Malgré le calme ambiant, je dors de moins en moins bien dans le camion et j’émerge toujours à 9h du matin pendant que Guillaume patiente « Réveille-moi à 8h la prochaine fois. – Mais tu ronfles si bien… » Du coup, les matinées passent en un éclair.
On prend donc la longue route qui traverse la fameuse mer de Wadden à 100km/h. Ça nous laisse le temps de regarder les dizaines d’éoliennes « offshore » autour de nous et les oiseaux qui volent.
On descend tranquillement vers Amsterdam que nous voulons faire d’ici deux, trois jours maximum. On trouve dans un premier temps un parc naturel à aller voir, Swanenwater, qui à l’air sympa : les pieds entre sable et marécage. Malheureusement, les chiens sont interdits, même en laisse donc partir pour l’après-midi en balade au soleil sans notre louloute, ça nous fend le cœur. On opère donc un repli sur la plage de Callantsoog, à deux pas de là où on apprend que c’est doggo-friendly surtout en cette saison. On se gare sur un grand parking aux pieds de la dune à gravir tout à l’heure. Y a comme un air de vacances qui se profile : le repas de midi s’éternise, on ressasse nos enfances respectives, l’heure du goûter, des Minikeums, des devoirs « je remercie mes parents de ne pas m’avoir rendu accro au Coca. – Moi, ma mère a eu une période Ice Tea, on en avait tout le temps. » Comme quoi, après 8 ans de vie commune, on découvre encore des anecdotes sur nos vies et on ne s’ennuie pas, malgré le fait d’être 24/24 ensemble. On flemmarde à l’heure du café où Guillaume sort son ukulélé et moi mon crochet, pendant que Lola finit de lécher, de manière très appliquée, nos assiettes de pesto-parmesan : un pré-lavage indispensable en camion.
Allez, on se motive et on enfile nos coupes-vent pour aller voir cette plage de plus près. Pas mal de promeneurs ont eu la même idée que nous et il y a quasiment un chien à chaque groupe de gens : c’est The place to be with a dog, on dirait. On travaille bien avec Lola le refus d’aller voir les autres canidés, même si il y aura un grognement quand on essaie de la faire jouer avec deux autres chiens qui se courent après. « Je suis dépité. – T’inquiète pas, dans trois mois, on aura de nouveau des conseils avisés pour qu’elle retrouve les bons gestes avec ses congénères. » On a hâte qu’elle pisse rejouer sereinement avec d’autres chiens, on est tout triste de la voir comme ça ; mais rien n’est jamais perdu et tout peut se nuancer avec un chien donc on ne perd pas espoir.
Nos pas s’allongent naturellement, poussés par le vent dans le dos. On bifurque au niveau d’un restaurant pour aller voir du côté de la zone protégée : on trouve un sentier pédestre qui nous fait traverser dans un champ pour rejoindre un tout petit point de vue « pas besoin de 40m pour embrasser l’horizon par ici (rire) ». Nous sommes contents de changer un peu du sable : ici, c’est herbes hautes et simili-marécage où un petit groupe de vaches à frange rousses « écossaises » broute paisiblement sans faire attention à nous.
Il est temps de faire demi-tour et on décide de suivre la longue piste cyclable pour rentrer, même si ça ne nous empêche pas d’avoir le vent bien de face. On rentre la tête dans les épaules et Lola commence à tirer la langue mais ce grand bol d’air de plus de 9km nous fait du bien. Pour faire passer le temps, Guillaume essaie de se remémorer jour par jour tout notre voyage ; clairement, je ne suis pas d’une grande aide et on n’a pas du tout les mêmes éléments marquants. C’est que c’est déjà loin tout ça quand même, notre mémoire nous fait déjà parfois défaut le soir pour le matin donc plus de 365 jours en arrière, c’est un rude défi. « J’essaie quand même ! – Grand bien te fasse. »
De retour au camion, on roule une petite heure pour rejoindre un parking qui accueille les camping-car pour la nuit gratuitement : c’est une fromagerie. Bon plan, pas folle la bête : comme de bien entendu, on ira visiter la ferme-boutique demain matin et en plus l’homme peut nous faire une visite en français. Peut-être esquiverons-nous le marché aux fromages prévu dans le village d’à-côté si on remplie déjà le frigo ici ?! On verra bien, surtout que Gouda, un peu plus loin, sera aussi un incontournable pour nous. Vive le lait fermenté et le fromage parfumé !
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