Tartu

Aujourd’hui, réveil mollasson à 8h passé mais on est d’attaque pour découvrir la deuxième plus grande ville d’Estonie, Tartu, très étudiante et qui sent bon le tourisme estival. On s’est garé en plein centre sur un parking gratuit et vu que la ville est à échelle humaine, on va dire, on va tout faire à pied donc on ne manque pas l’occasion d’emmener Lola avec nous qui est tellement contente de nous suivre : elle avait bien repéré tous les signes d’une visite de ville et que potentiellement elle allait passer une journée bien chaude dans Robert ; erreur ! Elle se dandine donc queue en l’air bien en avant en nous jetant des coups d’œil pour nous signifier son entrain.

On file vite à l’hôtel de ville qui est aussi l’office de tourisme pour aller y récupérer un plan de Tartu dans lequel il y a une promenade touristique toute tracée donc on ne va pas s’en priver.

On passe sur le chemin devant une sculpture de laie qui trône devant le marché couvert avec sur son flan les marques des morceaux que l’on peut manger sur le cochon : il a l’air heureux en tout cas. Sur une artère principale donnant sur la place centrale, on découvre encore une autre sculpture (la ville en regorge) mais cette fois-ci, un peu plus spéciale : c’est un homme et un bébé se tenant par la main mais l’enfant mesure la même taille que l’adulte, c’est assez troublant le rendu, même si on comprend bien le message de l’artiste qui est de donner la main aux nouvelles générations et de comparer les évolutions entre chacune ; n’empêche, y a un quelque chose de malaisant.

Nous arrivons enfin sur la place principale donnant sur le beau bâtiment de l’hôtel de ville tout en couleurs et en pastels qui faisait office, à la fin du XVIIIè siècle, de prison et dont nous faisons le tour de la très poétique sculpture « Le baiser des étudiants », deux amoureux qui s’embrassent sous un parapluie mouillé. Par cette chaleur, Lola tremperait bien les pattes dans cette fontaine.

On a bien aimé se balader le long de la rivière qui nous rappelait un peu nos promenades du dimanche au Canal du Midi et dans toute la ville, les graffitis sont laissés comme œuvres d’art et sont même répertoriés dans le « city tour » donc on ne manque pas quelques clichés de peintures comme on les aime.

Sur le trajet, il est conseillé de faire un tour dans le parc botanique ; malheureusement, les chiens n’y sont pas admis et on ne veut pas la laisser aussi longtemps attachée dehors seule donc on continue notre chemin, un peu à regrets car les quelques plantes et sculptures que nous pouvons apercevoir dès l’entrée nous plaisent déjà. Tant pis.

On va donc voir l’église Saint-Jean, datant du XIVè siècle, qui nous charme par ses jolies briques rouges. A l’intérieur, les photos sont payantes donc on s’abstient mais ça vaut le détour. La restauration est vraiment très bien faite et la puissance du rouge des briques est saisissant de lumière. Nous voyons également un grand nombre de têtes de petits personnages sculptées exposés sur les côtés, faits en terracotta. Très impressionnant. Un petit tour aux toilettes gratuites de l’église, et on reprend notre déambulation.

C’est très agréable de marcher entre ces maisons colorées. Nous croisons bons nombres de touristes, on se reconnaît car on tient tous le plan de la ville et allons dans la même direction. Nous faisons le tour de l’Université de Tartu qui est un bâtiment important pour la ville, dans laquelle de nombreux concerts et autres évènements se tiennent, du fait d’une superbe acoustique. Nous ne sommes pas entrés pour vérifier mais on les croira sur parole.

Midi sonne aux cloches de la mairie et la ville s’emplit d’une mélodie interminable de « ding » et de « dong ». On va chercher un peu de fraîcheur dans le grand parc Toomemägi en passant par la place Pirogov, très populaire des jeunes étudiants car c’est le seul parc où il est autorisé de consumer de l’alcool entre Mars et Octobre, une plaque est là pour nous le rappeler.

Nous passons ensuite par le pont des anges pour rejoindre un incontournable de Tartu : les ruines de la Cathédrâle de Tartu, construite au XIIIè sicèle. L’édifice est exceptionnel avec ses restes de grandes voûtes en briques rouges, ouvert au vent et aux rayons du soleil sur un sol en terre sableux. Elle a été détruite pendant la Guerre de Livonie (1558-1583), où l’enjeu était la conquête de la Lettonie/Estonie par, d’un côté les Russes déjà présents sur place, et de l’autre la Lituanie alliée avec la Pologne, le Danemark et la Suède.

On continue notre promenade dans le parc en tombant sur plusieurs installations musicales où on ne manque pas de tester ces nouveaux instruments : champignon-gong ou encore triangles géométriques. Lola nous regarde gesticuler pendant qu’elle s’allonge « ils vont bien se fatiguer un moment donné. »

Nous terminons notre découverte en passant par le pont du Diable pour faire tranquillement demi-tour jusqu’au camion qui cuit littéralement sous le soleil estonien. Nous avons un peu la flemme de rouler maintenant et surtout on commence à avoir bien faim, il est 13h30 déjà donc ça sera wraps froids ; aucune envie de faire fonctionner les plaques de cuisson maintenant.

Une fois nos ventres enfin comblés, on roule jusqu’à un vendeur de pièces automobiles où Guillaume ressort tout sourire les bras chargés d’huile de vidange et de liquide de refroidissement : demain, c’est « on prend soin de notre Robert-roulant ! ». On s’arrête dans deux stations essences où il y a des pompes GPL mais ne nous essayons pas à la fraude ; des grands stickers montrent clairement qu’il est interdit de remplir des bouteilles de gaz donc on attendra la Lettonie où on a trouvé un vrai magasin de remplissage. On ne va pas jouer avec le feu, surtout si c’est pour finir avec une amende bien salée à la fin.

Il nous reste encore un bon bout de journée donc on décide d’aller faire un pas de côté pour aller voir une église qui promet d’être bien jolie. Pas d’informations sur Internet sur ses horaires d’ouverture donc on y va un peu « à la one again ». Malheur ! Elle est bien ouverte mais un mariage va bientôt se tenir à l’intérieur et vu les tenues des gens, c’est grande classe ; on n’a clairement pas de quoi dans le placard qui pourrait nous faire passer incognito parmi les invités. On s’assoie un moment au loin pour regarder le ballet des robes de soirées en flanelle ondulées dans le vent et les mocassins à gland marcher vers l’entrée de l’église. Des bus vintages ont même été prévus pour amener et ramener les invités : c’est le deuxième mariage où on voit ça ; c’est une super idée, écologique et surtout pas de prises de volant un peu trop alcoolisées.

Bon ba, on a vraiment envie d’aller y faire un tour donc on remet ça à demain, en croisant les doigts pour que se soit ouvert au public et on va se poser sur un parking en gravier RMK en bord de lac. Vu qu’il est encore tôt, je sors mon tricot et Guillaume se met directement à ses devoirs photographiques. La fin de journée passe doucement pendant que notre louloute récupère de ce matin bien allongée de tout son long sur le canapé : toujours la meilleure place pour Madame.

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