Une nuit, La nuit la plus horrible passée depuis un bon bout de temps. Cause de notre insomnie : une armée de moustiques. On était plutôt satisfait des moustiquaires le temps de cuisiner et de manger mais lorsqu’il a fallu tout fermer pour se mettre au lit, les envahisseurs ont commencé à chercher tous les interstices pour venir à notre rencontre. L’horreur ! A peine en avions-nous claqué un qu’un second arrivait et en continu. Réflexe numéro un : boucher toutes les ouvertures d’aération aux fenêtres. Ils entrent encore. Deuxième option : on bouche avec des vêtements les aérations des portes avants et on regarde si y a des lacunes au niveau du lanterneau. Ils entrent toujours. Option trois : je mets des boules Quiès et un bandeau sur les yeux et me livre en pâture à l’ennemi inévitablement. Guillaume restera davantage éveillé et ne dormira que quelques heures en tout début de matinée. Ça promet car la Finlande en été est réputée pour être un nid de moustiques en puissance. On va essayer rapidement de trouver une grande moustiquaire pour faire un genre de lit à baldaquin sinon ça risque de nous gâcher vraiment cette partie du voyage et de nous faire descendre dans le sud plus vite que prévu.
Malgré le manque de sommeil et les quelques cloques piquantes sur les bras, nous nous obligeons à nous lever à 11h pour pouvoir se recaler et faire des visites dans les horaires d’ouverture.
Nous commençons donc la visite du Parlement Sami de Norvège dans la ville de Karasjok. Nous entrons dans cet édifice à l’architecture bien particulière, dont le bâtiment fut officiellement inauguré en 2002. Cette architecture reprend les formes des habitations traditionnelles samis mais revisitées. Les Samis sont un peuple autochtone possédant des territoires à l’intérieur des frontières nationales de la Finlande, la Norvège, la Suède et la Russie. Ils vivaient dans leurs colonies bien avant l’établissement des frontières nationales. Le Parlement Sami de Norvège, créé en 1989, est l’expression de la reconnaissance du fait que les samis constituent l’un des deux peuples de Norvège. Il a pour objectif d’améliorer les positions politiques des samis et promouvoir leurs intérêts. Il est le principal interlocuteur du gouvernement norvégien dans sa politique sami et il doit également assumer les responsabilités administratives et les instruments politiques dans certains domaines, comme par exemple, dans les domaines de la langue, de la culture et de l’éducation.
Dans ce beau bâtiment nous trouvons devant nous une grande bibliothèque lumineuse abritant la plus grande collection de livres et de documents de Norvège concernant les langues et les sujets Sami. Nous prenons le temps de feuilleter quelques bouquins pour essayer d’avoir une idée un peu plus précise de ces Samis, de leur costume traditionnel et de leur mode de vie si particulier sur ces terres de l’extrême. Sur un mur est accroché une grande peau de renne tannée sur laquelle nous pouvons voir la signature de Sa Majesté le Roi Olav lors de l’ouverture du Premier Parlement Sami le 9 Octobre 1989, date à laquelle tous les ans sont élus les conseiller de ce dit parlement.
Un endroit calme et frais dont il fait bon se poser un moment en silence. Un petit aller-retour au camion pour récupérer Lola et nous faisons le tour du complexe pour observer un peu plus en détail la structure. Bon, on ne verra pas beaucoup mieux le « tipi » un peu bloqué par les autres bâtiments. « L’architecte a pas trop trop pensé aux photo des touristes, pas moyen d’avoir du recul. »
Allez, on enchaîne notre découverte de ce peuple par le Centre Sami d’Art Contemporain. C’est une autre porte d’entrée un peu en décalé qu’on fait car dans cette galerie se mêle art traditionnel et art contemporain « content pour rien » donc on se retrouve avec des planches en bois cloutées de toute part, suivi d’estomac de renne séchés suspendus au-dessus d’un cercle de foin, puis un mur sur lequel est agencé des bois de rennes avec des plots de pilonnes électriques, des cadre de sérigraphie en hommage aux femmes samis, une cabane de fourrure comme le retour vers le vagin maternelle, des accessoires de mode utilisant les codes des costumes traditionnels, et pour finir une échelle et des portraits d’une femme sami arrêtée pendant les rafles des autochtones. Bref, tout un panel dans lequel nous évoluons en essayant de saisir le sens des choses et puis parfois c’est juste sympa de regarder d’un œil naïf les oeuvres. Une chouette parenthèse artistique.
Nous demandons à l’homme de l’accueil si on peut utiliser les tables de pique-nique dehors et nous nous installons avec notre assiette de ravioles à l’ombre dans le parc du musée, histoire de souffler un peu et de prendre l’air : la chaleur est étouffante et Lola est contente de pouvoir s’allonger au frais dans l’herbe haute.
On décide de laisser tomber le Musée Sami de cette ville car on a vu qu’il y en avait un autre en Finlande qui a l’air bien plus vaste et complet et pour un prix similaire donc bon.
Du coup, c’est « Adieu Norvège » et « Hei Finlande ! » Le passage de frontière se fait comme une lettre à la poste vu qu’on est toujours dans l’espace Schengen et qu’on revient officiellement en Europe avec à nouveau l’euro. On est bien en Finlande, pas de doute (ou retour au Québec?!) : une route interminable dans une forêt de pins et puis c’est tout. Après une pause pipi pourchassés par les moustiques (encore eux!), nous arrivons dans la ville d’Inari que nous visiterons demain.
Deux mois (moins 3 jours) passés en Norvège, notre record sur place, ce qui veut dire beaucoup sur notre plaisir eut à parcourir ces belles contrées « ça veut surtout dire que c’est un grand pays », merci Guillaume, très terre-à-terre. En tout cas, on est content d’arriver en Finlande et de retrouver (espérons le) des prix plus normaux pour notre porte-monnaie : on ira peut-être tester ça dans un restaurant très bientôt, qui sait.
Malheur, à peine le recalage fait qu’on change de fuseau horaire et v’là t’y pas qu’on a perdu une heure… In-croy-able !
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