Vu qu’on avait déjà jeter un coup d’œil hier au petit village de Møgeltønder, on va plutôt voir du côté de son « château » de Schackenborg. Ce n’est pas un château comme on l’entend dans notre esprit avec fortification et démonstration de boulets de canon et autre chemin de garde ; ici, c’est sobre et classe avec un jardin fleuri mais pas trop, sans fioritures. Nous nous trouvons dans la cour de la résidence royale occasionnelle du Prince Joachim et de la Princesse Marie : on découvre donc que le Danemark est une monarchie constitutionnelle avec roi et reine. Entre deux bonnes averses printanières, nous nous faisons ensuite une promenade dans la forêt adjacente où on tombe sur un espace réservé aux randonneurs et cyclistes qui peuvent, ici, faire du feu (des bûches de bois prédécoupées sont à disposition), pique-niquer autour du brasier et se mettre dans un abri en bois pour la nuit, le tout pour un coût dérisoire. Incroyable ! Un peu comme nos refuges de montagnes pyrénéens mais en forêt et en libre service. De plus en plus sympa ce pays !
Nous prenons la route pour aller visiter la plus ancienne ville du Danemark : Ribe (début VIIIè siècle) et sa très belle cathédrale aux mosaïques intérieures modernes et au son d’orgue tendre à l’oreille. Pluie, soleil, pluie, vent, soleil… On est bien dans un pays entouré de mer, y a pas de doute et la météo est là pour nous le rappeler. La vieille ville est agréable pour s’y promener entre maisons de briques rouges, boutiques simples, vendeurs de glace et ruelle pavées : y a tout de suite un air de vacances, sans savoir vraiment trop pourquoi, on est bien.
« Quelle heure il est ? On a le temps pour se faire la traversée ou quoi ? » On a repéré qu’on pouvait aller sur l’île de Mandø juste à côté par une route praticable uniquement à marrée basse. « 16h30 au plus bas. On a une demi-heure pour traverser et après on verra le temps qu’on a avant que la mer remonte trop. » On se le tente. 7Km de route caillouteuse avec autour une mer lointaine et des champs de pampa vaseux qui apparaissent. On croise quatre ou cinq voitures en sens inverses qui retournent sur le continent. La pression monte pour savoir si on va bien avoir le temps de voir un peu le Parc Naturel de la Mer de Wadden, avant de devoir faire demi-tour. Bon, les paysages sont trop beaux et il y a un camping dans le seul village de l’île : au diable l’avarice, on se paie une nuit sur place pour profiter et aller découvrir cette petite merveille de la nature préservée. Au camping, pas d’accueil ni rien donc on se gare sur l’herbe à gauche et on verra bien demain au magasin d’en-face comment régler.
On se fait un premier tour d’observation direction la plage à marée basse : une beauté et Lola est toute folle avec le vent de face, pleine truffe. Moment de poésie à regarder de grandes nuées d’oiseaux scintiller dans le ciel gris comme une danse en pointillés argentés. Le vent nous glace un peu donc on rentre se mettre à l’abri et surtout on rêve de la douche chaude. Malheur de malheur ! Que de l’eau froide ! Arf, il va falloir attendre demain 9h pour aller acheter des jetons. Tout n’est pas perdu, on a vu qu’il y avait une partie réfectoire avec cuisine réservée aux campeurs. Ce soir, c’est gros plat de pâtes micro-onde au cantal : un fantasme de Guillaume qui avait même oublié le son du ding du minuteur. Y a même des plaques de cuisson donc on va également pouvoir faire cuir quelques trucs d’avance genre boulgour, lentilles, riz et œufs durs pour nos futurs salades / wraps : les Mac Gyver du sans gaz. Demain, soleil annoncé et sourires sur les lèvres programmés : on se régale au Danemark !
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