Je commence ce texte par un retour en arrière de notre soirée d’hier qui fut forte en odeurs. Mes parents nous ont donné un panier garnis qu’ils nous ont préparé en prévision des mois de disette qui nous attendent dans les pays nordiques. Et quel panier ! Une grosse caisse de vin dans laquelle trône trois fromages made in France, venus direct de la Gabrielle. Comment décrire ces monstres de laitage ? Nous avons en troisième position du classement par taille un Salers déjà bien avancé qui détient la médaille de la puissance olfactive ; suivi de près par un Saint-Nectaire au doux duvet grisonnant d’un kilo et demi ; et pour finir sur le podium en number one une tome de 8kilos de Cantal jeune. 8 kilos ! Incroyable ! A aucun moment nous n’avions déjà tenu dans nos mains un si gros morceau de fromage. Bien sur, nous y goûtons pour faire honneur… mais c’est que ça se mérite et Pascal se munit donc du plus grand couteau trouvable dans Oscar et se la joue « Chevalier de la tome ronde qui plante Excalibur dans la sainte crémeuse. » Après plusieurs minutes de lutte et un bon fou rire du public autour (un qui bosse, trois qui regardent), nous pouvons déguster ce trésor. « Enfin du vrai fromage ! » Quel plaisir de pouvoir manger à nouveau autre chose que des genre de feta et des pâtes durs sans goût. Nous sommes l’archétype du français : une grosse miche de pain de campagne, un vin rouge Bordeaux et une tome de Cantal, tout simplement.
Le réveil de ce matin fut quelque peu dur car ça fait trois jours qu’on se couche aux alentours de minuit : nos corps n’ont plus l’habitude. Dans la nuit d’hier, nous nous sommes garés sans trop nous soucier de la place prise par les véhicules, essayant d’être au maximum droits pour dormir parallèle au sol. Quelle surprise de voir « pousser des champignons de voitures » tout autour de nous et de nombreuses familles qui viennent se garer pour aller randonner en ce beau dimanche ensoleillé. Une fois le petit-déjeuner terminé, on se presse un peu pour libérer au plus vite les places et filer vers notre visite du jour : les Gorges de la Partnach.
Nous décidons de nous garer sur un grand parking juste avant le départ de la balade. Beaucoup de monde encore ici : sacs de randos sur les épaules et lunettes de soleil sur le nez. A l’horodateur, le prix est de 5€ la journée mais nous passons par une application pour payer et le stationnement nous revient donc à 2,79€. De nature stressée, je ne comprends pas le pourquoi du comment de cette réduction et reste sceptique quant à la validité de tickets en ligne (peur qui s’avérera inutile car pas d’amendes à notre retour de promenade : ouf!) Une fois le pique-nique réparti dans les sacs de tout le monde, nous voilà partis pour découvrir ces belles gorges. Toute la balade se fait sur un sentier aménagé à flan de falaises en suivant la rivière qui se déchaîne sous nos pieds. La vue est superbe. « Je regrette pas d’avoir pris mon blouson de ski » Effectivement, de nombreuses grosses gouttes d’eau bien fraîches nous tombent sur la tête et il y en a toujours une pour arriver à se faufiler le long du cou. Malgré le fait que nous soyons en hiver, la rivière est plutôt bien remplie et sa couleur d’un bleu glacial pur est saisissant. A certaines époques de l’année, l’eau doit être bien plus haute vu l’érosion faite dans les roches : très impressionnant. Deux petits bémols dans ce beau paysage : d’un, c’est un site très touristique et malgré le fait d’être en saison hivernale, il y a de nombreuses personnes et nous devons souvent nous pousser, nous décaler pour laisser passer ; et de deux, nous n’avons pu visiter qu’un quart du site car toute une partie est fermée pour cause d’arbres tombés ou de neige présente. « je trouve ça un peu abusé d’avoir payé le prix fort pour voir même pas la moitié ». Lola, qui a du prendre elle aussi un billet, a pu nous accompagner : clairement, pas la randonnée de l’année pour la louloute. Bruit très fort de la rivière, gouttes de pluie froide qui lui tombent dessus, souvent bousculée ou stockée contre le mur pour faire de la place, d’autres chiens en face à face à éviter. Pas fifou mais elle est vraiment pas compliquée et nous a suivi adorablement. Ce fut une belle visite qui nous a plu à tous les cinq : c’est quand même chouette de pouvoir voir des paysages comme ça car sans aménagement on ne pourrait en aucun cas y accéder donc très chouette.
Histoire de nous réchauffer un peu les mains et de nous remplir l’estomac, nous nous posons sur un banc au soleil juste à la sortie de la balade, histoire de profiter encore un peu du site.
Nous reprenons la route relativement tôt, après un dernier café au chaud dans Oscar. Au chaud, au chaud mais c’est qu’il consomme fort pépère. Leur bouteille de 13 kilos de gaz est déjà vide ! Le prix a payé pour une semaine à plus de 20 degrés en intérieur : va falloir se la jouer davantage à la roots avec des couches supplémentaires de pulls pour économiser la deuxième bouteille tout de même. Sur notre trajet, nous nous arrêtons pour faire, enfin, le plein des cuves du camping-car dans un service payant : une bonne chose de réglée.
Ce soir, nous dormons sur un parking dans Munich, juste à côté d’une patinoire et d’un grand jardin public « c’est ma ville préférée pour le moment », dit Guillaume à peine arrivé. Reste à confirmé cette impression demain en allant voir ce que nous réserve la deuxième plus grande ville d’Allemagne.
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