Incroyable ! Ce matin tout le monde réveillés à 8h30 : ça nous était pas arrivés depuis un bon bout de temps. Il faut croire que notre bouchage improvisé, à l’aide d’une écharpe, de la boite à gaz dont les joints faisaient clairement pas leur travail, à plutôt bien fonctionner car moins d’une dizaine de moustiques tués sur la nuit donc très correct vu l’endroit où nous nous sommes garés. Pour le moment, nous sommes à 39 spécimens « éclatés » dans Robert ; oui, on tient les comptes en mode bâtonnets de prisonnier.
On quitte ce petit coin calme pour nous rendre au départ de la marche qui rejoins notre visite du jour : la mine d’améthyste de Lampivaaran, repérée depuis bien longtemps sur la route de notre voyage. L’entrée n’est pas donnée, 25€ par tête mais c’est un petit craquage « tu vas voir que finalement la Finlande va nous revenir bien plus cher que la Norvège où on se restreignait sur tout. Là, on ouvre les vannes. » Pour rentabiliser le billet, la visite se termine par une recherche de pierres précieuses donc il va falloir creuser fort.
Il faut faire 2,5km à pied pour atteindre l’entrée du site où un café vend les billets. Lola nous accompagne bien entendu et vu que la mine est à ciel ouvert, c’est doggo-friendly. Parfait car vu le soleil toujours intense, elle aurait cuit sur place en restant dans Robert sur le parking goudronné sans ombre « c’est fou, on est dans le pays avec le plus d’arbres et pas possible de faire un parking ombragé. »
20 minutes plus tard, nous grimpons un escalier de bois nous menant au sommet de la colline de pierres où tout se passe. Nous sommes nombreux à faire la visite, environ une trentaine de personnes mais par chance, nous sommes coupés en deux avec ceux qui parlent finnois et ceux qui parlent anglais ; nous ne serons que 7 avec notre guide bien sympathique, et pour cause, il a un accent très typique dont nous ne pouvons pas nous tromper : un français expatrié depuis plus de 20 ans en Finlande mais dont l’accent n’a pas du tout changé. C’est un régale à écouter car on comprend en intégralité ce qu’il dit et il y a un genre de complicité qui s’installe naturellement entre natif de France. Cerise sur le gâteau : il est passionné par son travail, par cette pierre, par l’Histoire et à un bon humour qui nous fait passer un super moment. On en apprend donc un peu plus sur cette mine « familiale » dont la récolte ne se fait qu’à la main avec seulement 4 employés sur le site. Bien entendu, ils ne peuvent pas du tout être compétitif sur le marché, comparé aux grosses exploitations du Brésil ou du Maroc qui, eux, utilisent des monstres de machine pour extraire cette pierre précieuse. Du coup, les surfaces exploités sont assez petites et il nous montre une zone couverte où il travaille l’hiver faisant environ 100m² qu’ils auront fini de fouiller dans une dizaine d’années. Un vrai travail de fourmis.
Ici, l’améthyste qu’on peut trouver sera d’une teinte rosée-blanche du fait de la composition du sol et des minerais associés. Notre guide nous parle des différentes ères glaciaires, de la formation des pierres précieuses par déplacements et fontes des glaciers révélant cette veine violette.
« Let’s go ! Now, go to digg ! » C’est le moment tant attendu de la visite : nous voilà tous munis d’un genre de petit piolet, accroupis dos courbé à racler le sol poussiéreux à la recherche de ces fameux cailloux mauves. On les trouve assez facilement du fait de leur brillance au soleil, et 20 minutes plus tard, nous rentrons avec un joli butin en poche : Guillaume avec sa bien belle grosse prise et moi avec une bien plus petite mais plus précieuse ; chacun ses objectifs !
Nous ne rentrerons au camion qu’à 15h le ventre vide ; on a traîné un bon moment à discuter en off avec notre guide, semblant bien content d’avoir des français sous la main pour papoter. De plus, on a du se faire un aller-retour « clandestin » sur le site pour prendre Danièl en photo dans le tunnel vu qu’on l’avait complètement oublié dans mon sac tellement on était pressé de creuser.
Une superbe expérience de se mettre dans la peau des « chercheurs d’or » et on comprend un peu mieux, dans notre corps, cette excitation de la recherche de La pierre précieuse et du « peut-être encore plus gros si je creuse encore un peu ». Guillaume va pouvoir nous travailler ça dans ses futurs projets de bijoux : de la vraie pierre précieuse récoltée par nos soins, c’est que ça vaut cher ça !
On mange donc tranquillement au camion dans un petit coin d’ombre. « Après les creuseurs, les cueilleurs ! » On a repéré tout le long du chemin des buissons bien fournis en myrtilles qui nous tendaient les bras. Ni une, ni deux, on chausse nos chaussures hautes et nous voilà à nouveau accroupis remplissant bien vite notre pot « Trop bien que tu aimes faire ça ! – J’aime surtout la gratuité (rire) » On essaie aussi de trouver la plus grosse myrtille possible ; un « contest » a été lancé sur le groupe Whatsapp de français en Scandinavie et il faut battre le record d’1,4 cm de diamètre. Bon, notre trouvaille d’aujourd’hui fera bien ses 1,2cm mais il en manque encore un poil. On a encore le temps pour trouver celle qui prendra la tête du championnat ; en Finlande, on trouve de ces fruits sauvages quasiment partout, c’est dingue.
Une fois notre pot plein, nous roulons encore une vingtaine de minutes pour atteindre notre coin dodo du jour, tout proche des différentes possibilités de randonnées pour demain dans le Parc Naturel Pyhä-Luosto.
« Quelle journée ! Sous le signe de la couleur violette… »
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