Notre point dodo se trouvait sur un genre de parking juste à côté d’une zone boisée avec un parcours de santé. 7H30, on voit débouler une horde d’enfants tout emmaillotés dans des tenues de ski avec bonnets rigolos et cris matinaux. C’est une sortie de classe de primaire en mode Scoot qui vont se promener en forêt : à deux minutes prêts, ils avaient vu des nos « deux baleines blanches » cachés dans les fourrés. Ouf ! Nous petit-déjeunons avec vue sur les sommets blancs au loin : le plus beau des écarts.
Nous prenons la route direction le Lac de Resia qui se trouve en Italie. Pourquoi l’Italie ? Nous avions plusieurs points à visiter en Autriche mais malheureusement soit la route était fermée pour cause de neige, soit le lac est sur une route à 3000 m d’altitude donc pas trop envi de rouler sur la glace, soit la randonnée se terminait sur un sommet à plus de 2300m d’altitude donc pas l’équipement pour y marcher en sécurité. Donc on va plus au sud, même si c’est pour faire quasi un aller-retour.
La route est encore et toujours une splendeur de montagnes, on se répète encore une fois « on se sent tout petit là » et nous passons le frontière italienne, en moins de temps qu’il faut pour l’écrire, et arrivons au fameux réservoir après quelques kilomètres. On se trouve une place en bordure de route du côté moins touristique du lac pour éviter de payer un horodateur « de toute façon, on va faire le tour complet donc peu importe où on commence, on fera la boucle. » Pour la petite histoire, ce réservoir, servant à produire de l’électricité, fait une longueur de 6km sur environ 1km de large et date de 1950. Particularité, il fut construit, littéralement, sur le village de Graun qui fut englouti après avoir exproprié environ 163 maisons dans « l’intérêt national de renforcer l’industrie nationale » en temps fasciste. Seule une tour de l’ancienne église fut conservée, témoin du passé les pieds dans l’eau. Nous entamons donc la promenade, après avoir manger très tôt (11h30) pour pas à avoir à porter les sandwichs, sous un beau soleil et sous l’œil attentif de Dame-Montagne. En cette période de l’année, le réservoir est au niveau le plus bas et une bonne partie de la surface de l’eau est gelée, ce qui donne clairement envi de voir si elle tient sous notre poids (mais nous ne nous y risquerons pas) et restons sur les cailloux et le sable présents au fond du lac. Peu de gens font le tour entier et encore moins se balade directement en bas donc on se sent seuls dans ce paysage désertique, à sa façon. Lola peut être lâchée en toute liberté sans aucun soucis et mâchouiller bâton sur bâton tant qu’elle veut. Aujourd’hui était l’occasion de tester la friandise « fromage » pour le rappel d’urgence : c’est validé, le fromage surpasse même les jeux avec d’autres chiens. On a trouvé son péché mignon « à la française ». Nous suivons tout le tour sur un sentier qui sert, normalement, de chemin pour le ski de fond. Bon, là, il y a quelques endroits avec de la neige et surtout de la glace mais le plus gros se fait directement sur l’herbe. Pour une fin février, ça manque crûment de blanche là, même si la station de ski qui donne directement sur le lac un peu plus loin, fait quand même le plein de monde vu les parkings remplis de véhicules. On ne va pas se mentir, sur la quinzaine de kilomètres, on en avait un peu gros sur la fin mais on a bien profité. Je ramène avec nous deux nouveaux compagnons : Valentin, mon bâton de marche attitré (il porte se nom car je l’ai trouvé dans l’ancien quartier Saint Valentin du village englouti) et un autre joli bout de bois que je vais bricoler pour faire un petit souvenir pour mon neveu chéri (il faut que je m’y atèle vite pour que mes parents puissent l’emmener avec eux en France). Tout le monde rentre au camion claqués mais avec les poumons bien ouverts et l’impression d’être allés au bout du bout du site.
La nuit ne va pas tarder mais nous reprenons un peu la route pour revenir sur nos pas, en Autriche donc, et nous poser sur un coin dodo pas foufou mais qui fera très bien l’affaire vu la fatigue qui arrive brusquement. Il ne nous reste que 2h30 de route avant d’arriver au point de ralliement avec mes parents de demain « c’est ça qu’est bon ! »
On se dit que si quelqu’un nous demandera « c’est comment l’Autriche du sud ? » on pourra lui répondre : « La Slovénie et l’Italie étaient chouettes (rire). » Il nous reste encore tellement à voir de ce beau pays, on a hâte de partager ça avec la Team Saulnier.
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