C’est que ça commence à piquer fraîchement la matin. L’habillage au sorti du lit se fait en quatrième vitesse pou moi ou alors y a la technique de Guillaume qui enfile par dessus son pyjama et vois après le petit-déjeuner si son corps est opérationnel à se dénuder. Nous apercevons même nos premiers tout petits flocons de neige sur les vitres. Rien d’alarmant mais c’est une première sur notre voyage. Pendant que nous faisons nos affaires dans le camion, Lola divague à droite, à gauche accompagnée de son nouveau groupe du jour : trois gros chiens, typique de la race qu’on trouve en Turquie (grand, beige, à long poil, avec la tête et les oreilles noirs). Notre Lola dénote dans le paysage mais ça ne l’empêche pas d’être en tête du top 10 des plus belles louloutes.
Nous prenons la route direction un magasin de « karavan » pour régler cette histoire de gaz.
Pour prendre les autoroutes et les ponts payants turcs, en tant que touriste, il faut s’enregistrer sur on ne sait quel site et payer des frais pour une vignette ou quoi ou qu’est-ce. On restera sur les nationales qui sont très bien, en deux fois deux voies à 90, c’est parfait pour notre rythme. Du coup, nous prenons un ferry pour traverser le bras Dardanelles de la Mer de Marmara. 45 minutes avant le départ, on est le tout premier véhicule en tête avec vue directe sur l’eau. On en profite pour manger un petit « pâte pesto made in Guillaume » pour rentabiliser cette traversée. Les moteurs du ferry se mettent en marche ; Guillaume attache sa ceinture de sécurité. « Heu… tu t’attaches ? – Arf, c’est un réflexe. » Quel clown.
Nous arrivons au magasin d’équipement de caravane et voilà cinq hommes autour de Robert pour essayer de trouver comment résoudre notre soucis. Merci à GoogleTrad encore une fois qui nous a vraiment servi de A à Z pour se faire comprendre dans les deux sens. L’installation s’est faite en moins d’une heure et nous voilà détenteur d’un détendeur spécial pour des petites bouteilles turques de 2 kilos : il va falloir y aller plus souvent au « gazier » mais au moins on en trouve partout dans le pays ; ici les recharges en station sont interdites donc on s’adapte. Ouf ! On peut enfin souffler du stress latent et « allez, on commence notre route-voyage en Turquie ! ».
Premier point d’arrêt : Troya, son site archéologique et son musée.
On se gare sur le parking et Guillaume va voir à l’accueil si c’est ok les chiens sur place pour faire la visite avec elle. « Ok doggy ! » Parfait. Il y a cependant un groupe de cinq chiens errants qui ont élu domicile sur place. La première rencontre est un peu tendu, surtout avec un des gros chiens qui grogne fort mais il a peur de nous, humains, et nous le faisons fuir assez facilement. Malheureusement, Lola, la lady qui fait sa vie en liberté sans faire d’histoire, est prise en grippe par le groupe et nous tournons la tête quelques minutes et elle se fait choper. Ça couine fort du côté de notre louloute et Guillaume a un super réflexe de retirer son sac à dos et de frapper avec le chien qui mord notre Lola, les quatre pattes en l’air ; et il doit même le repousser à la main car il revient à la charge. Lola court à toute vitesse vers le camion et nous la suivons hurlant pour faire fuir la meute qui se met à sa poursuite. Vite, vite, tout le monde dans Robert. « Elle saigne, il l’a bien mordu ! » Guillaume trouve un vétérinaire à 20 minutes de route pendant que je l’installe sur son coussin pour regarder la plaie et évaluer les dégâts. C’est pas très beau, on a l’impression qu’il lui manque un morceau au niveau de son petit cuissot. Dans la vitesse, Guillaume se fait même flasher par un radar : dommage, on verra ça en temps voulu.
On arrive au vétérinaire qui nous prend de suite en consultation : léger sédatif et anesthésie locale car elle a besoin de plusieurs points de sutures. La pression retombe doucement de notre côté et pendant que l’un va prendre l’air car il devient tout blanc, c’est l’autre qui prend le relais pour rassurer Lola sur la table d’opération et accessoirement lui tenir la patte le temps de la « couture ». Quelle aventure !
Notre blessée aura droit à des antibiotiques, du désinfectant tous les jours et une jolie collerette pendant dix jours : après le flamand rose…le lampadaire !
Avec tout ça, on est crevé et Lola est complètement dans les vapes pour encore 4 heures donc on se pose en bord de mer pour finir cette journée ascenseur émotionnel. Demain :Troie nous (re)voilà !
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