Château de Neuschwanstein

Nous avions trouvé un bien joli coin dodo avec vue sur un lac en contre-bas et sa pampa alentour. Nous essayons de rester un maximum discret dans nos véhicules car juste en face, une belle maison avec une grande baie vitrée donne directement sur Oscar et Robert. Comme de bien entendu, notre curiosité nous fait jeter un bref coup d’œil : une femme est assise dans son salon devant un ordinateur « elle doit être en télétravail… la malheureuse (rire ironique) ».

Aujourd’hui, nous allons voir le fameux Château de Neuschwanstein resté un peu en arrière sur un stationnement gratuit et hop ! Tout le monde dans Oscar. 10€ pour une voiture et 13€ pour un camping-car : ils se mouchent pas du coude. Une fois la familia équipée pour la marche, nous voilà partis pour une bonne balade de 20 minutes qui monte, qui monte vers cette impressionnante bâtisse : ils étaient au courant que grimper, c’est notre marque de fabrique depuis le début du voyage. Nous nous faisons dépasser sur la route par une calèche attelée de deux beaux chevaux « mais… vous m’aviez pas dit qu’on pouvait prendre une calèche… » Maman regretterait-elle sa clope du matin ?! « tu sais, tant qu’on marche, on est en vie. » Lola ouvre bien entendu la marche, queue en l’air et son air de chienne de concours, classée « trop mignonne ». Nous arrivons aux pieds de ce mastodonte de brique. La porte d’entrée en bois surplombée de moulures en forme de lions en imposent. Nous ne pourrons pas aller plus loin à l’intérieur, la visite étant payante (20,50€ et complet jusqu’au 27 donc on fait, sans regret, demi-tour). Le sentier continue tout autour du château et nous marchons la tête en l’air et la bouche en « O » d’étonnement : on se croirait quasiment dans un Walt Disney avec une princesse enfermée dans la tour tout tout en haut. Quel rêveur, ce Louis II ; et c’est pas peu de le dire. Ce roi, placé au pouvoir à l’âge de 18 ans, enchaîna erreur politique sur erreur militaire et perdit la Bavière aux mains des allemands. Du tempérament « aérien » et tourné davantage vers les arts et la musique que vers les affaires de son royaume, il dépensa une très grande partie de l’argent royal dans la construction de château de « prince », extravagant et monumentaux comme celui que nous avons sous les yeux. De ses folies dépensières, il en résulta un putsch de son gouvernement qui le déclara aliéné et le fit interner en psychiatrie en 1886. Le lendemain, on « le suicide » dans le Lac de Starnberg et aujourd’hui, son surnom de « Roi Fou » marque l’Histoire.

Nous continuons notre promenade vers le pont suspendu de Marienbrücke, construit en 1845 à flan de falaise au-dessus d’une rivière déchaînée avec une vue imprenable sur le château : on imagine bien le roi venir faire une promenade dans la forêt et s’extasier sur son œuvre depuis ce point de vue. Sur le chemin du route, nous approchons d’un peu plus prêt le deuxième château d’à-côté Schloss Hohenschwangau dont sa couleur jaune vive contraste immanquablement dans le paysage vert des sapins. « Il fait minable par rapport à l’autre… mais à choisir je prends celui-là en maison secondaire » se projette mon père. Deux heures plus tard, nous retournons au chaud dans Oscar pour manger une bonne soupe faite-maison-chérac. Les parkings ne sont pas mal remplis pour être en hors-saison « qu’est-ce-que ça doit être l’été ? »

Une fois Robert retrouvé et le tapis de sol d’Oscar récupéré (petite tête), nous prenons la route direction notre point nature de demain. Sur l’itinéraire, nous nous arrêtons faire quelques courses « du pain, du pain, il nous faut du pain » Mon père reviendra les bras chargé d’une énorme miche de 3 kilos : il faut au moins ça ! Nous cherchons désespérément des points d’eau pour remplir les cuves d’Oscar mais l’Allemagne est une galère sans nom et l’hiver n’arrange rien car tout est mis en hors-gel donc pas une goutte. On essaie même de remplir depuis un toilette publique payant : les malotrus, ils mélangent directement l’eau et le savon à la sortir du robinet ! Sur le papier, nous devions arriver au point dodo vers 17h mais avec tous ces contre-temps infructueux, nous nous posons enfin à 19h « on verra le remplissage demain quand il fera jour. »

Une fois notre lit déplié dans Robert et les volets baissés, nous allons faire nos devoirs « en famille ». Mais pas juste en famille, des invités puants se sont invités et on découvre un nid de punaises derrière le canapé d’Oscar : quelle soirée ! Heureusement, quelques bretzels salés sont là pour réconcilier avec la vie. Y a pas à dire, « ventre plein refuse un petit vin » (diction dixit Viviane dont la fatigue gagne semble-t-il).

Une réponse à “Château de Neuschwanstein”

  1. Avatar de Mamanclo
    Mamanclo

    Une lecture toujours agréable, et tellement précise qu’on se croirait téléporté vous survolant dans vos balades et dans votre camping-car en petite souris invisible qui grignote les miettes de bretzel… Félicitations à l’auteure.
    Avez-vous montré vos talents de musiciens aux parents ? Moi j’en suis à quatre notes sur mon nouveau ukulélé…🤪😵‍💫🥰

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