. Toujours rien. Il pense que ça devait être une bulle d’air dans le circuit peut-être « keep an eye on it ». Au moins, on ne paiera rien mais on repart un peu sceptique « c’est lui le garagiste, c’est son métier ». Au moins, il n’y avait rien de grave, on va dire, sinon il l’aurait vu quand même… enfin on espère. « C’est dingue, ils sont tous bilingues dans ce pays ». Effectivement, à chaque fois, les gens parlent un anglais parfait et un débit rapide genre naturel, pendant que nous, en face, on cherche nos mots et on bricole des phrases comme on peut. On se rend compte que l’anglais est véritablement important quand il faut voyager, surtout si on a besoin de services précis comme ici dans un garage.

Après ce léger contre-temps, nous prenons donc la direction de la capitale : Amsterdam. Détour pour vider nos eaux grises dans un endroit prévu pour et arrêt à un Lidl, nous terminons cette journée en nous garant sur un parking dans la ville de Zaantam, en périphérie d’Amsterdam. Et oui, encore une fois, Robert ne peut pas entrer dans la capitale et aux Pays-Bas, la zone critère est très étendue. Heureusement, il y a une station de bus juste en face donc ça sera facile de se déplacer pour notre visite de demain.

Juste à côté, il y a un grand parc et des jardins partagés que nous allons fouler de nos pas. Incroyable, des vaches à frange en liberté, là, juste devant nous. Elles ont l’air d’avoir l’habitude des passants et ne lèvent même pas leur museau du sol. Une goutte, deux gouttes, pleins de gouttes. Vite, vite, tous aux abris. On croise les doigts que demain reste sec, mais notre malédiction des capitales en parapluie ne nous lâche pas.


On s’était garé un peu en retrait sur le parking et avions bien vu qu’il y avait des travaux à moins de 20m, mais on n’avait pas prévu qu’à 6h45 les gros engins viennent commencer leur ballet de bip-bip et de plein phare. Branle-bas de combat. On replie rapidement le lit et on sort tout notre bordel de la place conducteur pour aller se garer en retrait de tout ce bruit et surtout leur laisser la place pour mieux manœuvrer leurs camions ; ça aurait été mal venu de se faire emboutir notre belle boite arrière, qui en a déjà bien assez vu.

Du coup, on est opérationnel relativement tôt et 9h on file prendre le bus, après une dernière caresse à notre louloute qui restera au camion pour cette ville.

Numéro 291. Parfait, il part dans 10 minutes. On ne comprend pas trop le système de paiement et on attend que le chauffeur arrive pour régler notre trajet. Apparemment, ce sont de nouvelles machines et le chauffeur, bien sympathique et souriant, ne maîtrise pas encore bien tout ça et il nous fait donc voyager gratuitement. Elle commence bien cette capitale ; même si, du coup, on ne sait toujours pas comment acheter des billets pour notre retour.

Chaque chose en son temps et nous arrivons au cœur de la capitale. Le ciel est tout de suite gris menaçant mais on reste confiant. Direct, il faut rester sur le qui-vive : des vélos roulent en tout sens et si on ajoute à ça les voitures et les trams, ça devient vite la cohue. En temps que piéton, nous ne semblons pas avoir la priorité sur les vélos malgré les passages piétons : restons vigilants, donc.

A peine avons-nous marché 10 minutes que nos narines captent déjà des effluves de cannabis. Il n’est même pas 10h. On voit des gens avec des bons gros pétards à la main « normal… » et des yeux pochés et cernés autour de nous. On est bien à Amsterdam, pas de doute.

On flâne un peu dans les ruelles, on passe au-dessus de ponts fleuris où vélos et barques se font la concurrence sur les photos. Les façades des maisons sont soit colorées ou en briques comme on avait pu, déjà, le voir dans les petits villages hollandais, le tumulte de la ville en moins.

Premier arrêt, au mythique cinéma-théâtre Tuschinski dont l’architecture Art Déco est juste incroyable. L’intérieur n’est que velours, motifs psychédéliques et tons rouges-brun. Un petit écrin feutré.

De nouveau dans les rues, une pluie légère commence à tomber. On se fait un repli stratégique sous les auvents d’un marché « aux bulbes » où fleurs séchées, tulipes en bois, bibelots et magnets attendent le touriste. Au moins on patiente que la pluie s’arrête en couleur et avec pleins de bidules à regarder. Nous nous rendons ensuite au Rijksmuseum, un musée très prisé des amateurs d’art où notamment on peut y voir le tableau de la laitière de Vermeer. Le ticket d’entrée est assez cher (22,50€) donc nous ne ferons que traverser le hall pour rejoindre son jardin verdoyant. En passant sous la voûte de ce « château », on aperçoit de nombreuses files d’attente plus ou moins remplies, un restaurant guindé où évoluent autour des gardiens de musée tout en souplesse. En face du musée, une grande place, malheureusement en travaux, qui gâchent la belle vue d’ensemble sur le bâtiment. Tant pis.

Nous remontons vers le musée Van Gogh et traversons une grande zone verte, plate, plate. Nos corps commencent à s’engourdir et il serait bon de se poser un peu pour prendre un café au chaud. Nous voilà donc en quête d’un endroit où nous réchauffer. Comme de bien entendu, nous ne sommes pas dans le bon quartier, autour de nous, c’est résistance standing et maisons de ville. On coupe par le grand jardin public, Vondelpark, où, ici aussi, une piste cyclable « autoroute des vélos » se partage l’espace avec les piétons, les coureurs et les chiens qui jouent dans l’herbe. Nous arrivons dans le quartier branché d’Amsterdam : Jordaan. Boutiques indépendantes, restaurants tendances et pub fleuris : on voit à chaque coin de rue un café-pâtisserie qui nous tend les bras ; mais l’heure est passée et on est en quête d’un restaurant maintenant. Midi pétante, nous nous installons à l’étage du Sal, un restaurant végétarien tout à fait dans nos prix où nous engloutirons un gros wrap pour Guillaume et une bonne salade de graines et de falafels pour moi, le tout suivi d’un café et boules chocolatées. « Ha ça requinque ! »

Nous flânons encore et toujours dans cette ville qui appelle aux zigzags entre ses canaux tous plus mignons les uns que les autres : Guillaume s’arrête à chaque pont pour prendre une photo. Nous arrivons sur la place Dam et son grand mémorial de la Seconde Guerre Mondiale blanc aux colombes perchées. Cette place est centrale et très animée ; on a l’impression que c’est ici que les gens se donnent rendez-vous pour se retrouver. « Une fripe seconde-hand, on peut y entrer ? » Et hop ! Je sors de là avec de toutes nouvelles chaussures, trouvées en moins de 10 minutes : des Timberland montantes à 25€ conforts et étanches. Je suis refaite. Elles finissent directement à mes pieds pour la fin de la journée.

On entre ensuite dans la Chapelle de Béguinage, une ancienne sororité catholique, composée uniquement de femmes, n’ayant pas prononcées leurs vœux et restants donc en quelque sorte indépendante par rapport à l’église, ce qui leur a permis de lutter contre l’installation du protestantisme dans le pays au XVème siècle. Aujourd’hui, le béguinage n’existe plus mais encore une centaine de femmes vivent dans ces maisons et ces commerces.

Ça y est, on a déjà bien fait le tour d’Amsterdam et nous rentrons tranquillement jusqu’à la gare centrale pour aller reprendre notre fameux bus 291. On marche à travers une rue « qui sent la fête », comme le dit si bien Guillaume. Ici, de nombreuses boutiques et coffee-shop où l’on peut acheter du cannabis et autre dérivé : on se demandait bien où les gens se fournissent ; plus de doute, c’est dans ce quartier. Nous voyons également plusieurs clubs de strip-tease fermés avec une thématique plus ou moins trash et avec plus ou moins de cuir, selon les goûts. Les gens déambulent dans la rue avec un air pas toujours très frais.

On rejoins donc la grande gare centrale où nous nous perdons un peu dans les nombreux couloirs et escaliers pour arriver enfin à trouver le quai de départ de notre bus. Au moment de monter à bord, le chauffeur nous dit qu’il ne vend pas de billet et qu’il faut voir aux machines « down stairs ». Bizarre mais on écoute et allons donc acheter deux tickets bleus pour 6,80€ le tout « une belle économie, le trajet gratuit de l’allée ! » On est encore tout sourire quand le deuxième 291 arrive et que nous bipons les fameux billets devant le chauffeur. Pip, lumière rouge. « Mais… » Le chauffeur nous fait comprendre que ce ne sont pas les bons tickets de cette compagnie, que ceux-ci ne sont utilisables que dans Amsterdam-centre. OK bon… On lui demande donc si on peut lui prendre deux billets directement mais le soucis, c’est que nous n’avons qu’une carte bleue pour deux personnes et que là encore ça pose un problème, et bien entendu, il ne prenne pas de monnaie (sachant qu’on avait regarder si il y avait une application avant de partir et que nous avons fait chou-blanc). Ça commence à légèrement nous gonfler cette histoire et allons voir le point info qui, d’une ne veut pas nous rembourser notre premiers tickets et de deux, nous vend deux allers simples pour 13€ : comment dire, que le voyage retour nous aura coûter pas loin de 20€ dans l’histoire. On s’est bien fait avoir, là.

Nous arrivons donc à notre Robert la queue basse pour retrouver une Lola toute contente mais quelque peu frigorifiée : c’est qu’il fait pas chaud pas chaud, là. Il est encore tôt et nos jambes ne sont pas encore trop fatiguées donc on décide de compléter la journée en allant voir les biens jolis moulins de Zaantam. C’est un lieu très touristique où bon nombre de gens viennent se promener mais l’ambiance reste tout de même paisible. Il flotte dans l’air une très forte odeur de chocolat, et pour cause, ici, se trouve une usine encore en activité de cacao et de biscuit. Le paradis olfactif ! Clairement, je salive juste en prenant de grande inspiration. Bien entendu, de nombreuses boutiques autour proposent des chocolats chauds et des petites douceurs sucrées, mais nous résistons à la tentation et allons voir de plus près ces fameux moulins. Une véritable carte postale hollandaise devant nos yeux : le fleuve Zaan avec des pâturages verdoyants où des moutons laineux broutent tranquillement, des maisons typiques en bois séparées par de petits canaux où barbotent des poules d’eau, et les beaux moulins superbement conservés en bois qui tournoient. Les couleurs sont harmonieuses : le marron du bois, le vert tendre des rehausses de peintures, le bleu du ciel sans nuage. Même Photoshop ne pourrait pas rendre le cliché plus parfait. Une bien belle balade de fin de capitale.

Cette fois, on est claqué et on roule une petite demi-heure pour aller nous poser sur un parking en terre battue en retrait de la route mais moyennement calme ; nous sommes sous un couloir aérien. Pas grave, avec mes copines les boules Quiès, ça fera l’affaire.

Une réponse à “Amsterdam”

  1. Avatar de Saulnier viviane

    Trop trop belle tes chouses 😍j’adore. Joli coup pour ta belle acquisition. Elles t’attendaient ma lolo 😉.Gros bisous à vous trois 🥰

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